RRB censure le rapport contre la CCI

La radio si proche du RUMP a totalement occulté le rapport de la Chambre Territoriale des Comptes qui accable la gestion de la CCI. Depuis hier, dans toutes ses éditions, RRB censure l’ensemble des faits reprochés à la direction de la CCI et toute information pouvant s’en rapprocher. Les copains-coquins ?

Les responsables de RRB aiment à faire croire qu’ils sont à la tête d’un média comme un autre. Financée chaque année par des subventions publiques pour plus de 100 millions de Fcfp, la radio payée par les contribuables calédoniens vient une fois encore de démontrer ses accointances et sa capacité à protéger les puissances économiques qui lui sont si proches. En effet, alors que le journal télévisé de Nouvelle-Calédonie 1ère, les Nouvelles Calédoniennes, les radios NRJ, RNC et Océane FM – pour ne citer que ceux-là – ont tous rendu compte en Une ou dans leurs titres du dernier rapport de la chambre territoriale des comptes qui critique la “gabegie et la gobergie” des dirigeants de la CCI, la radio RRB a totalement censuré cette information.

C’est ainsi qu’hier, dans son édition du soir, sa rédaction a préféré évoquer la rentrée solennelle du tribunal de Nouméa, le blocage du centre de Téouty, l’anniversaire du réseau d’autocar et … l’euthanasie de 700 koalas en Australie. Aucun mot par contre sur le scandale de la CCI ! Si ses auditeurs ont pu croire qu’il en serait différemment aujourd’hui ils en ont été pour leur frais car dans ses éditions du jour aucune information non plus sur les somptueuses dépenses de la CCI, ni sur les irrégularités dans ses comptes, ni encore moins sur la gabegie avec laquelle cet organisme censé aider les entreprises dilapident l’argent du contribuable et de ses adhérents. Bref, pas un mot.

RRB : soutien des dirigeants de la CCI

Ce n’est un secret pour personne que les dirigeants de RRB – et donc les responsables du RUMP – ont des intérêts communs avec ceux de la CCI. C’est ainsi que sur la liste présentée par l’actuelle équipe dirigeante de la chambre figurait un des membres du groupe Hayot (société spécialisée dans la grande distribution ayant racheté dernièrement une partie des supermarchés calédoniens avec le soutien de Pierre Frogier), un membre du groupe Pentecost, mais aussi un co-président du Medef, des représentants des banques ou encore un membre du groupe Lafleur. Autant dire que les plus puissants intérêts économiques calédoniens sont, ou proches, ou carrément membres via des subalternes du conseil d’administration de la CCI.

Cependant, du fait de la gestion catastrophique de ces dernières années, tout ce petit monde avait convenu en 2013 que l’ancien président André Desplat ne pourrait pas se représenter une nouvelle fois. Après avoir explosé le budget, vidé les caisses, augmenté les charges (+9.4% sur un an) et les frais de personnels (+52%) et s’être rendu célèbre pour avoir organisé le plus dispendieux des cocktails de l’histoire calédonienne (celui de l’inauguration de la Tontouta évalué à 62.000Fcfp par invité) la CCI allait être épinglée par la Chambre Territoriale des Comptes (ce qui a été fait au cours de la journée d’hier). Il fallait donc lui trouver un remplaçant en la personne de sa vice-présidente Jenny Seagoe. Soutenue par de grands groupes économiques, une société de communication très proche du RUMP et par RRB, la chef d’entreprise a dû cependant pour la première fois faire face à uneopposition au sein de la CCI, une autre liste s’étant présentée contre la sienne.

Arrivée en tête elle a cependant annoncé placer ses pas dans ceux de son prédécesseur et depuis la sortie du rapport de la CTC, la nouvelle présidente de la CCI fait comme RRB : à savoir un silence total sur l’affaire. De quoi faire penser à un silence coupable ?