Le FLNKS siffle la fin de la crise

Mise à jour à 12h00 : Le Haut commissaire vient de convoquer les membres du gouvernement à 16HOO ce jour afin de procéder à l’élection du Président.

Après un peu plus de cent jours de crise institutionnelle, le gouvernement devrait avoir enfin un président et un vice-président. Faute d’un accord entre les trois mouvements loyalistes, le FLNKS a fait le choix de prendre position et publié un communiqué clair. Les commentaires ne vont pas manquer.

Dès le 28 janvier dernier, le président de l’UC, Daniel Goa, au sortir du comité directeur de son parti à Gohapin avait annoncé prendre des initiatives afin de sortir de la crise gouvernementale, à la condition qu’elles soient avalisées par l’ensemble des composantes du FLNKS

Dans le cadre de notre motion d’unité, nous prendrons les décisions dès lors qu’elles résulteront d’un accord négocié avec notre partenaire indépendantiste. Seule cette position comptera (LNC-28 janvier)

Une prise de position contestée en interne, en particulier par la composante Saint-Louis-Canala représentée par Roch Wamytan et Gilbert Tuyienon qui a engagé des discussions avec les partis non indépendantistes, notamment le FPU avec l’espoir d’une nouvelle alliance. Ce que stipulait Pierre Frogier pour qui seuls les signataires avaient la « légitimité » à régler la crise

Quand on se regarde, des fois, on n’a même pas besoin de s’expliquer, et donc, qu’à l’UC et que chez nous, chez nous où restent les derniers signataires…, que nous ayons une analyse convergente pour définir les moyens de se sortir de cette impasse, est-ce que c’est étonnant ? Moi, ça ne m’étonne pas, c’est normal (JT-8 mars)

Mais la proposition du groupe UC-FLNKS au congrès de Roch Wamytan n’a pas empêché le président de l’UC de tenir bon sur les positions arrêtées à Poya et pour lesquelles Daniel Goa avait été clair :

Je mets en garde ceux qui auraient l’idée de prendre des initiatives politiques isolées en dehors d’une position commune avec notre partenaire FLNKS, qui s’inscrira en conformité avec le résultat du suffrage exprimé lors des dernières provinciales

Après plusieurs semaines de rencontres et de réunions, une position commune a été trouvée et adoptée. Ce 31 mars en fin d’après-midi, le haussariat a été destinataire d’un communiqué commun signé des responsables de l’UC, du Palika, du RDO et de l’UPM qui précise notamment que

Le Palika, l’Union Calédonienne, l’Union progressiste en Mélanésie, et le Rassemblement Démocratique Océanien décident, sans aucune contrepartie, de prendre l’initiative de mettre en place un gouvernement opérationnel

Les contreparties, c’est bien sûr ce qui va alimenter les commentaires en cas d’élection de Philippe Germain, candidat de Calédonie Ensemble, de la part du FPU et de l’UCF. Ce qu’expliquait Sonia Backès dès le 8 février dans un tweet

Ce que je conteste, ce n’est pas d’être élu avec les voix indépendantistes, ce sont les contreparties qui vont avec

Les membres du gouvernement devraient être convoqués à fin d’élection de leur président dans la journée. Dans la perspective d’une élection de Philippe Germain, on peut s’attendre dans les prochains jours à de vives réactions des responsables du FPU et de l’UCF qui dénonceront le passage en force et la création d’une nouvelle coalition entre Calédonie Ensemble et le FLNKS. Critiques que Philippe Gomes d’une certaine manière avait préemptées

Si les indépendantistes votent pour nous, faute pour les non-indépendantistes de l’avoir fait ces trois derniers mois, ce sera sans tractations, sans négociations et sans contrepartie. Ce ne peut être de leur part – et c’est comme ça que je le conçois – qu’un acte citoyen, destiné à débloquer le fonctionnement des institutions, dans le respect de la volonté des Calédoniens qui ont fait de Calédonie Ensemble, lors des élections provinciales, pour la troisième fois consécutive, la première formation politique du pays (lettre à Gaël Yanno-19 mars)

On se doute que le dénouement de cette crise institutionnelle à l’initiative du FLNKS aura des conséquences en interne à l’UC, mais Daniel Goa, qui a privilégié la voie du FLNKS, a voulu faire de ce temps politique l’occasion de réaffirmer l’unité nécessaire du camp indépendantiste. Ce qui primera sans doute sur les querelles internes.