Rouleurs : le retour des blocages ?

Du fait de la faiblesse des cours du nickel et des difficultés de la société Queensland Nickel, de nombreuses mines de la côte Est ont vu leur activité diminuer. Le syndicat des rouleurs exige donc du gouvernement de nouvelles autorisations d’exportation de minerai. C’est reparti ?

« Si mardi, il n’y a pas de résultat, on descend dans la rue ». Depuis l’assemblée générale de ContraKmine à Tomo, Max Foucher, le président du syndicat des contracteurs miniers a réitéré plusieurs fois la menace. Comme ils l’avaient fait en août 2015 durant près d’un mois, les rouleurs s’apprêtent donc à réoccuper la rue et à bloquer si besoin les axes routiers afin de forcer la main du président du gouvernement.

« On va attendre mardi pour voir la décision qu’il aura pris (…) à partir de mercredi, l’ensemble des adhérents ont réclamé qu’on retourne dans la rue (Max Foucher, 25/03/2016 sources : NC1ère) »

Pour le syndicat des rouleurs et surtout pour les « petits mineurs » qui les poussent à agir, la solution à leurs problèmes passe par davantage d’autorisations d’exportation qui dépendent, elles, d’une décision du gouvernement. En sus des dispositions déjà prévues par le plan d’urgence nickel, les familles Ballande et Montagnat souhaitent puiser sur leurs mines respectives et ensuite vendre à la Chine 330.000 tonnes de latérites supplémentaires ces dix-huit prochains mois.

Les rouleurs seront-ils soutenus ?

Conformément aux termes du plan nickel et aux conclusions du dernier comité des signataires, si de nouvelles autorisations d’exports vers la Chine sont bien envisagées par l’exécutif et devraient être soutenues par les différents mouvements politiques, en revanche, celles-ci devront être à destination d’aciéristes plutôt que de fabricants de fonte de nickel (dits « pig iron », responsable de la chute des cours). Cependant, sous la menace des rouleurs, le gouvernement s’accordera-t-il le temps d’étudier en détail ses nouvelles demandes ? Rien n’est moins sûr. Reste que dans cette partie de billard à trois bandes qui recommence, les sociétés minières espèrent que les rouleurs bénéficieront de l’appui de l’opinion publique. Une crainte relayée par Max Foucher lors de son intervention télévisée :

« L’ensemble de la Nouvelle-Calédonie nous a plus ou moins apprécié (…) Au début on a été soutenu mais en dernier on n’était plus soutenu (Max Foucher, 25/03/2016 sources : NC1ère) »

Il faut dire qu’en quelques jours, leurs revendications n’ayant pas été entendues, les rouleurs s’étaient mis à bloquer les principaux axes routiers du Grand Nouméa puis avaient installé des barrages filtrants avant finalement que certains d’entre eux ne décident de dégrader des ronds-points et le mobilier urbain avec leurs engins de chantier. Et, en effet, à partir de ce moment-là, les Calédoniens n’avaient plus vraiment soutenu leur mouvement…