Clive Palmer veut reconstruire le TITANIC !

Alors que sa société – Queensland Nickel (QNI) le principal acheteur de minerai latéritique calédonien – est menacée de fermeture, Clive Palmer a annoncé vouloir construire… la réplique à l’identique du légendaire Titanic. Qui se prend pour le « roi du monde » ?

Magnat de la mine et homme politique australien, Clive Palmer ne semble pas s’émouvoir outre-mesure des conséquences liées à la crise du Nickel provoquée par la chute des cours. Il y a quelques jours, après l’annonce du licenciement de 237 employés de QNI, le Premier ministre australien avait d’ailleurs jugé « lamentable » la gestion de cette entreprise par Clive Palmer. Car Queensland Nickel se retrouve cette année avec près de 100 millions de dollars de dettes impayées dont 2.6 millions que son propriétaire lui avait avancé sur ses fonds propres. Or, cette société minière au bord de la faillite est importante pour l’économie locale car les exportations calédoniennes de latérites vers l’Australie sont de l’ordre de 2 à 2,5 millions de tonnes par an, ce qui représente un chiffre d’affaires annuel d’environ 6 milliards de FCFP et près d’un millier d’emplois sur le caillou. Peu avant le conflit des rouleurs d’août 2015, Queensland Nickel avait durci les conditions des contrats proposés aux mineurs tout en maintenant heureusement les volumes de ses commandes. Mais pendant que les rumeurs sur une éventuelle fermeture de l’usine se multiplient, le milliardaire australien vient d’annoncer qu’il entendait faire construire la réplique exacte du R.M.S Titanic, disparu en 1912 au large de Terre-Neuve.

Titanic 2, le retour

Dans un reportage diffusé sur le site de CNN, Clive Palmer explique que si « le Titanic était un bateau de rêve. Titanic II sera le bateau où le rêve devient réalité ». Prêt à toutes les folies pour ressusciter le navire (qu’on disait) insubmersible, le milliardaire a choisi la compagnie anglaise Blue Star Line pour recréer les plans du célèbre paquebot. La compagnie a affirmé que le baptême du navire « copie conforme de l’original » était prévu pour 2018 et que la première croisière aurait lieu entre Southampton et New York, en hommage au voyage fatal du Titanic. Ce projet qui s’élève à 500 millions de dollars fait déjà parler de lui et le Figaro ajoute (pour les traumatisés du film de James Cameron) que « le nouveau Titanic respectera désormais les procédures modernes d’évacuation ; il sera également équipé de systèmes de navigation et de radars numériques et toutes les améliorations technologiques que l’on peut attendre d’un navire du 21e siècle » Mais la réplique du mythique paquebot transatlantique se veut également fidèle à l’esprit de l’époque. Au-delà du grand escalier, des bains turcs et du café parisien, les nouvelles technologies ne seront pas les bienvenues :

« Il n’y aura pas d’internet, ni Twitter et pas d’email non plus sur le Titanic 2. Ce sera l’opportunité de revenir à une époque où les hommes regardaient les femmes différemment et où la mode était différente (Clive Palmer) »

Le Titanic 2 ne devrait pas non plus assurer continuellement la traversée de l’Océan Atlantique. Pour trouver plus aisément une nouvelle clientèle, le navire devrait relier Jiangsu, en Chine à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Toutefois, une chose est sûre, l’acier de la coque ne sera pas le même qu’à l’époque. En avril 1912, celui issu des chantiers Harland and Wolff de Belfast s’était avéré très cassant à basse température et n’avait pu résister au choc avec un iceberg. Peut-on croire que cette fois-ci il y aura du nickel calédonien dans la coque du nouveau Titanic ? Certes, ça n’aidera pas forcement le secteur minier local mais ça devrait néanmoins rendre le navire plus solide*.

*Le nickel, indispensable pour la fabrication de l’acier inoxydable, améliore les propriétés mécaniques en général de l’acier mais aussi sa ductilité c’est-à-dire sa capacité à se déformer plastiquement sans se rompre…

Le “Titanic II”, répliqué prévue pour 2016