Manif le 1er septembre : nous y voilà !

L’information circulait depuis plusieurs jours, mais la confirmation est venue hier au travers d’un communiqué. Le 1er septembre prochain, l’intersyndicale vie chère appelle les Calédoniens à la grève générale et à manifester. Serait-ce le début d’un bras de fer ?

Ce que les élus craignaient va donc se passer ! Trois ans après une grève générale qui avait paralysé le pays et contraint le Haut-commissaire de l’époque, Jean-Jacques Brot, à intervenir dans le débat social, l’intersyndicale appelle à nouveau à la grève et à des manifestations. CSTNC, COGETRA, CFE CGC, Fédération des fonctionnaires et USOENC s’en sont expliqués hier dans un communiqué appelant les salariés :

« à manifester massivement sur l’ensemble du territoire pour exiger que les réformes actuelles aboutissent à une réelle baisse des prix » (communiqué intersyndicale- 24 aout)

La date du 1er septembre n’a pas été choisie au hasard, c’est ce jour-là que le congrès de la Nouvelle-Calédonie se réunit en séance publique pour examiner les projets de lois de pays sur la TGC et la Compétitivité.

« Sans la loi compétitivité, c’est niet »

C’est la manif des patrons et leur opposition affichée à la loi compétitivité, qui ont fait agir l’intersyndicale. L’ampleur de la campagne de communication orchestrée par le Medef avait conduit les syndicats de salariés à tenir une conférence de presse à la fin du mois de juillet, ils y réaffirmaient leur volonté de voir les élus adopter les deux projets de lois de pays et dénonçaient également cette partie du Medef opposée à la loi compétitivité :

« Ceux qui militent contre, veulent empocher les gains de la TGC, qui va permettre de constituer d’énormes trésoreries, sans faire les efforts ni avoir la transparence qui va avec » (Joao d’Almeida – 27 juillet)

Il y a un mois, l’intersyndicale laissait donc clairement planer la menace de nouveaux mouvements sociaux et Didier Guenant-Jeanson se montrait déterminé :

« Aujourd’hui, certains essaient de jouer sur l’opposition entre Congrès et gouvernement. Ce qu’il faut dire aux élus, c’est ça : le texte est travaillé, personne n’a été tenu à l’écart et voilà le compromis auquel on est arrivé. C’est la quatrième tentative, il n’y en aura pas d’autres, le calendrier institutionnel ne nous le permettra pas » (Didier Guenant-Jeanson – LNC 27 juillet)

Le rendez-vous du 1er septembre

Tout va donc se jouer au congrès où, pendant que l’intersyndicale manifestera, les élus seront appelés à se prononcer sur les projets de loi. La TGC ne devrait pas susciter trop de débats, mais il n’en sera pas de même pour la compétitivité. UCF et Républicains voteront contre, UNI et Calédonie Ensemble voteront pour, l’Union Calédonienne n’a rien dit de ses intentions même si des élus comme Roch Wamytan ou Louis Kotra Uregei semblent être opposés à la compétitivité. C’est donc la plus grande incertitude, d’où le coup de pression de l’intersyndicale dont l’appel à manifester s’adresse directement aux élus.

« Cette loi n’est pas une révolution communiste. C’est un compromis, fragile, et qui doit être voté en l’état. Si le Medef gagne, c’est le pays qui perd » (intersyndicale- 27 juillet)