LES CHRONIQUES DE CATON
Tous pourris ?
La crise gouvernementale nourrit l’opinion de forts ressentiments à l’encontre de la classe politique jugée incapable, inquiète seulement de ses intérêts et percluse par ses crises internes et ses guerres d’égo. La situation rend la critique audible, le « tous pourris » devient le slogan d’actualité et le discrédit s’abat sur les politiques et ce d’autant plus facilement que désormais la parole est libre jusque dans les outrances. C’est l’apanage de la démocratie que de permettre au peuple, régit par la politique, que de juger, réprouver, condamner, dénoncer ceux à il a confié l’exercice du pouvoir. C’est aussi le paradoxe de la démocratie que de contenir en ces critiques les germes de sa fragilisation. Surtout en Nouvelle-Calédonie. Mais qu’importe ! L’objet n’est pas de savoir si cela a ou non un intérêt pour le pays, mais de comprendre d’où souffle cet air nouveau qui passe sur la politique.
La culture politique calédonienne s’est forgée sur la base de notions anciennes, mais vivaces, de bonapartisme et de paternalisme. Une forme générationnelle, transmise, héritée autour de ces schémas simples qu’étaient qu’il fallait un chef dirigeant son parti comme d’autres leurs tribus, et il en a été ainsi dans une période récente de Lenormand ou Lafleur. C’était d’autant plus évident que la logique des blocs rendait fertile l’idée de ne confier son destin qu’à un seul, à une époque qui voyait les Calédoniens, traumatisés par les Évènements et le spectre de l’indépendance à laquelle ils avaient réchappé. Mais cette forme basique de pensée politique n’a pas résisté à des circonstances imprévues, ainsi l’alternance de 2004 qui a ravagé le mythe du chef et l’arrivée du Net créatrice d’une brèche au pays du non-dit. Dès lors tout était là pour que les Calédoniens les yeux décillés, voient les choses autrement et que s’ouvre une nouvelle façon d’entrevoir la politique.
Mais c’est aussi un contexte que notre classe politique n’a pas su appréhender engoncée dans ses réflexes anciens. D’autant que sur le fond comme sur la forme et à bien des égards, ses comportements n’ont pas accompagné ses discours. Confrontés à la vie chère et à la délinquance et inquiets de leur avenir, les Calédoniens réclamaient autre chose qu’ils n’ont pas vu venir. Si l’on ajoute à cela les mises en examen d’Harold, les erreurs politiques de Frogier, la parole non tenue de Lagarde, les goodies de Ligeard, les errements de Lecren pour ne citer que cela, ont conduit les Calédoniens à perdre confiance et à le proclamer. De là à considérer qu’ils sont « tous pourris », c’est un pas que je m’interdis à franchir, car si ce sont là les aléas de la politique, les conséquences peuvent être lourdes.
Tout pourrait être nominal si l’on ne prenait pas en compte ce fait d’évidence qui veut que la politique en Calédonie a d’autres buts que celle que l’on conduit en Moselle ou en Creuse, clairement les enjeux sont différents puisqu’il s’agit de déterminer ce qui n’est encore qu’incertain. Les Calédoniens peuvent-ils donc prendre le risque, sous l’effet d’une liberté d’expression enfin acquise, de peser ainsi sur un débat dont la complexité et les nuances parfois leur échappent ? La Calédonie n’est pas de ces départements qui basculent d’un camp à l’autre au gré des élections, notre virage sera définitif, il convient sans doute de ne pas l’oublier. Nous n’avons pas ce luxe et la critique à l’encontre d’une classe politique que nous avons choisie, pour autant qu’elle soit démocratiquement légitime, ne doit pas nous faire perdre de vue que nos horizons restent troubles.
Caton
Si déjà les institutions (régaliennes)remplissaient leur rôle… Comme la Justice, la LOI,rien que la LOI, mais toute la LOI, nous aurions des points d’ancrages incontestables et incontestés. Quand des auteurs de délits, non seulement sont en liberté, mais en plus, sièges au Gouvernement de la Nouvelle Calédonie……….HEU…. “gouvernement”, cela aussi me fait penser à un pays souverain… à bon … je crois qu’on se pisse dessus en Nouvelle Calédonie “française” … Comment comptons-nous renverser la vapeur, et avec qui?
Je cite Caton: “Les Calédoniens peuvent-ils donc prendre le risque, sous l’effet d’une
liberté d’expression enfin acquise, de peser ainsi sur un débat dont la
complexité et les nuances parfois leur échappent ?”Tu rigoles, j’espère ! Ou ton cerveau a bien été lavé !
Concernant les ADN, il est sur que sa complexité et ses nuances nous échappent, d’où ces échanges virulents et souvent nauséabonds sur l’ensemble des blogs Calédoniens…
Ce sont justement ces politiciens qui rendent notre avenir trouble. La peur de l’indépendance est leur fond de commerce. Qu’ont-ils fait de bonne volonté pour donner l’envie aux indépendantistes de rester français, comme c’était le but des accords de Matignon? Quand les loyalistes se plaignent d’un élu, (et il y a de quoi faire), ils râlent contre lui, quand les indépendantistes se plaignent d’un élu, ils râlent contre la France.
Les NOUVELLES CAL. de samedi au sujet de notre champion ” Roi du poker à 24 ans ” …/… ” Aujourd’ hui c’est des caves à 150. 000 fcp avec des élus politiques” Pauvres élus pas trop de temps au boulot mais en loisirs ( avec les sous des con- tribuables) car mettre des caves de ce montant pour se faire plumer faut avoir du fric en stock . …. TOUS pourris et cons aussi !!Comme l’ autre qui s’était éclater ( le cul ?) à la chirurgie vanuataise !!
Dieu Merci, selon l’évangile de St Caton nous avons un pur chez les impurs, le sauveur aux pieds noirs mais à l’âme lumineuse qui nous as laissé cette belle prière en mémoire de ses “saintes” actions charitables pour nous conduire vers le Père Éternel : « que Dieu me (La)garde de mes amis(es) et me préserve de me (Du)noyer dans la médiocrité électorale. Donnez nous nos Ppic quotidien, démissionnez nous de nos portefeuilles « ministériels » mais conservez nos émoluments comme nous nous préservons de nos ennemis par l’intercession de la sainte manipulation, et l’invocation de pieux mensonges. Ainsi soit-il !Ceci est bien… Lire la suite »
Cher Ad Victoriam, votre maîtrise de l’hémistiche, du syllogisme et de la satire me laisse tout pantois! Mais alors le fond est vraiment totalement nul et décevant, venant d’un esprit comme le vôtre : faites un effort svp ! (La victoire en chantant, nous ouvre etc… etc… )
Merci cher Melchisedek, c’est un honneur de vous avoir pour critique littéraire, vous qui traversez les âges sans faiblir. Mathusalem en comparaison fait figure de nouveau-né 😉 Promis ! je tâcherai de faire mieux la prochaine fois…avec votre soutien, cela va de soi.
“non nobis domine non nobis sed nomini tuo da gloriam”. Cher Ad Victoriam, vous éclairer dans les ténèbres sera un grand plaisir! promis aussi 😉
Les acteurs ne sont pas en cause; selon moi c’est le cadre complet, les conditions d’exercice des mandats, les élections, l’absence de contrôle entre les élections, l’acceptation des dérives et des mensonges qui sont à la base de la décrédibilisation des politiques. Le cadre leur permet de mal se comporter, les y pousse même; ils en profitent, c’est terriblement humain. Changeons le cadre, et beaucoup de problèmes se règleront. En commençant par leur rappeler que le peuple souverain c’est nous, tout le temps, pas seulement la semaine qui précède les élections. Et qu’ils sont nos représentants, pas nos dirigeants.
“Tous Pourris” c’est le slogan des factieux et ligueurs, qui aux époques sombres de notre histoire déniaient le droit de vivre à la République et préparaient le lit de la dictature et du fascisme, en s’opposant non aux personnes mais au phénomène démocratique lui-même. Pour autant, sans être béatement angéliques, sommes nous satisfaits de la situation actuelle? Si le non est “consensuel”, quelles en sont les causes? S’agit-il uniquement des personnes qui incarnent le débat démocratique ou bien de la méthode et des questions qui devraient irriguer ce débat? Être monomaniaque pour ou contre un représentant élu (cf plus bas)… Lire la suite »
Je ne partage qu’en partie votre analyse; le système actuel donne trop de pouvoir, trop souvent, à trop peu de personnes qui sortent plus ou moins du même moule, pour être appelé sérieusement “Démocratie”. Je suis convaincu qu’une réforme profonde de nos institutions est nécessaire, qui permettrait de redéfinir le contrat social qui associe les citoyens dans l’Etat.