En un siècle, la population kanak a été multipliée par 5 : les faits contre la paranoïa politique

« Halte au génocide du peuple kanak ! » Cette formule est d’Aloisio Sako et de Michael Forrest. C’est le titre d’un communiqué du FLNKS en date du 21 septembre 2024. Quelques mois plus tôt, en pleine insurrection, dans une lettre incendiaire au Président de la République, Joël Tjibaou, responsable de la CCAT, déclare : « Nous prenons acte que la France veut nous éliminer parce que nous revendiquons notre place au soleil. » Face à de tels propos, la première réaction pourrait être la colère ou l’indignation. Mais il est préférable d’y opposer plus fort encore : la réalité des faits. Car l’histoire, la démographie, les chiffres et les réalisations concrètes sont des témoins que même les discours les plus outranciers ne peuvent effacer.

La démographie : un démenti implacable

En 1901, la population kanak était estimée à 27 768 personnes. En 2019, elle atteint 111 865 individus. Cela représente une augmentation de 567 % en un siècle, soit une population multipliée par plus de cinq. Comment, dans un contexte soi-disant de « génocide » et de « stratégie d’extermination », expliquer une telle croissance démographique ? La réponse est simple : ce n’est pas compatible. Là où les vrais génocides laissent des populations décimées, la population kanak présente une dynamique de croissance continue depuis plus d’un siècle. Ce constat est implacable : au lieu d’être exterminée, la population kanak n’a cessé d’augmenter. Ce fait à lui seul suffit à déconstruire la thèse d’une quelconque politique d’éradication menée par l’État, la France ou les Français.

L’héritage français : soins, éducation, infrastructures

La France n’a pas seulement apporté un drapeau et des institutions sur cet archipel : elle a changé la vie des populations locales. Vaccinations, systèmes de santé, assainissement, eau potable, réduction de la mortalité infantile, éducation gratuite, routes, ports, écoles, dispensaires, hôpitaux : tout cela a permis non seulement la survie mais la prospérité des communautés kanak. En 1774, à l’arrivée de James Cook, le PIB de la Nouvelle-Calédonie était proche de zéro. En 2023, il était comparable, par habitant, à celui de nations développées de la région comme la Nouvelle-Zélande, ou encore à celui de l’Espagne ou du Japon (environ 33 000 USD). Cette transformation en moins de deux siècles est un fait incontestable.

La peur primaire des leaders indépendantistes

Joël Tjibaou, membre de la CCAT, fils de Jean-Marie Tjibaou et frère du député Emmanuel Tjibaou, incarne un discours qui va au-delà de la simple revendication politique. Dans sa lettre adressée à Emmanuel Macron en mai 2024, il écrit : « Nous prenons acte que la France veut nous éliminer ». Plus loin, il offre le choix au Chef de l’État entre « rendre sa liberté » au peuple kanak ou « tous les exterminer ». Or, cette déclaration n’est pas un simple débordement militant, mais le reflet d’une peur primaire profondément ancrée : celle de l’extermination.

Cette peur, irrationnelle face aux faits historiques et démographiques, révèle un traumatisme collectif non résolu. Ce n’est pas la réalité qui alimente cette peur, mais la transmission d’un imaginaire de persécution, souvent cultivé dans les cercles militants et familiaux du FLNKS. Joël Tjibaou dit tout haut ce que certains pensent tout bas : la crainte d’une disparition programmée du peuple kanak. Pourtant, la croissance démographique du peuple kanak au cours des dernières décennies prouve que cette peur ne repose sur aucun fondement factuel. Le peuple kanak est en pleine expansion, pas en voie d’extinction.

Le paradoxe de Michael Forrest et des leaders de la CCAT

Michael Forrest et Tjibaou incarnent un paradoxe : ils dénoncent la France tout en profitant de ses institutions. Leur rhétorique est celle d’une victimisation perpétuelle, basée sur des fantasmes de persécution. Pourtant, la France leur offre les outils pour s’exprimer, des infrastructures pour vivre, des aides sociales, des droits politiques et même un système judiciaire garant de leurs libertés. Cette contradiction révèle une stratégie politique bien connue : entretenir la peur et la haine pour exister politiquement. En présentant la France comme un oppresseur imaginaire, ils masquent leur incapacité à proposer un projet de société réaliste et positif.

La confusion entre faits, opinions et souhaits

La crise actuelle révèle un mal plus profond, symptomatique de notre époque : la confusion entre les faits, les opinions et les souhaits.

• Les faits sont indiscutables : la démographie, la physique, l’économie, les infrastructures, l’histoire. Les nier, c’est nier la réalité.
• Les opinions sont subjectives et débattables. Elles enrichissent le dialogue, à condition d’accepter la contradiction.
• Les souhaits relèvent de l’espérance et des aspirations. Ils sont légitimes, mais la réalité n’a pas à s’y plier.

Aujourd’hui, beaucoup confondent ces trois dimensions. Quand les faits contredisent leurs croyances, ils s’indignent. Quand leurs opinions sont contestées, ils crient au complot. Quand leurs souhaits ne se réalisent pas, ils sombrent dans la victimisation.

Conclusion : La fierté des Calédoniens

Les Calédoniens n’ont aucune culpabilité à porter. Ce territoire est le fruit d’un travail collectif, bâti par des générations d’Européens, de Kanaks, de Wallisiens, d’Asiatiques, de métis. Chacun, en coopérant les uns avec les autres, a contribué à façonner ce pays. Face aux discours stupides, il est temps de réaffirmer une évidence : la France n’a pas détruit la Nouvelle-Calédonie, elle l’a construite. Et cela, les faits le prouvent, sans haine ni passion. Juste la force tranquille de la vérité.