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« Les cendres, ils ont qu’à les foutre dans le Sud »
La phrase a été prononcée lors du Comité Local d’Information et de Concertation. Opposés au transport et au stockage des cendres issues de la centrale de Prony-Energie sur leur commune, les coutumiers de Paita exigent que ce soit les habitants de Yaté qui les gèrent. Si ya pas moi, ya pas moi…
La solidarité des uns s’arrête parfois aux limites de l’égoïsme des autres. Le fait est que la commune de Paita est la seule de Nouvelle-Calédonie qui dispose d’un centre de traitement des déchets aux normes européennes (ISD de Gadji), capable de gérer et de stocker les cendres issues de la centrale électrique du sud. Cet investissement de plusieurs milliards a été, il y a quelques années, commandé et coordonné par le SIGN (le regroupement des quatre communes du Grand Nouméa) justement pour gérer efficacement et de façon respectueuse de l’environnement les déchets des habitants et des industriels. Mais depuis trois semaines, des coutumiers de Paita ont décidé que ces cendres n’avaient plus leur place à Gadji, raison pour laquelle ils bloquent l’ISD. Pour Justin Gaia, le désormais porte-parole du collectif, aucune preuve scientifique et aucun test de quelque nature que ce soit ne saurait les faire changer d’avis : les cendres ne doivent plus être traitées sur Paita. Interrogé quant à savoir ce qu’il fallait en faire désormais, l’individu a répondu : « qu’on les dépose dans le sud », c’est-à-dire, loin de Paita… sur les terres des coutumiers de Yaté.
“L’environnement, ils en ont rien à branler”
Car c’est un véritable dialogue de sourd qui a eu lieu hier entre d’un côté les autorités, les experts de la Direction de l’Environnement (DENV), ENERCAL et en face, le collectif de bloqueurs. C’est ainsi que la DENV a rendu public tous les résultats des analyses effectuées sur le site de Gadji, notamment les taux de métaux lourds. Corroborés par les associations de défense de l’environnement, ces résultats – inférieurs aux limites fixées par la loi – ont tout simplement été niés par le collectif qui a mis en avant des méthodes de « technocrates » qui balanceraient « plein de chiffres ». Quant à ce qu’il convenait de faire des 60.000 tonnes de cendres issues de la centrale électrique, la réponse du collectif a été pour le moins hallucinante :
Ils ont qu’à faire comme en province Nord et les foutre à côté de la centrale dans un coin. Ça concerne les gens de Yaté ça, pas nous (collectif des bloqueurs)
Car en effet, il serait apparu que s’agissant de la centrale à charbon de Koniambo située dans le Nord, ses cendres ne seraient pas du tout traitées mais simplement entreposées « dans un coin » près de VKP, au vent et sans aucun traitement particulier… Une méthode qui semble parfaitement aller aux coutumiers de Paita, pour autant que ce soit fait sur les terres de quelqu’un d’autre qu’eux. C’est en substance ce qu’aurait déclaré l’un des participants de la réunion d’hier qui estime, dépité, que les origines de ce conflit ne sont pas du tout liées à la défense de l’environnement :
On peut leur apporter toutes les preuves du monde, l’environnement, ils en ont rien à branler. Il y a un marché, ils veulent leur part, c’est tout
Reste que dans ce conflit deux mondes se font face. Ces deux mondes n’ont ni les mêmes intérêts, ni le même regard sur la situation ni encore moins le même langage pour l’expliquer. On imagine mal en tout cas comment le conflit pourrait s’arranger, les autorités ne pouvant prendre le risque de simplement « foutre dans un coin » les milliers de tonnes de cendres de la centrale électrique sans aucune précaution. D’autant plus si c’est fait à Yaté, sous le nez et à la barbe des coutumiers du grand Sud. Vous avez dit bordel bleu ?
Je viens d’écouter l’interview du député Gomès au journal télévisé à propos du stockage des cendres. Le citoyen lambda que je suis, ne peut qu’être surpris qu’il ait fallu attendre le blocage de Gadgi pour lancer le chantier du stockage des cendres dans un autre lieu. La solution du stockage des cendres sur Gadgi ayant eu, si j’ai bien compris, un caractère temporaire dès le début. L’abandon du projet initial d’incorporation d’une partie des centres dans la cimenterie au prétexte de l’impossibilité technique d’une telle solution une fois la centrale en fonctionnement est tout aussi étonnant. Il y a bien… Lire la suite »
Et pourquoi ne pas dire tout simplement que toute cette histoire n’est qu’un prétexte / enfumage (sans jeu de mots) pour masquer un vieux conflit entre les rouleurs de St Louis et ceux de Païta. On est tous fatigués de les voir tourner autour du pot…..de confiture.
For God’s sake, get down to the nitty gritty.
La question à se poser est:
de savoir si les pouvoirs publics doivent céder, et créer un précédent, devant des coutumiers dont l’objectif est de se servir de leurs statuts afin d’obtenir des marchés publics voire des royalties ou peaux de vins,
de savoir si nos institutions coutumières si couteuses et si chèrement demandées servent à quelque chose..
Je ne sais pas d’où vous arrivez, mais les pouvoirs publics ont déjà cédé plus d’une fois, depuis longtemps, et encore récemment à Nouville, à deux reprises pour le même terrain.
Un indice? Un koala “coutumier” … du fait était derrière l’une des manœuvres; il a même signé un accord avec le Gouvernement. C’est bon, ou il vous faut un dessin?
Ces institutions bananières servent à faire du clientélisme, comme les autres, et à arrondir les fin de mois de certains aussi. Miam Miam fin cher! Y’a bon (République) bananière…
De plus, quand on sait que dès qu’un misérable coup de pelle publique ou privée est donné, il est immanquablement précédé de courbettes destinées à flatter des gens qui n’ont souvent rien à voir avec le coin, le tout avec le cinéma habituel (humiliation feinte de part et d’autre, couverture médiatique, petits fours et bibine à volonté), ça revient cher au contribuable. D’autant, qu’immanquablement, après quelques années, d’autres coutumiers sortis de nulle part viendront remettre en question l’accord passé ou en réclamer de nouveaux en vertu d’une légitimité plus grande que celle de ceux qui avaient été honorés initialement. Bien… Lire la suite »
je sais bien qu’il y a un précédent sur Nouville (400 ha, polyclinique, wamymy, 10% du capital etc..) étant noté que le protocole signé ne vaut rien dans la mesure où il nécessite une délibération du congrès de la NC (compétent en matière de foncier de la NC) pour que ce “troc” soit efficient.
Sinon toujours aussi agressifs ces contributaires du blog lol.
Ce n’est pas parce qu’un “koala” comme vous dites entache par ses manoeuvres une institution, coutumière ou pas, qu’il faut dénigrer l’ensemble de l’institution.
La question à se poser est:
de savoir si les pouvoirs publics doivent céder, et de créer un précédent, devant des coutumiers dont l’objectif est de se servir de leurs statuts afin d’obtenir des marchés publics voire des royalties ou peaux de vins,
de savoir si nos institutions coutumières si couteuses et si chèrement demandées servent à quelque chose..
les mecs de Paita ont parfaitement raison … qu’ énercal stocke sa merde à côté de son nuzine de prony, pas oublier la coutume aux mecs du yaté pour le futur centre d’enfouissement (le coût on en a rien à cirer c son problème … à énercal) primo : plus de conflit. secundo : plus de conflit d’intérêt. (on se demande pourquoi enercal s’accommode d’une facture de 800 millions/an depuis 2008 donc (7×800 )= 5.600 000 frs … (transport et stockage à Paita) ben y a des sous à foutre en l’air. tiertio : bien fait pour vos gueules si… Lire la suite »
Les cendres réellement ils sont n’ont rien à taper en vrai.Qu’il ne me parle pas d’environnement quand on voit la geule des bords de route (Décharge publiques ect..) Tout ça c’est juste un pretexte pour des barrages. ils sont n’ont rien a foutre de bruler des pneus, la sa les dérange pas cette fumer noir inrespirable…
La question que tout le monde oublie de poser ici : Où sont les élus indépendantistes du Sud dans cette affaire ? Car elle affecte tous les habitants du Grand Nouméa, sans distinctions, l’intérêt général est au-dessus des ethnies. Que pensent-ils de ce blocage ? Parce que depuis le début, ils pèsent par leur silence, par leur absence. En fait, on serait tenté de dire qu’ils ne pèsent plus rien; dans ce conflit les coutumiers se posent en interlocuteurs incontournables et égaux aux institutions élues du scrutin; ils prennent le vide laissé par le silence peut-être complice politiciens élus kanak… Lire la suite »
“Où sont les élus indépendantistes du Sud dans cette affaire ?”
Blocages à Païta + incidents à Saint-Louis = espaces de dialogue en création?
Je sais pas vous, mais moi, j’ai tendance à voir des oreilles de koalas derrière les “coutumiers”… Ils doivent avoir la dalle de feuilles d’eucalyptus!
les coutumiers sont aux indépendantiste ce que sont les fonctionnaires a toute la classe politique… un vivier de voix pour lequel on peut mettre le pays en danger. avez vous une seule fois entendu un responsable loyaliste s’alarmer sur le poid énorme et trés anormalement élevé (21% du PIB) de la rémunération du secteur public ? 1 agent pour 10 habitants plus de 38 % des actifs…. c’est du suicide ! mais pas un mot ! tout va bien dans le meilleur des mondes.
Il est une règle que quand un dossier implique des kanak entre eux, indépendantistes de surcroît, les élus indépendantistes n’interviennent pas … étant généralement impliqués dans l’une ou l’autre partie. ça donne un avant goût de la Kanaky.