Chroniqueurs
…Et tous les mots en isme
Au pays du non-dit cher à Timoléon, on a du mal à mettre les bons mots sur les bons concepts et trop souvent le vocabulaire politique calédonien soit se montre d’une pauvreté absolue soit se dote de locution inappropriée. Il n’y a guère que le vocable d’indépendantisme qui signifie ce qu’il veut dire et qui demeure immuable. Il n’en est pas de même des partisans de la Calédonie dans la France dont l’appellation a mué en fonction des périodes : de « loyalistes », sans doute issue de la phrase de Jacques Lafleur de 1977 (auquel on fait beaucoup référence en ce moment), « nos relations avec la France doivent être empreintes de fidélité et de loyauté », ils sont passés par « anti-indépendantistes » jusqu’à aujourd’hui être devenus des « non-indépendantistes ». Mais bref…
Aujourd’hui s’affrontent deux notions en isme aux contours si incertains qu’ils offrent le flan à toutes les interprétations. D’abord le terme « nationaliste » dont on affuble Philippe Gomès et les siens depuis que le député promeut une Nouvelle-Calédonie qui soit « une petite nation » , toujours en référence au même discours de J.Lafleur : « véritable petite nation au sein se la nation française ». Si personne en 1977 ne s’était offusqué des termes de Jacques Lafleur, revendiquant une plus grande émancipation de la Nouvelle-Calédonie, le nationalisme sauce Gomès est accusé d’être le faux-nez de l’indépendantisme. Le nationalisme, dixit le dico, est « un courant politique affirmant qu’une nation a le droit d’accéder à la souveraineté ». Comme le dit Perceval, dans Kaamelott, « c’est pas faux » ! À considérer, puisqu’il semble que ce soit le principe de base des Accords de Matignon, comme celui de Nouméa, que la Nouvelle-Calédonie a le droit de pouvoir choisir son destin librement et par les voies démocratiques, il n’y a rien d’infamant à se sentir « nationaliste » et cela que l’on soit indépendantiste ou non indépendantiste. Quant à nation… Feuilletons à nouveau les dictionnaires : « groupe humain ayant des institutions politiques communes et vivant à l’intérieur d’un territoire donné ». Sans vouloir faire le niais, il n’y a rien dedans qui donne matière ici à monter aux créneaux et à tordre la sémantique pour dénoncer et s’offusquer. Sinon à vouloir opposer un autre concept et c’est là que resurgit hors de la nuit des années de cendre, celui de loyaliste.
Au début des années 80, cette période de résistance, le loyalisme consistait à proclamer son attachement à une France Gaullienne en opposition à la France mitterrandienne pour laquelle l’indépendance pouvait être une option. Donc aujourd’hui question : envers quelle France se montrer loyal ? Si c’est celle des accords, des discussions, du référendum sincère et incontestable, du jour d’après et des vingt ans à venir, alors de fait, les loyalistes en Nouvelle-Calédonie sont une palanquée. Brandir le loyalisme en gonfanon ne peut donc être l’apanage de quelques-uns, sinon à vouloir en altérer le sens et en fausser l’interprétation à des fins de dissimulation d’autres pensées plus occultes. Prétendre aux trois couleurs comme son arc-en-ciel a un petit côté Valmy provoquant des chaleurs, mais en matière de projet, de vision, et tel Cyrano, jugeons le tout comme un peu court ! La ligne politique des loyalistes nous dit-on, doit être « tricolore et assumée », fort bien, à la condition qu’elle ne se cantonne pas au droitisme, au conservatisme et à l’immobilisme avec en tête que rien ne change jamais au sortir d’un référendum que les loyalistes auraient gagné. Parce que si tel était l’objectif, nous pourrions ajouter un mot à notre liste des concepts en isme, le colonialisme !
Caton
Juste un petit retour historique qui prend tout son sel dans la période actuelle, pour compléter “tous les mots en isme” (dont “Nationalisme” n’est pas le dernier) :
4 juin 1958 : que cachait le «Je vous ai compris» de De Gaulle ?
DÉCRYPTAGE – Il y a soixante ans, De Gaulle prononçait à Alger son célèbre «Je vous ai compris». Dans le contexte de la crise algérienne, la plus fameuse formule politique du XXe siècle n’était pas si ambiguë qu’on l’a dit. Mais elle dissimulait un double jeu.
http://www.lefigaro.fr/histoire/2018/06/04/26001-20180604ARTFIG00058-4-juin-1958-que-cachait-le-je-vous-ai-compris-de-de-gaulle.php?
– “Culé d’blanc coloniseur, retourne chez toi, c’est à nous ici !!!”
– “Euhhh… chef, lui c’est le père noël…”
– “Et alors…? Culé, dégage, rentre chez toi…”
– “Arrête pine ! Noël c’est un truc colonialiste, mais c’est choc, on va picoler !”
– “Tchaaaa… on fait quoi alors ?!?”
– “Tu ferme ta gueule monkon, on fait comme si c’était dans la coutume, on prend nos jours fériés et on va picoler !!!”
Il manque juste la volonté de vivre ensemble….
D ailleurs les reportages sur le Peuple français dans la rue pour Johnny montre que depuis BBR98 il y’a une fêlure dans la nation française.je dis ça je dis rien
Espérer qu’à force de Cocorico repris en choeur du matin au soir, on construira un avenir pour la Nouvelle Calédonie, est effectivement un miroir aux alouettes. C’est un peu comme si on sautait comme des cabris en utilisant ce hululement comme mantra permettant de changer l’eau en vin et les indépendantistes en citoyens BBR.
En faire l’alpha et l’omega d’une volonté loyaliste qui “lave plus blanc que blanc” et qui prétend incarner l’avenir du pays, est-ce bien raisonnable?
Melchisedek : “C’est un peu comme si on sautait comme des cabris en utilisant ce hululement …”
Vas-y Kolere, c’est l’instant.
???
Melchisedek : “???”
CTFSS ! CTFSS !! CTFSS !!! (et traité).
C’est Tes Fesses ? C’est Tes Fesses ?
Pas mal, Mister: “C’est Tes Fesses”, mais “C’est” aussi notre salut à tous (avec un traité, oui Alik)… rira bien qui rira le dernier…
Caton qui voudrait se métamorphoser en Rambo et ramener le soldat Gomès dans le camp loyaliste, alors que ce dernier s’est embourbé dans les lignes indépendantistes en cherchant à négocier en catimini pour son unique profit.
Autrement dit Caton parle pour ne rien dire …
???
Encore des conneries !!!
Don,
Ta remarque est assez comique…
Les sans idée n’ont eu de cesse de l’accuser de tous les mots parce que contrairement à CE, eux ils n’en avaient…!!!
Eric, il ne faut pas confondre tractations, compromis, calculs avec idées.
Don,
Et y a moyen d’avoir des exemples de tractations, compromis et calculs ???
Parce qu’une fois de plus on a rien de concret si ce n’est des remarques à deux balles…
Don, donne-moi au moins un exemple au PG serait hors ADN…!!!
Et pour quoi faire ? (comme dans le sketch des Inconnus).
De toute façon tu es comme les 3 petits singes…probablement des couz à toi 😉
Don,
C’est toujours pareils…
Du bla bla des “on dit” et rien au moment de donner du concret…
Rien à changé !!!