Sénat : Frogier sanctionné pour absentéisme

Un article du magazine Capital révèle les noms des sénateurs les moins actifs de la République. Parmi eux Pierre Frogier et son collègue Hilarion Vendegou. Tous deux risquent des sanctions financières du fait de leur trop grand absentéisme. Amendes.

La Calédonie a la chance de compter les 7ème et 13ème sénateurs les moins travailleurs de France. Dans un article intitulé « Sénateurs : les absents qui risquent de se faire sucrer leurs indemnités » le magazine Capital.fr a établi la liste de ces parlementaires adeptes de l’école-buissonnière. Avec l’aide de l’association Regards Citoyens, les journalistes ont passé au crible l’agenda de ces 12 derniers mois des 348 sénateurs qui officient (normalement) au Palais du Luxembourg. Or, les deux sénateurs du Rassemblement-UMP sont parmi les plus absents de France. Pierre Frogier est ainsi classé 7ème avec six présences au sénat relevées ces douze derniers mois. Le Grand Chef de l’île des Pins et ex-maire de l’île fait un peu mieux puisque Hilarion Vendegou présente sept semaines d’activité au Palais du Luxembourg… en un an.

Des amendes pour Frogier et Vendegou

Comme le relève le magazine, afin de changer l’image du sénat et pour lutter contre l’absentéisme, à partir du 1er octobre, tout sénateur qui ne sera pas présent à plus de la moitié des votes solennels, des réunions de commissions permanentes ou des séances de questions au gouvernement au cours du même trimestre verra ses indemnités de fonction diviser par deux. Lorsque – comme dans le cas de nos deux sénateurs calédoniens – les parlementaires sont absents à plus de la moitié des séances, ils perdront jusqu’à 530.000 Fcfp/mois sur leur indemnité et leur frais de mandat. A noter que pour l’association Regards Citoyens, le marseillais Jean-Noël Guerini est jugé comme l’un des pires « cancres » du sénat alors qu’il y est pourtant plus présent que notre Pierre Frogier local… Une image déplorable pour l’institution que son président Gérard Larcher entend bien changer rapidement : « Désormais, pour éviter les dérives, un Comité de suivi sera chargé de rendre un rapport trimestriel de l’activité des sénateurs » affirme-t-il.

Mais que fait Pierre Frogier de son temps ?

Pour expliquer son « transfert » de l’assemblée nationale au sénat, Pierre Frogier avait expliqué en 2011 que c’était dans cette chambre haute qu’il serait le plus utile. « Pour ce que nous aurons à défendre, le Sénat est, probablement, l’assemblée la plus utile pour soutenir, pour expliquer cette solution de sortie de l’Accord de Nouméa » déclarait-il ainsi au journal télévisé le soir de son élection, rajoutant même que « c’est au Sénat que pourra se porter la solution à laquelle nous aspirons tous ». Cependant les défaites de son mouvement aux élections législatives puis provinciales ont peut-être refroidi cette ambition tant et si bien qu’il n’a pratiquement plus siégé depuis. En octobre 2014, l’élection de l’UMP Gérard Larcher au perchoir lui a ensuite fait dire qu’il fallait faire de cette institution un « pôle de résistance au pouvoir socialiste » sur le dossier calédonien. Pierre Frogier déclarait alors vouloir faire du sénat :

Une assemblée de combat, une assemblée d’opposition, qui nous permettra de porter un projet pour notre prochain candidat à la présidentielle (Pierre Frogier sur RRB, le 15/08/2014)

Difficile pour autant de passer du rêve à la réalité en étant l’un des sénateurs les moins présents et les moins actifs de la République, car pour gagner un « combat » encore faut-il y participer. Reste que ces absences posent de nombreuses questions et parmi elles : que fait Pierre Frogier de son temps ? Peut-il continuer à bénéficier des allers/retours vers Paris payés par le sénat alors qu’il n’y siège pas ? Que fait-il lorsqu’il est à Paris ? Y organise-t-il ses vacances ? Une autre interrogation demeure, puisque les faits démontrent qu’il ne travaille pas : à quoi sert son assistante parlementaire, à savoir sa fille Vaea Frogier, elle-même rétribuée par l’argent public ?