“Allo, il est bon ou quoi ? Suis avec Valls là !”

Le Premier ministre devrait se rappeler de son excursion dans la brousse calédonienne. Invité à se rendre dans une ferme de La Foa, Manuel Valls a été brinqueballé dans le pick-up d’un agriculteur qui lui a fait visiter son exploitation à sa manière… Broussards/ Valls : la rencontre.

Entre les réunions protocolaires et les discours, le Premier ministre s’est rendu ce samedi matin sur les terres agricoles de Pierrat, dans la région de La Foa. Expliquant que la brousse calédonienne était souvent « la grande oubliée » de la politique de l’Etat, le député Philippe Gomes avait insisté auprès des services de Matignon pour que Manuel Valls visite une exploitation agricole afin de faire un tour d’horizon des problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et notamment les éleveurs calédoniens. Et c’est l’exploitation de Jean-Jacques Delathière, figure bien connu de la brousse, qui a été choisie. Or, l’agriculteur a tenu à faire visiter par lui-même sa propriété au Premier ministre… et l’a donc embarqué dans son pick-up pour lui faire faire le tour du propriétaire. Or, en cours de route, le Premier ministre a été le témoin d’un moment ô combien authentique puisque, au volant, Jean-Jacques Delathière a pilé net au frein à main durant le trajet, entrainant derechef l’arrêt du convoi des voitures qui le suivaient et l’inquiétude des hommes du SPHP (le Service de Protection des Hautes Personnalités) chargés de la sécurité du chef du Gouvernement. Mais, heureusement, pas de risque terroriste à l’horizon : c’était simplement un ami de l’éleveur qui l’appelait sur son portable… et comme si de rien n’était, Jean-Jacques Delathière a ainsi stoppé net son 4*4 et a répondu à son interlocuteur sous les yeux amusés de Manuel Valls assis à côté de lui :

“Allo, il est bon ou quoi ? T’as besoin de quelque chose ? Suis avec Valls là (Jean-Jacques Delathière dans son pick-up avec Manuel Valls) “

Avec un naturel déconcertant, le broussard a ensuite raccroché et repris sa route comme si de rien n’était, entraînant derrière lui le convoi et a continué à décrire au Premier ministre ses terres et son travail.

L’homme de Pierrat

Peu après, revenu dans le cadre du programme officiel, le chef du Gouvernement a remis à Jean-Jacques Delathière l’Ordre du Mérite Agricole. Celui-ci, ému, a dédié cette récompense à sa famille et à l’ensemble des agriculteurs du territoire. Entouré par l’ensemble des acteurs du secteur, Manuel Valls a entendu les attentes des éleveurs concernant notamment la politique d’autosuffisance alimentaire et les actes de braconnage qui se multiplient. Dernièrement, la justice s’est heureusement montrée plus sévère face aux viandards en instaurant de lourdes amendes lorsque les cas de braconnage et surtout de recel étaient avérés. Les éleveurs Calédoniens espèrent que l’Etat, et donc le Haut-commissaire de la République, continuera dans cette voie et donnera les consignes nécessaires aux gendarmes pour lutter contre ce fléau.

Manuel Valls en Australie

Le site petitjournal.com de Sydney a révélé qu’après son périple en Calédonie et en Nouvelle-Zélande, Manuel Valls devrait effectuer une escale en Australie, avant de retourner en France. Il pourrait ainsi se rendre à Canberra pour rencontrer le Premier ministre Australien Malcolm Turnbull, quelques jours après l’annonce d’une commande record de douze sous-marins au groupe français DCNS pour le montant de 34,3 milliards d’euros. Des sous-marins « Shortfin Barracuda Block 1A » de technologie française qui intègrent justement des composants de haute précision en alliage de ferro-nickel calédonien ultra résistant, eux-mêmes produits par la société Auber et Duval et le groupe Eramet. Le même groupe pour lequel Manuel Valls a annoncé ce vendredi à Nouméa une aide exceptionnelle de l’Etat de 200 millions d’euros via la SLN pour lui permettre de traverser la crise des matières premières. En Australie, le Premier ministre fêtera donc une bonne nouvelle pour les industries métropolitaines et calédoniennes. Peut-être l’occasion pour Manuel Valls de demander à l’ambassadeur de France en Australie : alors, il est bon ou quoi ?