Macron nomme un général à la tête de la gendarmerie NC

Le Gouvernement national vient de nommer un général pour commander les forces de gendarmerie affectées en Nouvelle-Calédonie. Depuis la fin des Evènements et le retour de la paix civile, seuls des officiers au grade de colonel étaient nommés à ce poste. Si vis pacem para bellum ?

Cela avait été l’un des grands arguments tenus tout au long de ces derniers mois par ceux qui, nombreux, dénoncent la montée de la délinquance : les forces de l’ordre n’ont pas assez d’effectifs. Il se confirme que la situation a bien évolué. Ce qui le prouve, c’est le fait que la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie est désormais commandée non plus par un colonel comme il était devenu l’usage, mais par un général de brigade. Le successeur du Colonel Miglierina qui a pris ses fonctions il y a quelques semaines, Christophe Marietti, a en effet été promu général de brigade au 1er aout dernier. Or, il faut savoir que jusque que dans le milieu des années 90, et à la suite des Évènements, ce sont des officiers généraux qui dirigeaient les forces de gendarmerie sur le caillou. Le retour à une période de paix après la signature des différents accords avait conduit l’État à réduire sensiblement les effectifs et par voie de conséquence ce sont des colonels qui les ont dirigés jusqu’à ce mois d’aout 2017.

Changement de braquet

La nomination d’un officier général pour commander les gendarmes, n’est pas un fait anodin. Cela confirme en effet une augmentation des effectifs présents sur le caillou, en particulier de ceux des gendarmes mobiles, puisqu’une compagnie supplémentaire venue en renfort a été déployée depuis le début de l’année sur le territoire. Elle s’ajoute aux quelques 30 ou 35 gendarmes, en poste de manière pérenne sur le territoire, qui ont été déployés sur la même période et à la création de la brigade spéciale affectée à la prévention de la délinquance des mineurs. Dans le même temps, il semble que le matériel de gendarmerie, notamment les véhicules, a été changé et modernisé, pour rendre l’action des gendarmes plus efficace encore. Concernant les véhicules blindés, ils sont passés de 10 à 22 engins, dont certains disposent, dit-on, d’un blindage amélioré.

Que fait-il y voir ?

L’augmentation des effectifs comme du matériel marque une montée en puissance de la gendarmerie nationale en Nouvelle-Calédonie. Tout laisse à penser dans ces conditions que l’État, à quelques mois du référendum de sortie de l’accord, entend travailler sur deux fronts : lutter plus efficacement contre la délinquance dont le niveau demeure inquiétant, mais également prévenir les troubles de toute nature qui pourraient venir perturber à la fois la préparation et l’organisation du référendum de sortie. Conformément aux dispositions de l’Accord de Nouméa, et parce que les élus calédoniens ne le convoqueront certainement pas d’eux-mêmes, il appartiendra à l’Etat et donc au Gouvernement national de mettre en œuvre le référendum d’autodétermination en novembre de l’année prochaine. Après vingt années d’un processus de décolonisation et d’émancipation, les Calédoniens se prononceront alors pour ou contre l’indépendance. Par cette nomination en cette période charnière, l’Etat démontre que le maintien de l’ordre public est l’une de ses priorités.