Connect with us

Calédosphère

Actualité

Harold Martin condamné à l’interdiction d’exercer

Le maire de Paita et futur candidat aux élections législatives vient d’être condamné par la cours d’appel à 6 mois de prison avec sursis et surtout à deux ans d’inéligibilité et l’interdiction d’exercer une fonction publique. Son avocat a fait savoir qu’il entendait se pourvoir en cassation afin de ne pas avoir à démissionner de ses différents mandats.

L’élu des Républicains avait été condamné à une lourde peine en 1ère instance pour des faits de favoritisme et de prise illégale d’intérêts. Mais comme le réquisitoire du procureur le laissait présager, la condamnation a été revue à la baisse puisque Harold Martin avait été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme lors du précédent jugement. Cette fois-ci, les faits de complicité et de favoritisme n’ont pas été retenus, et si aucun enrichissement personnel n’a été établi, seul reste à charge des faits de prise illégal d’intérêts dans un dossier hautement technique. Actuellement en vacances dans sa propriété de Dubaï, Harold Martin a fait savoir par son avocat Pierre-Olivier Sur qu’il allait se pourvoir en cassation. Une procédure assimilée à un recours extraordinaire (formé devant la cours de cassation contre une décision de justice rendue en dernier ressort) qui devrait surtout lui permettre de conserver pour un temps ses mandats de membre du congrès de la Nouvelle-Calédonie mais aussi de maire de la commune de Paita, du moins en attendant le prochain jugement de la juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire français.

Une campagne au son des casseroles

A l’instar d’autres élus nationaux célèbres, Harold Martin se prépare donc à rentrer en campagne au son des casseroles sur la seconde circonscription de la Nouvelle-Calédonie (constituée de la Grande terre moins Nouméa) tout en étant auréolé d’une double condamnation et de deux mises en examen dans deux affaires différentes. L’une pour prise illégal d’intérêts concernant la vente de terrains à Paita et l’autre pour « obtention de suffrages par don ou promesse de don ou d’emploi » c’est-à-dire des suspicions d’achats de voix lors de la campagne des municipales de 2014. Pour l’ensemble des observateurs de la vie politique locale, sa décision – rapide – de se pourvoir en cassation lui permet de lever les condamnations concernant la première affaire, notamment une inéligibilité jusqu’en 2019 et donc la fin de ses fonctions publiques. Dans le cas contraire, Harold Martin aurait été en effet dans l’obligation de démissionner de son mandat de maire et de laisser sa place de conseiller de la Nouvelle-Calédonie à son suivant de liste. Pascale Doniguian-Panchou, élue LR à la province Sud, serait alors « montée » au congrès et Virginie Ruffenach (actuelle secrétaire générale du Rassemblement-Les Républicains) serait devenue élue provinciale par ce jeu de chaise musicale politico-judiciaire.

Un discours tout trouvé ?

Comme il l’avait fait par le passé, l’ancien président du gouvernement ne devrait pas manquer dès son retour sur le territoire de dénoncer “un règlement de compte politique”. Lui qui avait reproché à l’instruction de la gendarmerie de “ne jamais l’avoir interrogé” avant qu’elle ne l’interroge avait par la suite mis en cause le pouvoir judiciaire jusqu’au gouvernement national expliquant qu’il était forcément la cible de règlements de compte politiciens au plus haut sommet de l’Etat :

« J’ai un peu dérangé l’Etat socialiste (…) L’Etat socialiste, vous l’avez vu, vous le percevez, il a, comme on dit, ses vassaux autour de lui (…) c’est-à-dire un certain nombre d’hommes politiques qui portent le ballon pour le compte de l’Etat socialiste, pour essayer un peu de nous rouler quoi (Harold Martin, 05/11/2014 ; sources : RRB) »

Reste que, poursuivi dans trois affaires dont deux n’ont pas encore été jugées, Harold Martin a fait le choix de se présenter devant les électeurs de la 2nde circonscription en juin prochain afin d’une part de relancer sa carrière politique et d’autre part d’empêcher le candidat de Calédonie Ensemble de l’emporter, quitte à lui faire barrage au second tour en appelant ses électeurs à choisir l’abstention ou bien à faire élire un candidat indépendantiste.

Afficher la suite
Hubert B

Hubert B. a rejoint Calédosphère au tout début de l’année 2015. Enfant du pays, il a grandi à Nouméa et a ensuite bourlingué durant près de vingt ans au gré de ses envies et des hasards de la vie. Fils d’une bibliothécaire/documentaliste, il a été tour à tour enseignant, pigiste, formateur mais c’est finalement vers l’écriture qu’il a choisi de revenir. Succinct, précis, parfois laconique, si son style est volontiers direct, ses intérêts sont éclectiques et toujours tournés vers l’actualité. Sa citation favorite : « Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres »

0 0 voter
Évaluation de l'article
guest
43 Commentaires
plus récents
plus anciens plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
Rigoberto
Rigoberto
8 mars 2017 17:35

PAYS ACCUEIL > PAYS > JUSTICE > POLITIQUE > PHILIPPE GOMÈS CONDAMNÉ À CINQ MOIS AVEC SURSIS Justice Philippe Gomès condamné à cinq mois avec sursis Dans le « procès des clim’ », Philippe Gomès a été condamné hier à cinq mois de prison avec sursis et une amende de deux millions de francs CFP. Une condamnation à peu près conforme aux réquisitions du parquet qui, lors de l’audience du 28 mars dernier, avait requis une peine de six mois de prison avec sursis et trois millions d’amende. Il a déclaré dans un communiqué en milieu d’après-midi qu’il fera appel.… Lire la suite »

wanawa
wanawa
8 mars 2017 14:30

Bon les gars il y a un truc quand même qu’il faut dire c’est que chez nous dans notre code des marchés publics le délit de favoritisme n’existe pas! Alors c’est pour ça que notre bon vieux Harold ne peut pas en être accusé! Il ne nous dit pas tout, on croirait même qu’il est presque blanchi! Bon il y a La prise illégale d’intérêt… c’est pas grave presque ! Foutu notre caillou avec des polikars business comme ça!

Rigoberto
Rigoberto
7 mars 2017 11:44

Gomès en 2012 était dans la même situation : condamné et candidat, le plus fort c’est qu’il a été élu.
Alors Harold doit se dire si Gomès l’a fait pourquoi pas moi ?
Cela n’a pas eu l’air de gêner les électeurs…

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   Rigoberto
7 mars 2017 22:59

Sauf que pour Gomès c’est pas tout à fait ça…
Il a été blanchi et il n’est pas question d’argent publique…

wanawa
wanawa
7 mars 2017 10:33

Condamné et candidat ! Ben il y en a qui ont peur de rien!

Giorgio
Giorgio
3 mars 2017 09:48

LR… Des châteaux, des hôtels particuliers, des résidences à Dubaï…

Les autres ne sont pas mieux.

C’est quand qu’on les fout tous dehors??

Nautile
Nautile
Répondre à   Giorgio
23 mars 2017 05:54

A entendre H.Martin hier soir au journal télévisé la justice a condamné un innocent. Si son dossier est si vide que cela, pourquoi va-t-il en cassation alors . Harold est le plus fort : il lit dans les pensées de Frogier, de Chrisnacht, de Gomès, il a des poubelles pleines de secrets sur tout le monde. Pitoyable ce pauvre Harold !

DECENNIE
DECENNIE
2 mars 2017 16:17

que vous soyez puissant ou ……… connerie ! Bien mal acquis ne profite qu’après.

sagamore
sagamore
2 mars 2017 12:11

La Calédonie, précurseur et modèle politique pour les LR ???
Balkany, N.Sarkosi et F.Fillion = les 3 HM chez les z’ors…

[ A poil, le goudron & les plumes…GRRRR !]

sagamore
sagamore
Répondre à   sagamore
3 mars 2017 13:39

Argh !
Ceux qui beuglent contre la légèreté des peines à St Louis ou en banlieues,
sont les mêmes pucelles vexées d’être condamnés à presque rien
pour avoir détourné 10 ou 20MM d’argent public gnan gnan…

[… et ces crapules en col blanc seront réélus (P’têt pas !)]

Voir plus dans Actualité

Top du moment

Commentaires récents

To Top