Exportations de nickel : l’UC virevolte

La société MKM est la seule à avoir obtenu les autorisations d’exporter du minerai vers la Chine. Calédonie Ensemble et le Palika ayant voté contre au gouvernement, et l’UCF et les Républicains pour, c’est l’UC qui a, contre toute attente, écarté les demandes des sociétés Ballande, Montagnat et de la SLN. Zigzag.

« Les voies de l’UC sont impénétrables ». Alors que le 14 octobre dernier, lors de la séance extraordinaire du congrès sur le sujet, les élus de l’Union Calédonienne avaient voté pour les autorisations d’exportations de minerais vers la Chine, hier, le parti de Daniel Goa n’a donné son accord qu’à une seule société minière et a repoussé les demandes des trois autres. Sans surprise, les membres du gouvernement issus de Calédonie Ensemble et de l’UNI-Palika ont voté contre l’ensemble des autorisations d’export contrairement aux élus Républicains et UCF qui ont, fidèlement à leur engagements, à chaque fois voté pour. Et si les trois membres de l’Union Calédonienne présents au gouvernement ont validé les demandes de la société MKM de Wilfrid Maï, ils se sont en revanche abstenus à l’unisson sur celles des sociétés Montagnat et Ballande et ont carrément voté contre celles de la SLN. Résultat : seule MKM pourra prochainement exporter vers la Chine 300.000 tonnes de minerai humide. Conséquence du grave conflit des rouleurs qui aura marqué le mois d’aout dernier, cette séance du gouvernement valide la stratégie du président du gouvernement qui avait parié sur la volonté de l’UC de privilégier in fine le schéma minier. Un texte voté à l’unanimité en 2009 et qui précise que « les exportations de minerai garniéritique ou latéritique à destination des clients traditionnels de la Nouvelle-Calédonie seront maintenues à un niveau sensiblement équivalent »

Retournement de position ?

Reste à comprendre comment l’UC a pu voter “pour” une délibération le 14 octobre et ensuite “contre” quinze jours plus tard… Car du côté des miniers et des responsables politiques qui leur sont proches, c’était hier la douche froide. C’est, en effet, avec effarement que les élus des Républicains ont appris durant la matinée que leurs alliés indépendantistes s’étaient finalement ralliés à la cause de la fameuse doctrine Nickel chère au Palika, laquelle vise à « diminuer la politique d’exportation des minerais bruts » pour privilégier la transformation locale. Grands perdants de la journée, les groupes Ballande et Montagnat voient l’ensemble de leurs efforts réduits à néant, eux qui avaient accompagné, soutenu et parfois même organisé les mouvements de protestations des rouleurs du mois d’août. Pire, du côté de la SLN c’est une énième mauvaise nouvelle qui vient se rajouter à toutes celles que la filiale d’ERAMET a dû subir depuis le début de l’année. Les demandes de la SLN ayant été rejetées en l’état par 8 voix contre 3, peu de chances qu’elles puissent être à nouveau étudiées durant cette mandature. Pour Daniel Goa, il s’agissait surtout de « ne pas s’enfermer dans des principes et de regarder la réalité ». Concernant Ballande et Montagnat, le leader de l’UC a ajouté que du fait de l’exploitation minière qu’ont subie les communes, ces deux sociétés devront passer par les « commissions communales » pour espérer ensuite obtenir l’adhésion des élus indépendantistes.