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Merle rêve, Descheemaeker tranche
Depuis un an, une voix inattendue s’est imposée dans le débat calédonien. Celle d’Éric Descheemaeker, universitaire, juriste, qui a émergé comme une référence intellectuelle pour une partie de la population loyaliste. D’abord relayé par des médias alternatifs, son analyse implacable a trouvé un écho grandissant, jusqu’à pousser les responsables politiques à devoir lui répondre. L’épisode le plus récent illustre parfaitement cette dynamique : face à une interview de Jean-François Merle dans Mediapart, où l’ancien conseiller des accords de Matignon et de Nouméa théorise la « réussite » d’une décolonisation où la France partirait tout en restant, Descheemaeker oppose une vision tranchante et rigoureuse qui ne laisse plus de place aux illusions.
Une réponse qui fissure le récit officiel
Le dernier article de Jean-François Merle développe une idée désormais bien ancrée dans la technostructure parisienne : la Nouvelle-Calédonie doit « réussir » sa décolonisation en réorganisant son lien avec la France sous une autre forme. La France doit partir, car la colonisation est « mauvaise », mais elle doit rester, car son départ précipité serait un échec. Il faut donc un « partenariat d’interdépendance », où la souveraineté kanak serait reconnue tout en continuant à reposer sur l’assistance financière et administrative de Paris.
L’universitaire Descheemaeker démonte ce raisonnement en une phrase : on ne peut pas être souverain tout en restant dépendant. Il rappelle que les indépendances encadrées par l’ancienne puissance coloniale ont toutes échoué et que la seule issue viable est de choisir clairement une voie : rester pleinement français ou partir totalement. Cette réponse met à nu l’incohérence de la position de Merle et de ceux qui la portent depuis 30 ans.
Un intellectuel inattendu dans le débat calédonien
Mais ce qui est fascinant, c’est moins la réponse elle-même que l’impact qu’elle génère. En quelques mois à peine, Éric Descheemaeker est devenu une référence incontournable dans les cercles loyalistes. Son texte sur la réforme proposée par Manuel Valls a d’ailleurs, semble-t-il, obligé les responsables politiques à justifier leur position auprès de leur base. Certains élus ont même dû organiser des réunions pour « faire de la pédagogie », signe que leur propre camp se sentait déstabilisé par la clarté de son analyse. Des figures publiques et des journalistes, qui l’ignoraient hier, scrutent désormais ses prises de position.
Le phénomène est d’autant plus marquant que Descheemaeker n’a absolument aucun ancrage politique en Nouvelle-Calédonie. Il n’est pas un élu, ni un chef de parti, ni un lobbyiste. Il est simplement un intellectuel, dont la rigueur sur le sujet a trouvé une résonance immédiate. Ce succès est une preuve supplémentaire que les Calédoniens ne sont pas les caricatures que l’on fait d’eux : loin des clichés d’un peuple guidé uniquement par l’émotion ou le clanisme, ils sont capables de s’approprier un discours argumenté et rationnel, dès lors qu’il parle à leur intelligence et à leur réalité.
L’écho d’une tradition française
A notre niveau, ce phénomène n’est pas nouveau dans l’histoire de France. D’une petite paysanne illettrée à un général sans solde, en passant par un vieux journaliste qui écrit un pamphlet accusateur, il existe dans notre pays une tradition où, parfois, un seul Français trouve les mots pour parler au nom de beaucoup, sinon de tous. L’histoire de notre vieux pays regorge d’exemples de figures surgissant de nulle part et devenant, par la force de leur verbe et la justesse de leur cause, la voix d’un peuple.
La France a cette singularité : tout le monde ne peut pas la représenter, mais parfois, un seul Français suffit pour l’incarner. Aujourd’hui, en Nouvelle-Calédonie, c’est ce qui est en train de se produire. Dans une époque où l’actualité est souvent noyée sous le bruit et la confusion, une voix nouvelle s’est imposée dans le débat public, non par la force des institutions, de l’argent ou du pouvoir, mais par la puissance de la raison et du discours. C’est là toute la magie française.

” l’histoire de notre pays regorge d’exemples de figures surgissant de nulle part et devenant par la force de leur verbe et la justesse de leur cause , la voix d’un peuple ” En l’occurence il me semble que si le ” peuple ” néo caledonien – dont est issue la génération du XXIeme sur l’île- est encore français aujourd’hui et peut “entendre ” le discours de “cette figure venue de nulle part” , c’est bien parce qu’une figure pas venue de nulle part elle mais bien d’ici , est devenue dans les années 80 la voix du peuple néo… Lire la suite »
” on ne peut pas être souverain tout en restant dépendant” C’est pourtant bien l’incohérence, la contradiction interne des indépendantistes à la fois dans leur discours et dans leur “programme” encore sorti récemment, où l’Etat finance la compétence régalienne de nouvel “Etat souverain” à hauteur d’un milliard d’euros annuels ! Cela ne date pas d’hier ! Alors ma question : Comment se fait-il qu’il ait fallu attendre que Mr Descheemaeker l’explique pour que les loyalistes s’emparent de la couille dans le manou pour abattre les indépendantistes lors de leurs discussions ou interventions télévisées en leur jetant à la figure le mensonge… Lire la suite »
De puis le temps que j écris cela . Je dois être un martien lol
En même temps indépendant et dépendant c’est pas possible . Soit la France veut une île Française. Au nom de sa force et le nouveau statut sera collectivité française oubliant les fumisteries des ADN. Soit la France veut magouiller encore une fois sur le modèle africain et forcément ça finira mal , la décolonisation joyeuse en même temps n existe pas . Et ça ne peut pas exister