Internet : la 4G nous fait ramer

Depuis l’installation de la 4G par les services de l’OPT, le réseau internet calédonien subit d’importants ralentissements. La 4ème génération de la technologie utilisée par les smartphones replongerait-elle certains internautes à l’époque de l’ADSL 256 ? Attention, ça rame.

Selon le Plan OPT 2017, l’aménagement numérique en général et la mise en place de la 4G en particulier sont destinés « à répondre aux besoins de développement de la Nouvelle-Calédonie » et doivent « permettre de tenir les objectifs du Plan Stratégique sur l’Economie Numérique (PSEN) ». Avec de nouvelles offres portées par un imposant plan de communication et 97 « sites 4G » restant à aménager avant la fin de l’année, l’investissement global pour l’OPT s’élève à 3 milliards sur fonds propres. Mais avec des tarifs qui restent prohibitifs et un service qui ne concerne même pas 92% des Calédoniens lesquels ne possèdent pas de smartphone compatibles 4G, les témoignages critiques des internautes se multiplient sur les réseaux sociaux :

Embouteillage ou blocage ?

En juillet 2014, lors d’une table ronde avec les principaux acteurs du secteur l’office avait évoqué pour se défendre de ces « internautes qui abusent » et parler d’une « consommation excessive » de bande passante. Selon l’office, l’augmentation des téléchargements, du streaming et des jeux en ligne étaient la raison des « bouchons » et du ralentissement de l’internet local. Quelques mois plus tard, l’établissement public avait mis en place une nécessaire décongestion du réseau calédonien en baissant ses tarifs auprès des Fournisseurs d’Accès Internet (F.A.I). Pour autant, depuis la récente mise en place de ce nouveau service (corrélée avec l’augmentation du trafic des particuliers et des entreprises) un important ralentissement du réseau est dénoncé par les utilisateurs.

Reste à connaitre les raison de ce dernier ! En métropole, lors de la mise en place de la 4G (2013), l’association d’aide aux consommateurs UFC-Que-Choisir avait carrément accusé les opérateurs de dégrader volontairement leur réseau mobile 3G pour forcer leurs clients à migrer vers la 4G. Saisissant l’Arcep (le gendarme des télécoms), l’association expliquait au magazine L’Express que la dégradation du réseau était provoquée par les opérateurs pour que leurs utilisateurs migrent plus facilement vers la 4G :

Il y a une diminution de la qualité de l’offre, ce qui conduit à une valorisation tout à fait artificielle et provoquée de la 4G (Alain Bazot, président de UFC ; Sources : l’Express)

A l’époque Free Mobile avait menacé d’attaquer l’association devant les tribunaux mais cette dernière avait déposé une autre plainte, pour pratiques commerciales trompeuses, à l’encontre des opérateurs Orange et SFR. Selon UFC, il existait « un décalage entre les cartes de couverture » qu’ils proposaient et « l’accessibilité effective au réseau ». Quoi qu’il en soit, et même si on en ignore les causes profondes, en Calédonie les internautes subissent une dégradation de plus en plus marquée de leur connexion internet. Un ralentissement qui, s’il perdurait, mettrait certainement à mal « les besoins de développement de la Nouvelle-Calédonie ».