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Arnaques sur le tourisme : la suite des révélations
Comme nous l’annoncions lors de notre précédent article, Calédosphère a enquêté sur le coût des différentes prestations et consultings extérieurs rétribués par le GIE-Tourisme. L’audit commandé par la province Sud met là-aussi en cause des anomalies et un manque total de rationalisation. Gabegie.
Comme nous l’avions révélé, la première partie de l’audit confidentiel sur NCTPS (pour Nouvelle-Calédonie-Tourisme-Point-Sud, nouvelle appellation du GIE-Tourisme) évoquait des dysfonctionnements de l’organisme dans sa gestion des ressources humaines et de la paie de certains de ses employés. Anomalies dans les calculs de paie, surcoûts de la masse salariale, frais de déplacements et d’hébergement ou encore parachutes dorés provisionnés à 110 millions de francs… Mais ce que la suite du document établit c’est surtout les choix de gestion de l’équipe dirigeante, immuable depuis plus de 20 ans. Des choix décrits comme « manquant de rationalisation » et dont les « surcoûts sont supportés par la province Sud sur ses deniers publics ». Rappelons qu’avec désormais plus de 800 millions de budget par an, le GIE-Tourisme ne parvient pas à faire augmenter le nombre de touristes, celui-ci se situant toujours aux alentours de cent mille chaque année (107.753 en 2013, 108.000 en 2014…) et, ce, indépendamment des sommes dépensées par l’organisme.
Ça remplace le « pas cher », par le « plus cher »
Le rapport stipule que parmi toutes les antennes du GIE à l’étranger (sensées faire la promotion de la destination Calédonie), deux ont un véritable « impact », à savoir l’antenne de Nouvelle-Zélande et celle d’Australie. Or, le Directeur du GIE-Tourisme aurait en 2011 décidé de supprimer celle de Nouvelle-Zélande pourtant qualifiée dans le rapport comme celle ayant « le coût de revient (salaires + frais de structure) (…) comme étant le moins élevé de tout le GIE ». En échange de cette suppression, une mutualisation des moyens a été décidée avec les consultants d’Australie dont « le coût unitaire de revient serait supérieur au coût unitaire de revient des employés NZ » D’après l’audit, il s’agirait donc ni plus ni moins que de supprimer un service qualifié de « pas cher » par un service « plus cher », et pour le même résultat. Les auteurs de l’audit s’en inquiètent et proposent à ce sujet à l’exécutif de la province Sud « de s’assurer de la réalité et de la pérennité des économies d’échelle sur cette transaction… »
De même, en Australie, les anciens employés ont été remplacés par des consultants pour faire des économies. Mais, il s’avère en vérité que « au final le coût par consultant sur 2010-2013 équivalait au coût par employé avant fermeture de l’antenne ». De plus, d’après les chiffres à disposition, les auteurs affirment qu’ensuite « les résultats d’actions de promotions n’ont vraisemblablement pas été à la hauteur », c’est-à-dire qu’il n’y a eu aucune augmentation du nombre d’Australiens venant séjourner en Nouvelle-Calédonie. Autant dire que le système a changé, pour que rien ne change…
Des consultants surpayés
Comme le montre le tableau des rémunérations ci-dessous, les coûts par employés sont particulièrement élevés. Notamment au Japon, le rapport expliquant (p. 7) qu’au pays du soleil levant « le coût par employé dépasse largement celui des autres antennes (10 MF par employé en moyenne sur les autres antennes, 16,3 MF pour le japon) ». De plus, s’agissant de ces personnes, leur ancienneté est en moyenne de 25 ans et ils semblent « assez peu enclins au changement ». Le rapport propose ainsi que « de nouvelles mesures sur cette antenne [doivent] être prises pour faire correspondre les objectifs de la nouvelle agence de communication avec le représentant japonais sur place » Une autre manière de dire que les employés de cette antenne payés grâce aux fonds publics sont à la fois surpayés et incompétents et qu’il faudra bientôt y faire le ménage ? Voire.
S’agissant de la France, l’audit précise que « le coût unitaire par personne employée y est particulièrement élevé ». Ceci s’explique notamment par le loyer que fait payer au GIE-Tourisme la Maison de la Nouvelle-Calédonie laquelle héberge les consultants-tourisme. En effet, NCTPS paie près de 10% du loyer de la MNC (soit 6 millions de francs/mois) pour avoir le droit à trois bureaux à Paris. En la matière, la Maison de la Nouvelle-Calédonie utilise donc les fonds publics de la province sud (via le GIE) afin d’obtenir une « rente » mensuelle bien confortable. Reste à savoir comment son directeur l’utilise ensuite… (à ce sujet, Calédosphère révèlera bientôt les salaires et les avantages faramineux des employés de la MNC, notamment celui de son directeur Joël VIRATELLE, lui-même rétribué plus de 2 millions par mois et disposant en sus d’un appartement de fonction en plein Paris)
175 millions pour le consulting Suisse ?
Dans son rapport, le cabinet d’audit affirme qu’il « conviendrait de rationaliser les dépenses (moins d’externalisation ou moins de charges de personnel et générales) d’autant que le GIE dispose d’un consultant pour l’Italie et d’un autre pour la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche ». C’est ainsi qu’on apprend qu’une personne dispose d’un budget de 25 millions par an depuis 2008 pour assurer la promotion de la destination Nouvelle-Calédonie en Allemagne, en Autriche et en Suisse (Cf. tableau 8, page 36 du rapport). Ainsi, en sept ans, 175 millions d’argent publics ont été dépensés afin – prétendument – de faire venir sur le territoire des Autrichiens et des Suisses. A ce sujet, le rapport n’explique pas la raison pour laquelle ces pays ont été choisis comme « cible » pour la politique touristique calédonienne. En tout cas, force est de constater que c’est un échec puisque le caillou ne semble pas vraiment envahi par des touristes Suisses…
Et si aucune preuve ne permet aujourd’hui de le démontrer, reste que les soupçons de fraudes ou d’évasions fiscales ne peuvent être à l’heure qu’il est totalement écartés. Qu’y aurait-il de plus pratique en effet pour certains responsables financiers présents en Calédonie et ayant des intérêts dans le secteur du tourisme que de disposer d’un « honorable correspondant » en Suisse afin de répondre à des demandes toutes particulières… Affaire à suivre ?
Lire aussi : GIE: arnaques sur le tourisme, les révélations
https://www.youtube.com/watch?v=PT4uMtD0X0g&gl=FR
quand on sait que HAVAS la plus grande agences de tourisme de France n’a aucune brochure du pays et ne sait même pas ou se trouve la Calédonie, alors a quoi sert le fric dépensé
Comment dit-on ? audit ou dépot de plainte? oh dites moi tout!!!
et combien a coûté l’escapade au Nicaragua du ministre d’ANGLEBERMES et de sa collaboratrice chérie ? PLUSIEURS MILLIONS……. d’après ce que j’ai lu. Avant de critiquer, balayez devant votre porte.
Quel en était le motif ?
La décolonisation… Important!
Pas trop cher, en “business class” les deux, pourquoi pas?
Mouton Noir: Germain est celui qui peut et doit porter plainte, attendons et voyons…
M’étonne pas qu’il y en a qui veulent l’indépendance! Pourris jusqu’a la moëlle nos petits cons de responsables du GIE-tourisme… Petite mentalité d’arnaqueurs à la française oblige !
Si l’on faisait le total de toutes les gabégies et en-volées de fonds publics année après année dans ce pays, (vu tous les scandale révélés, il doit y en avoir le triple ou le centuple ….), je pense qu’on prendrait conscience que c’est une somme astronomique qui part en fumée en dépit du bon sens. Cela ne fait que montrer encore une fois que les gens qui nous gouvernent font n’importe quoi et sont incompétents sauf pour …. se remplir les poches sur des “projets” nébuleux , et en faire profiter au passage pas mal de “collègues / bons amis”.… Lire la suite »
” les gens qui nous gouvernent” SONT DES VOLEURS, OUI, Joëlle ! Ecole Lafleur pour vous !