Recherche projet indépendantiste désespérément

Les interviews des responsables du FLNKS se suivent et se ressemblent. Alors qu’il reste deux ans avant le référendum de 2018, les Calédoniens attendent encore de connaitre le contenu du projet indépendantiste, notamment concernant le domaine économique. “Part-à-part Rech Projet FLNKS, urgent, faire offre…”

Le journal le Chien Bleu le soulignait dans sa dernière édition : les propos de Dewé Gorodey n’ont pour le moins pas convaincu grand monde lorsque la membre du gouvernement en charge de la citoyenneté et de la condition féminine a dû expliquer lors d’une interview télévisée sur quoi reposerait l’économie du territoire en cas d’accession à l’indépendance.

« Gorodey a parlé de l’économie parallèle (ex : les crabes vendus sur le bord de la route), qui représenterait de grosses sommes, c’est un peu court ! Une fois de plus les indépendantistes sont très gênés (et très vagues) lorsqu’on leur demande très précisément de nous dire comment ils comptent financer l’indépendance (Extrait du Chien Bleu, avril 2016) »

Hier soir, c’est le porte-parole du Palika Charles Washetine qui s’est trouvé un peu dépourvu lorsqu’il a dû expliquer le projet indépendantiste durant le journal télévisé. Arguant que celui-ci reposait, entre autres, sur une « réforme de la fiscalité » on imagine pourtant difficilement comment puisqu’il faudrait au bas mot multiplier les impôts des Calédoniens par cinq ou six afin de compenser l’absence des transferts financiers de l’Etat. La crise du secteur du nickel n’arrangeant rien à l’affaire.

Reignier, le seul a annoncé la couleur ?

En fait, dans le camp indépendantiste, peu de responsables politiques ont pour l’heure dit tout haut ce qu’une bonne partie de leurs leaders pensent tout bas. C’est ainsi Louis Kotra Uregei qui avait déclaré avant les élections que « l’indépendance avait un prix », comprenez la baisse des moyens des collectivités. Ce fut Gilbert Tyuienon qui affirma en 2011 qu’en cas d’accès à la pleine souveraineté et sans les moyens de la métropole le territoire mettrait en place une énigmatique « école à nous », qu’on imagine aisément moins coûteuse que le système éducatif actuel… Plus récemment, Gérard Reignier, le secrétaire général de l’Union Calédonienne, a mis les points sur les “i” en assurant qu’en cas d’indépendance « on ne maintiendra pas le même train de vie » et que le système de santé calédonien était « celui d’un pays riche » parce qu’on était « encore dans l’abus ». Reste que dans les discussions qui s’ouvrent sur l’avenir institutionnel, les deux camps devront obligatoirement proposer et écrire noir sur blanc l’ensemble des divergences et des convergences qui les opposent ou les rassemblent. Dans celles-ci figureront leurs différents projets économiques et sociaux. On attend donc avec impatience que les indépendantistes « rendent leur copie » et fassent connaitre précisément aux Calédoniens ce que le FLNKS leur propose pour l’après 2018…

MISE A JOUR : le FLNKS répond via twitter :