Le secrétaire général de l’Union Calédonienne accusé de viol

Le secrétaire général de l’Union Calédonienne est actuellement en garde à vue. Philippe Ajapuhnya est accusé d’avoir « agressé sexuellement une très jeune femme ». L’UC l’a immédiatement suspendu de toutes ses fonctions. Il pourrait dans les prochaines heures rejoindre Seleone Tuulaki au Camp Est, un autre responsable politique indépendantiste condamné, lui, pour homicide.

Si on en sait encore peu sur les faits qui se sont déroulés le week-end dernier à Koutio, un leader de l’Union Calédonienne qui a tenu à conserver l’anonymat a néanmoins évoqué des faits « extrêmement graves ». En l’occurrence, selon une source policière, Philippe Ajapuhnya, élu le 12 novembre dernier au poste de secrétaire général de l’Union Calédonienne, a été placé en garde à vue pour répondre de faits “d’agression sexuelle sur une très jeune femme”. A l’heure qu’il est, il appartient au Juge d’Application des Peines de décider d’un mandat de dépôt à son encontre et de l’envoyer – ou pas – à la prison du Camp Est dans l’attente de son procès. Très rapidement, les responsables du principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie ont signifié au principal intéressé, ainsi qu’à la presse, sa suspension immédiate par courrier de l’ensemble de ses fonctions au sein du mouvement. Le bureau de l’UC ayant déclaré qu’il s’agissait “d’éviter de ternir l’image du mouvement”. En effet, l’UC a connu par le passé plusieurs scandales politico-judiciaires, notamment avec les dernières affaires entourant Anthony Lecren, ancien ministre du gouvernement, lequel avait été arrêté pour conduite en état d’ivresse puis condamné par le tribunal en mai 2016 à six mois de prison avec sursis pour violence sur son ex-compagne et menace de mort contre un policier.

Prison du Camp Est : bientôt un quartier entier pour les politiques ?

Cette affaire semble-t-il tout aussi scabreuse que les précédents scandales ayant émaillé l’actualité judiciaire de ces dernières années arrive pour l’Union Calédonienne au pire moment. En effet, dans la journée d’hier, Seleone Tuulaki, un ancien colistier de la liste UC-FLNKS aux provinciales de 2014, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assise de Nouméa pour le meurtre de Guy Tamaï, lui-même responsable politique indépendantiste au sein de l’UPM. Une affaire qui avait, en juin 2014, fait couler beaucoup d’encre puisque de nombreux élus et responsables politiques étaient présents sur les lieux du drame (dans un bar des baies de Nouméa), le tout sur fond d’alcoolisation massive. Alors que le 1er ministre vient de quitter le territoire après une visite de plusieurs jours et que tous les leaders politiques préparent activement le référendum de 2018, le groupe UC-FLNKS du congrès se retrouve une fois encore sous les projecteurs à cause des exactions commises par l’un de ses membres. Pour Daniel Goa, réélu président de l’UC, la chute de son secrétaire général est en effet un autre coup dur après sa défaite aux municipales dans son bastion de Hienghène. Succédant à Gérard Reigner, jugé trop proche de l’UC du sud, la désignation de Philippe Ajapuhnya marquait la mainmise de l’UC du nord sur le principal parti indépendantiste. Une stratégie qui semble avoir du plomb dans l’aile.

Quoi qu’il en soit, il est fort probable que si Philippe Ajapuhnya est placé en détention dans les prochaines heures, il rejoindra son « collègue » Seleone Tuulaki, lui-même placé hier dans le quartier des arrivants de la prison du Camp Est. A croire que le centre de détention pénitentiaire de Nouméa sera bientôt trop petit pour nos élus…

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