« Demandez à Mr Dang » !

Politiquement, ce début d’année commence par une conférence de presse du FLNKS pour présenter les grandes lignes de sa stratégie pour les prochains mois. Outre que l’on a compris que l’on se dirige vers la poursuite des blocages, des exactions et des violences, on a bien saisi aussi que le FLNKS est aux ordres de Dang.

2020 aura donc été marquée par le coronavirus et le préalable minier ! Il y a un vaccin pour le premier, à l’évidence il n’y a pas de solution pour le second. L’opinion publique calédonienne ne comprend pas très bien en effet l’acharnement dont font preuve les indépendantistes dans cette affaire, puisqu’à priori, et c’est un fait unique au monde, ils se battent pour fermer une, voire deux usines et supprimer des milliers d’emplois ! Il faut donc bien expliquer que le FLNKS veut la peau de Vale-NC, mais aussi de la SLN, pour mettre la main sur les richesses minières et métallurgiques de la Nouvelle-Calédonie et par ce biais de financer l’indépendance. On ne comprend rien à rien dans ce dossier si on oublie que les indépendantistes, encore aujourd’hui, sont persuadés que l’indépendance se financera par le nickel et qu’il est maintenant urgent de posséder la richesse puisqu’avec 47% décrochés par le OUI en octobre dernier, Kanaky est en marche. C’est la grande rhétorique indépendantiste qui assure que le nickel remplacera les actuels transferts financiers de l’État et qu’ainsi l’indépendance sera financièrement indolore. Celui qui leur a mis cette idée en tête, c’est André Dang, à qui tous les leaders indépendantistes, tant du Palika que de l’UC, de l’ICAN ou de tout autre organisme, obéit au doigt et à l’œil. Pour ceux qui en douterait, il suffit de se référer aux propos tenus par Pierre-Chanel Tutugoro, porte-parole du BP du FLNKS lors de cette fameuse conférence de presse…

Les usines sous la menace

Devant les journalistes, Pierre-Chanel Tutugoro a expliqué doctement que le FLNKS était en contact avec le ministre des Outre-mer, mais aussi avec Vale-canada. La vérité est un peu édulcorée puisque le FLNKS et Sébastien Lecornu ne communiquent plus en visioconférences, mais par écrit (donc pas vraiment tous les jours), et qu’avec Vale-canada il n’y a eu qu’un contact auquel la multinationale n’a pas donné suite. Tout ça pour dire que le FLNKS qui s’est lancé à corps perdu dans cette histoire, et avec lui ses militants qui ne savent pas pourquoi ils cassent, incendient et détruisent, ne sait plus bien comment se sortir de ce bourbier. D’ailleurs, lors de la conférence de presse, Pierre-Chanel Tutugoro, surpris en flagrant délit d’ignorance, s’est trouvé quelque peu embarrassé. Interrogé sur les solutions qui s’offrent aux indépendantistes, hors celle de la reprise de Vale par Prony Ressource et Trafigura, il n’a pu qu’avouer :

« Le Plan B ? La question, faut la poser à André Dang, nous on sait pas »

Quelques mots pour reconnaitre que le FLNKS ne sait pas ni ce qu’il fait ni où cela le mène, mais que c’est bien André Dang qui est à la baguette, supplée sur le terrain politique par Daniel Goa, Paul Néaoutyine ou Pierre-Chanel Tutugoro. En attendant les usines de Goro et de Doniambo et leurs salariés vivent sous la menace d’une mise sous cloche ou de la faillite, et les prétoires se remplissent de ces kanak radicaux qui, au nom « de la cause », ont menacé, volé, détruit, blessé… Et si l’on veut savoir ce qui va maintenant se passer en Nouvelle-Calédonie et si notre avenir sera en paix ou dans la violence, nous demanderons à André Dang…