La FOL, c’est sans doute pas pour demain !

Avons-nous une chance de voir le vieux et moche bâtiment de la FOL être reconstruit ? Semble-t-il que oui puisqu’une convention de financement vient d’être signée avec la province Sud. Mais tout n’est pas aussi simple et des obstacles se dressent encore sur le chemin.

Faute de budget, le bâtiment de la FOL se dégradait inexorablement ce qui a conduit les responsables de la Fédération des Œuvres Laïques à le fermer en 2011 et à chercher des solutions de remplacement. La rénovation un temps envisagée, a été laissée de côté au profit de la construction d’un nouveau centre. Des propositions ont été faites, des plans ont été proposés puis abandonnés, mais cette fois la FOL touche au but… ou presque !

Trouver les financements

Les difficultés sont d’abord d’ordre budgétaire, mais elles ne sont pas insurmontables. Le projet qui a été arrêté coûte 1,2 milliards, une convention a été passé entre la FOL qui met à disposition le terrain estimé à 600 millions et la province Sud qui contribue au projet à hauteur de 600 millions. L’État va être sollicité à hauteur des 600 millions restants au travers des contrats de développement. Et là, il y a un petit hic puisque faute de crédits, l’État a prolongé les contrats de développement 2010-2015 d’une année supplémentaire, mais sans ajouter de budgets. Cette année 2016 de prolongation des contrats de développement est considérée comme une « année blanche ». La FOL va donc devoir négocier âprement avec l’État pour obtenir l’agrément, sous le regard attentif des collectivités dont certaines, comme Nouméa pour la piscine de Magenta, craignent que l’État faute de moyens priorise encore plus strictement des projets par rapport à d’autres.

On ne peut pas construire

Là, est le problème majeur. En 2013, la mairie de Nouméa a adopté son Plan d’Urbanisme Directeur (PUD) qui définit ce que l’on peut ou ne peut pas construire et où il est possible ou non de construire. La colline où est installée la FOL est une zone où il est désormais quasiment impossible de faire quoi que ce soit, à savoir notamment que la hauteur est réglementée, ce qui limite considérablement les projets architecturaux. Sans compter que le PUD impose un tel nombre de places de parking qu’il n’y aurait plus assez de superficie utile pour construire quoi que ce soit. On peut toujours changer un PUD, mais dans des délais réglementés et en l’espèce, une révision du PUD de Nouméa n’est possible que dans deux ou trois ans ! La dernière possibilité est une modification du PUD, une procédure plus souple, mais dans l’immédiat une telle modification du PUD concernant le projet spécifique de la FL n’est pas à l’ordre du jour à la mairie de Nouméa…

Quelles sont les perspectives ?

Tout n’est pas perdu bien sûr, mais on voit mal comment les délais annoncés, notamment la livraison du nouveau bâtiment en 2018, pourraient être respectés. La FOL veut lancer un concours d’architecte d’ici la fin de l’année, mais comment proposer un projet architectural avec un PUD si contraignant qu’il pourrait faire exploser les budgets, et dont une révision ou une modification ne sont pas prévues ni possibles dans l’immédiat ? Pourtant la reconstruction de la FOL est bien un dossier urgent. Nouméa manque de salle de spectacle et l’ajout d’une salle de 600 places serait le bienvenu, sans compter que le vieux bâtiment de la FOL commence à faire tache dans le décor !