Classement des députés : ceux qui bossent et ceux qui glandent…

A quelques jours des élections législatives, le magazine Capital a diffusé l’ensemble des données relatives au travail des députés durant la mandature 2012-2017. Philippe Gomes est le mieux classé des députés ultramarins. Sonia Lagarde sauve l’honneur. Glandeurs et bosseurs.

C’est un récapitulatif attendu à chaque fin de mandature. Soigneusement compilé par le collectif Regards Citoyens (qui gère le site nosdéputés.fr sur lequel les citoyens peuvent au jour le jour compulsé l’ensemble des informations sur leurs députés), il met en lumière les travaux parlementaires des élus. S’appuyant sur ces données, le magazine Capital a classé les députés sur la base de 6 critères jugés représentatifs : le nombre de rapports rédigés, d’amendements proposés, de présences en commission, d’interventions dans l’hémicycle, de propositions de loi écrites et de questions orales posées aux membres du gouvernement. Grâce à cette grille, des points ont été attribués suivant les critères retenus, sachant par exemple que la rédaction d’un rapport parlementaire ou d’un amendement nécessite plus de travail et d’implication qu’une intervention dans l’hémicycle ou qu’une question posée au Gouvernement.

Les bons et les nuls

Encouragé par René Dosière, le “Monsieur propre” des finances publiques, la mise en œuvre de ce genre de classement fait naturellement apparaitre les plus bosseurs et les plus fainéants. Parmi les bons élèves : André Chassaigne (PCF), Eric Ciotti (LR) ou encore Charles de Courson (UDI), tous classés dans les 20 premiers. Parmi les mauvais élèves en revanche, de nombreuses personnalités politiques très connues telles que François Fillon (LR), Jean-Christophe Cambadélis (PS) ou encore André Santini (UDI) qui ne font pas grand-chose. Plus près de nous, les députés de Polynésie (classés respectivement 427 et 489ème) sont dans les tout-derniers du classement et semblent ne pas non-plus mettre souvent les pieds à l’assemblée nationale. Le bonnet d’âne est quant à lui décerné à Bernard Brochand, le député LR des Alpes-Maritimes, quasi-absent de tous les radars (aucune intervention dans l’Assemblée, aucun rapport, aucun amendement…) et qui semble donc avoir été payé durant 5 ans pour être resté chez lui. Peinard.

Outre-mer : les touristes et les autres

Le cas des parlementaires ultramarins est particulier puisque l’éloignement de Paris n’a pas été pris en compte. Mais s’il est normal que les députés des Antilles, de l’Océan Indien ou du Pacifique ne puissent pas, pour des raisons évidentes de géographie, assister à tous les travaux de l’assemblée, on constate néanmoins d‘importantes disparités dans le classement général. Connu comme un travailleur acharné, le député Philippe Gomes arrive ainsi le premier parmi les 27 députés des outre-mer et est classé 168ème au niveau national sur 577. Avec « 2550 points », il dépasse la moyenne établie à 2140 pts dans l’ensemble des critères retenus. Il s’avère que le député de la seconde circonscription s’est davantage exprimé à l’assemblée nationale durant ces 5 dernières années que des pointures politiques telles que Eric Ciotti, René Dosière, Elisabeth Guigou ou encore le député de Paris Claude Goasguen. Quant à la députée-maire de Nouméa, avec « 1686 points », elle est classée 352ème du fait d’une présence moins soutenue dans l’hémicycle et d’une absence de travail en commission. En revanche grâce à son travail dans l’élaboration de plusieurs rapports parlementaires et à ses questions posées au Gouvernement, Sonia Lagarde fait mieux que les 100 derniers du classement, parmi lesquels les députés de Polynésie, de la Guadeloupe ou de la Réunion.

Quoi qu’il en soit, selon toutes les analyses, la nouvelle loi sur le non-cumul des mandats qui entrera en vigueur à la suite de l’élection sera sans doute davantage de nature à remettre beaucoup de députés au travail. Car désormais ceux qui seront élus au palais Bourbon devront s’y consacrer exclusivement. Peut-être une raison qui explique pourquoi près d’un tiers des parlementaires ont décidé de ne pas se représenter à ces législatives.