Chers Loyalistes : la vérité vous rendra libres

Vous ne pleurez pas Bougival. Vous pleurez la fin de votre propre illusion.

Depuis quarante ans, vous avez cru qu’en signant toujours un accord de plus, vous achetiez la paix, le temps, la stabilité. Vous avez cru que la République serait éternelle, que ses transferts remplaceraient le travail, que ses promesses suffiraient à tenir le pays debout. Vous avez fini par confondre l’administration avec la politique, et le calme avec la paix.

Aujourd’hui, ce que vous appelez stupéfaction, c’est simplement le réveil. Le décor s’effondre, le texte s’évapore, les subventions s’amenuisent. Et vous découvrez, dans un silence presque religieux, que l’histoire continue sans vous. Ce n’est pas une injustice : c’est une conséquence.

Ne vous blâmez pas : vous n’êtes ni coupables ni victimes. Vous êtes simplement la génération qui a voulu maintenir le pays dans le formol, persuadée qu’il suffisait de tenir encore un peu. Mais le formol s’évapore, et le pays respire à nouveau — douloureusement, maladroitement, mais pour de vrai.

Alors je sais bien,…Vous et moi ne nous sommes pas toujours compris — trop cash, trop radical, parfois caricatural — mais nous savons être du même côté : il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, et mentir à son peuple n’en est pas une.

Bougival n’est pas mort, c’est le système qui meurt

Ce n’est pas seulement la fin d’un texte, c’est la fin du monde qui a rendu ce texte possible : la rente, la dette, la pusillanimité, la lâcheté, la procrastination, l’absence de décision, le vide, le rien, les symboles, les déambulations, les “je condamne fermement” et les “visites de terrain”.

Bref : le boomerisme.

Cette époque-là, celle où l’on prétendait gouverner sans agir et décider sans risquer, se termine dans le brouhaha de la comédie nationale que vous découvrez sur vos écrans. Vous le savez, même si vous ne voulez pas encore vous l’avouer : le mensonge s’effondre.

Ce qui vient maintenant

On va enfin pouvoir dire les choses.

Vous donner les raisons.

Vous faire affronter le réel que vous fuyez depuis quarante ans.

Et je vous le dis sans ironie : vous y arriverez. Vous avez survécu à tout : aux promesses creuses, aux scandales, aux plans, aux propagandes, aux accords, aux coups de menton, aux silences. Vous survivrez aussi à la vérité.

Souvenez-vous : vous vous êtes déjà signé des autorisations pour aller acheter du pain, vous réussirez bien à vous donner des permissions pour redevenir libres.

La vérité vous rendra libres

La fin de l’ère du mensonge, ce n’est pas un drame. C’est une renaissance. Parce que la vérité, même brutale, rendra ce pays à ceux qui le vivent. Ceux qui produisent, construisent, cultivent, enseignent, soignent, font. Ceux qu’on n’entend jamais, mais qui tiennent tout.

La vérité, c’est que la liberté n’est pas un privilège administratif : c’est un droit naturel. Et la prospérité ne revient jamais par décret — seulement par courage. Alors oui, Bougival meurt. Tant mieux.

Le pays va enfin pouvoir vivre.

Comme je vous l’écrivais au lendemain de sa signature : tout commence.