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SLN en crise, mais son PDG se gave !

Alors que la SLN a perdu plus de 30 milliards de francs en 2015, son président Patrick Buffet vient de s’octroyer près de 150 millions de francs de rémunération. Dégout.

La crise mondiale du nickel touche la SLN de plein fouet mais pas pour tout le monde. En 2015, l’entreprise a perdu 250 millions d’Euros, soit l’équivalent de 30 milliards de francs cfp, et la crise devant durer, les analystes financiers prévoient pour cette année 2016, le même taux de perte. Cette accumulation fait peser une vraie menace sur l’avenir de l’entreprise calédonienne détenue en majorité par ERAMET. C’est la raison pour laquelle, en urgence, le conseil d’administration de la multinationale française a voté en début d’année le déblocage d’une aide de 180 millions d’euros, destinée à assurer au moins le paiement des salaires jusqu’en juin, c’est-à-dire dans les prochaines semaines. Par ailleurs, la réponse apportée par le groupe SLN a été en 2015 de décider la limitation des investissements industriels, la suspension des grands projets et la cession d’actifs. Puisque les actionnaires avaient vidé les caisses autrefois pleines (entre 2012 et 2013), l’implication de l’État a été sollicitée…S’appuyant alors sur le Gouvernement Français et donc sur les fonds publics (via les contribuables), Manuel Valls a été sollicité et a annoncé le prêt de 200 millions d’euros à la STCPI, la société qui porte les parts de la Nouvelle-Calédonie au capital de la SLN. Et c’est dans ce contexte étouffant de crise et d’incertitude pour les salariés et les sous-traitants, que le PDG de l’entreprise, Patrick Buffet est en Nouvelle-Calédonie. L’accueil qu’il a reçu mercredi dernier de la part des salariés en grève à l’appel de tous les syndicats représentés à la SLN, témoigne de cette exaspération. Exaspération d’autant plus grande qu’alors que la SLN se débat dans des difficultés budgétaires et financières graves, le patron du groupe Eramet soigne ses rémunérations, ce que les salariés de la SLN ignorent encore totalement…

142 millions de francs par an !

Calédosphère s’est en effet procuré le tableau des rémunérations (*voir doc ci-dessous) des principaux dirigeants du groupe ERAMET. Or, Patrick Buffet, PDG du groupe, a bénéficié l’année dernière d’un salaire fixe d’un montant de 807 000 euros, soit près de 97 millions de francs cfp. À cela s’ajoute ce que l’on appelle les rémunérations variables d’un montant de 377 000 euros, soit un peu plus de 45 millions de francs cfp. Sans gêne, Patrick Buffet avait demandé que ces rémunérations variables soient portées à 600 000 euros par ans. Il a donc touché l’année dernière quelques 142 millions de francs cfp ! Et ces rémunérations ont été adoptées par le Conseil d’administration d’Eramet en 2015 alors que les déficits étaient annoncés. Mais qui a voté pour ? Tous les administrateurs ont-ils avalisé ces montants ? On murmure que certains administrateurs ont demandé en vain à Patrick Buffet de renoncer, en raison de la crise et de l’état de l’entreprise SLN, à ses rémunérations variables. Or, il faut savoir que les rémunérations variables doivent être versées uniquement en fonction de la réussite de certains objectifs. Ces derniers sont précisés dans le contrat liant le président du conseil d’administration et sont de deux ordres : les bons résultats de l’entreprise et l’accompagnement des projets majeurs. Or, la société perd énormément d’argent et le même Patrick Buffet a justement demandé la mise en attente de l’ensemble des projets d’investissement. Il a cependant exigé d’être rétribué… même s’il n’a tenu aucun de ses objectifs. Il faut dire qu’à ce niveau-là, quand il y a de la gêne, y-a pas de plaisir.

Et un parachute doré en prime

Les salariés de la SLN qui manifestaient ce 28 avril aux portes de l’entreprise réclamaient la démission de Patrick Buffet. Mais si le PDG d’Eramet mettait fin à son mandat ou s’il y était mis fin, Patrick Buffet ne partirait pas les mains vides, même si ses indemnités de départ ont été revues à la baisse, son Conseil d’Administration a en effet accepté que :

« Sur proposition du Comité des rémunérations, le Conseil a porté l’indemnité de fin de mandat de M. Buffet à deux fois – au lieu de trois comme précédemment – la dernière rémunération annuelle fixe brute, à laquelle s’ajoutera une somme égale à deux fois – au lieu de trois – la moyenne des rémunérations annuelles variables brutes perçues au cours des trois derniers exercices pleins précédant le départ » (Conseil d’administration d’Eramet du 29 mai 2015)

C’est ainsi que Patrick Buffet toucherait plus de 300 millions de francs s’il mettait fin à ses fonctions (environ 2.5 millions d’euros). Un véritable pactole. En poste depuis 2007, on conserve surtout de l’action de Patrick Buffet à la tête du groupe le versement aux actionnaires de 100 milliards de dividendes sur les années 2012-2013, quelques mois seulement avant la crise majeure que nous connaissons aujourd’hui et que les analystes du secteur avaient prévu de longue date. Ces mêmes 100 milliards – soit environ 800 millions d’euros – qui manquent désormais cruellement à la SLN alors qu’ils auraient pu aider l’entreprise à traverser les difficultés actuelles et surtout à participer aux investissements nécessaires à la construction de la nouvelle centrale électrique. Un ensemble d’actions et de décisions qui tendent à prouver qu’avant la crise, les actionnaires et le dirigeant de du groupe ont choisi de vider les caisses tout en protégeant leurs propres intérêts financiers. Une façon de faire porter aux seuls contribuables le poids des choix douloureux passés et à venir.

Encore heureux que les salariés de la SLN aient ignoré ces faits lorsqu’ils ont hier accueilli – de façon plutôt houleuse – un Patrick Buffet dont le sourire narquois cachait difficilement un certain malaise.

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Rita

Officiant en free-lance pour plusieurs périodiques et médias calédoniens, cette pigiste professionnelle a rejoint l’équipe des contributeurs de Calédosphère depuis 2013 sous son nom de plume « Rita ». Spécialisée dans l’actualité quotidienne, elle se plait à y dénicher des sujets non-traités par les autres médias et à couvrir les évènements sensibles. Synthétique, réactive et parfois provocatrice elle essaie toujours d’écrire de manière claire, précise mais avant tout vivante. Son crédo : « Si ça pique, c’est un bon sujet »

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Floyd
Floyd
5 mai 2016 08:38

Plein de politiciens et de grandes gueules qui parlent mal des 51% de la SLN, mais qu’en pensent les premiers concernés, càd les employés de cette société? On ne les entend pas se plaindre, ni leurs syndicats, alors? Et qui sait, peut-être qu’ils aimeraient bien que leur société soit dirigée par des calédoniens pour le bien du Pays et non par des gros profiteurs. On aimerait avoir leur avis.

jose Paldir
jose Paldir
Répondre à   Floyd
5 mai 2016 17:43

ben ouais “caledonien c”‘est fin bien, fin généreux ,ça pense qu’à l’intérêt général et en plus ils ont une baguette magique pour faire remonter les cours mondiaux du nickel.qu’est ce que je suis con de n’avoir pas pensé qu’il suffisait de mettre un calédonien à la tête de la SLN pour que les emplois soient sauvés , que les bénéfices reviennent
on est pas diplômé , on sait pas travailler mais nous on connaît à bas les zoreilles ( faut bien rajeunir Ollivaud)

Anne
Anne
Répondre à   jose Paldir
6 mai 2016 06:40

Bravo , la mégalomanie calédonienne : vous vous rappelez quand ils ont affiché que le petit Poucet calédonien avait fit plier la Chine !!! Leur ego et surévaluation intellectuelle est sans limite et tout flatteur vit au dépend de celui qu’il flatte, la Corée et les véritables bénéficiaires asiatiques du montage KNS le savent bien ! Et le sourire fièrement béas de quelques uns de nos dirigeants en cravaté pour la flatteuse fête d’inauguration de l’usine coréenne ! elle fonctionne à plein régime celle là, mais par celle de Koniambo, bizarre non ? Flatterie tu nous mènes par le bout… Lire la suite »

jose Paldir
jose Paldir
4 mai 2016 19:02

D’après les nouvelles Dang attend une promesse du premier ministre pour que la sctpi accède au 51% du capital de la SLN??????????????? Serait on en train de nous mitonner une fois de plus une indépendance dans 20 ou 30ans contre le domaine de la sln tout de suite pour sauver le poker menteur coréen? Qui ment le plus dans cette partie effrénée? combien l’Etat perdrait dans l’opération ? les autres actionnaires? qui achèterait une grosse partie du domaine à quel prix nécessaire, pour ne pas fermer Doniambo de suite …Jusqu’ou l’Etat peut il payer pour éviter une guerre civile réelle… Lire la suite »

Anne
Anne
Répondre à   jose Paldir
6 mai 2016 06:44

Mais cette centrale que M.Gomès reproche à la sln de ne pas avoir construite, c’est pas lui qui via “sa filière “, son bras armé ecolo : EPLP( Coranille), l’ a empêchée, sans le veto encouragé-manipulé des ecolos elle serait déjà presque finie d’ être construite, cette centrale, elle celle que nous avons arrêterait de polluer, ne l’oubliez pas ! alors comme maniuplateur d’opinion, la c’est un pro !!! Pompier pyromane

Paul
Paul
Répondre à   jose Paldir
6 mai 2016 06:53

oui, les socialiste ils gagnent du temps et le merdier, comme en 81, il reviendra aux suivants…

Hervé
Hervé
3 mai 2016 19:16

Que devient Pierre Gugliermina ? L’homme qui a comme performance 2 ans de gestions de SLN et 30 milliards de perte. Il serait savoureux de connaitre le montant de son indemnité quant il a quitté la direction générale pour la Présidence à la suite du décès de Pierre Alla. Lui qui hurlait “il faut baisser les coûts, il faut faire des efforts….” Combien a-t-il obtenu en dizaines de millions xpf? On veut de la transparence celle qu’il demandait, qu’il exigeait des autres. Rita, vous pouvez trouver si possible. Histoire que l’on rigole de nous-même. histoire d’apprécier à quel point nous… Lire la suite »

Anne
Anne
Répondre à   Hervé
4 mai 2016 18:57

Caledonickel le dit très bien: Vu la conjoncture économique, la gravité de la crise du nickel et la situation extrêmement préoccupante dans laquelle se trouvent l’ensemble des opérateurs miniers et métallurgiques calédoniens, on peut se demander s’il est vraiment opportun pour le président de STCPI, André Dang, de relancer le débat fratricide des 51%. Faut-il vraiment tuer SLN pour tenter de sauver SMSP ( KNS) aujourd’hui elle aussi au bord de la faillite ? Faut-il lui ravir son domaine minier pour alimenter des usines offshore qui couvriront tout juste les pertes de la mine, feront du chantage à l’emploi et… Lire la suite »

tyty
tyty
3 mai 2016 15:45

Après mure réflexion…
Je suis actionnaire d’Eramet…
La société fait de gros bénéfices = Je me gave de dividendes.
La société est en déficit = Pour quelle raison je mettrait en péril mon pognon en réinvestissant dans une société en chute libre (surtout si rien ne m’y oblige) ?
La compassion ? Le mécénat ?

RAF, au pire la boite coule, et quand les cours remontent, je réinvestirai dans des nouvelles actions, juste avant quelle ne s’envolent.
Vous iriez mettre votre pognon dans un business en train de couler vous ?

Anne
Anne
Répondre à   tyty
4 mai 2016 19:01

On sait pertinemment que les provinces n’ont jamais assumé leur rôle d’actionnaire, et qu’elles ont
préféré distribuer les dividendes perçus pour couvrir les pertes abyssales de leurs propres sociétés, plutôt que de les prêter à l’entreprise en difficulté. ( Caledn,ickel) alors quelle mauvaise foi que de prétendre que les Provinces eussent mieux gérer la sln !

serpentar
serpentar
1 mai 2016 13:08

Il est grand temps de larguer les amarres qui, pendant trop longtemps, ont maintenu la SLN prisonnier de ce parasite pique assiette qu’est ERAMET. C’est la SLN qui a fait ERAMET et pas son contraire. C’est le minerai calédonien qui a engraissé des générations d’opportunistes issus de familles bourgeoises françaises. Qui, par la suite, les ont permises de se diversifier dans d’autres secteurs industriels de par le monde. C’est grâce au minerai calédonien transformé en métal à 99,99% (à tarif préférentiel) à Sandouville que les industries françaises : de l’automobile, du naval, de l’aéronautique et du spatial ont été à… Lire la suite »

lucien
lucien
Répondre à   serpentar
2 mai 2016 18:08

Ce texte est joliment écrit , d’un point de vue exaltation littéraire, mais totalement utopique et d’une démagogie populiste navrante sans aucune connaissance des fondements économistes qui demandent plus de rigueur et de calme réfléchis. Pauvre de nous si vous pensez que c’est avec de la littérature de terminale A que l’on va résoudre des affrontements économiques entre continents et de complexes sujets économiques mondiaux ! Les grands partons sont d’un cynisme déplorable, oui, et en Nouvelle-Calédonie aussi, dans le Nord Calédonien aussi : est-ce que la famille Dang ( qui n’ est qu’une toute petite entreprise à l’ échelle… Lire la suite »

Louis
Louis
Répondre à   lucien
2 mai 2016 19:43

La fable du corbeau et du renard de la Fontaine est toujours d’actualité. Par flatterie pour un 51% de papier, ” que vous me semblez beau, que vous me semblez malin, que vous me semblez fort !” le Renard asiatique n’ a fait qu’une bouchée du nickel calédonien via la naïveté des dirigeants de la Province Nord , et il faudrait que toutes et tous nous contribuions à payer la flatterie ? Et que nous faisions semblants d’y croire?

Roger
Roger
Répondre à   lucien
3 mai 2016 19:08

Lucien, le constat, l’analyse sont parfaits de mon point de vue.
Mais la littérature exaltée que vous dénoncez est égale en tout point à la vôtre.
Tous 2 faites du journalisme avec des avis divergents.
Mais dépasser le stade de l’analyse: quelles sont vos propositions ?
Réduire les taxes, taxer plus, changer le code du travail, produire plus et/ou exporter plus ou l’inverse….?

Question: que doit-on faire pour le bien du pays ? Que ferions-nous à leur place?

gil
gil
Répondre à   serpentar
2 mai 2016 19:22

Assez d’accord avec toi sur ce sujet.

oups
oups
30 avril 2016 17:10

on pourrais commander un audit à Clark?

SCFX
SCFX
30 avril 2016 16:10

Merci Rita pour ce papier. En revanche, pourriez-vous mettre le tableau des rémunérations dans les pièces jointes? Contrairement à ce que vous dites, elle n’y figure pas. Merci d’avance.

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