Frais d’avocats d’Harold : c’est vous qui payez !

L’ancien président de l’OPT a fait payer par l’Office l’ensemble de ses frais d’avocats qui se montent à plus de 30 millions de francs ! Dans son rapport confidentiel la Chambre Territoriale des Comptes épingle Harold Martin. La justice lui demande aujourd’hui de rembourser. PayBack.

« Dans le cadre de sa défense, le président a eu recours aux services d’un avocat bâtonnier du barreau de Paris, auquel il a réglé dans un premier temps les factures, libellées à son ordre, mais adressées à la présidence du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (Rapport de La CTC sur l’OPT ROP 2015/007/NC du 30 juillet 2015) ». Le rapport de la CTC, qui n’a pour l’heure pas encore été rendu public, condamne le remboursement de ses frais qu’Harold Martin avait demandé à la Direction de l’OPT de prendre en charge. Selon les juges de la chambre, « le président du conseil d’administration de l’OPT, contrairement au président d’une CCI, n’est pas l’ordonnateur de l’établissement, et n’a donc pas la qualité d’agent public ». En fait, le maire de Paita estime que s’il est attaqué dans le cadre de ses missions, c’est à l’Office de payer … et donc aux abonnés calédoniens de l’organisme monopolistique. Or, selon la CTC « la nature des chefs d’inculpation du président concerné (…) relève de la faute personnelle ». En clair : l’ex-président du gouvernement doit payer de sa poche.

La prise en charge de ces dépenses a été faite indument par une autorité incompétente et devrait donner lieu à reversement au bénéfice de l’OPT, ce qui est d’ailleurs l’analyse que l’établissement a faite lors de son conseil d’administration du 14 janvier 2015, en décidant de se porter partie civile dans cette affaire (Rapport de la CTC sur l’OPT ; ROP 2015/007/NC du 30 juillet 2015)

De plus, selon la CTC, le Directeur de l’époque ne disposait pas non plus des pouvoirs nécessaires pour régler ces sommes. Seule l’assemblée délibérante (le CA) le pouvait. En l’espèce, la Chambre Territoriale des Comptes sous-entend une complicité tacite entre la direction de l’OPT et l’ex-président du gouvernement. Autrement dit : dans cette affaire, les agents de l’OPT ont été floués à la fois par l’élu mais aussi par leur direction…

Plus de 30 millions de frais

La CTC a réussi à se procurer les factures déjà payées par l’Office et les libellés d’engagement. Dans son rapport qu’ils n’ont pas encore rendu public, mais que Calédosphère s’est procuré, les juges listent les premières factures du fameux cabinet « FICHER, TANDEAU de MARSAC SUR & ASSOCIE » auquel a fait appel Harold Martin. Ce cabinet n’est pas inconnu des lecteurs du blog puisqu’il est également celui qui s’était retrouvé au cœur du scandale de PRONY-PERNOD l’année dernière. En effet, en 2014, la province Sud dirigée par Cynthia Ligeard avait fait appel à ce même cabinet parisien pour élaborer le célèbre Mémorandum Of Understanding censé octroyer à VALE les riches gisements du dernier grand massif minier calédonien.

Mais l’affaire n’en reste pas là. Car en tout début du mois de novembre, alors qu’il savait pertinemment que les juges avaient dénoncé ses pratiques, Harold Martin a envoyé d’autres factures à l’OPT ! C’est ainsi que 12 millions de frais d’avocats supplémentaires (pour le même cabinet) ont été adressés à la direction actuelle de l’Office et ce à la veille de son procès. C’est ainsi que, pour les abonnés calédoniens et donc pour les contribuables, la facture totale du procès d’Harold Martin s’élève à plus de 31 millions de francs.