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Marche des indépendantistes : et si en passant devant la mairie, ils en profitaient pour s’inscrire ?
Dans le camp indépendantiste, les plus radicaux parmi eux ont appelé à participer à une marche pour réclamer à l’Etat l’inscription d’office de tous les kanak qui ne se sont jamais inscrits sur la liste électorale. Mais personne ne t’empêche de t’inscrire coco !
Certains n’assumeraient-ils pas vraiment cette manifestation ? On peut se poser la question sachant que la marche organisée aujourd’hui par plusieurs groupuscules indépendantistes est portée par un nouveau mouvement n’ayant ni représentant, ni adresse, ni légitimité électorale ou politique. Créé semble-t-il spécialement pour l’occasion et dénommé le Rassemblement des Indépendantistes et des Nationalistes (RNI), celui-ci a appelé à un regroupement au Mwa Ka et à une marche vers le Haut-commissariat afin de réclamer l’inscription d’office de tous les kanak sur la liste électorale du référendum de 2018. En effet, il s’est avéré, depuis que les uns et les autres s’intéressent un peu à la question, que plusieurs milliers de calédoniens ne sont pas inscrits sur la liste électorale générale et ne peuvent donc – de facto – pas être intégrés à celle de la consultation de sortie de l’Accord de Nouméa. Les fichiers des registres coutumiers (dont chacun sait à quel point ils sont bien tenus) évoqueraient ainsi environ 90.000 personnes relevant du statut coutumier mais on ne retrouve que les trois-quarts d’entre eux sur la liste générale : par conséquent les autres ne se sont jamais inscrits et n’ont donc jamais voté ! Mais n’étant pas présentes sur les registres des communes, si elles ne se manifestent pas, ces personnes ne pourront pas être inscrites sur la liste spéciale : cette condition permettant d’avoir le droit de vote pour s’exprimer quant à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en novembre 2018.
Pourquoi demandent-ils une inscription automatique ?
Parce que, justement, selon le code électoral français, l’inscription sur les listes électorales dite « générales » est obligatoire mais pas du tout automatique ! Le citoyen doit lui-même, pour s’inscrire, entreprendre des démarches auprès de sa commune. Celles-ci sont très simples : il faut être français, majeur, jouir de ses droits civiques et apporter au service municipal compétent une pièce d’identité, et un justificatif de domicile. La démarche par correspondance peut aussi être acceptée tout comme la procuration via une tierce personne. Chaque année une commission administrative vérifie les demandes dans chaque commune et inscrit ceux qui correspondent aux conditions exposées précédemment. Mais voilà… de très nombreux calédoniens n’ont jamais effectué de telles démarches et parmi eux, semble-t-il, beaucoup de kanak. Si le chiffre de 25000 avancé par le RNI fait débat, il est clair que plusieurs milliers d’habitants du territoire sont non-inscrits et ne peuvent donc pas exercer leur droit de vote, et ce pour aucune élection. Les raisons ? On ne peut que les supposer : désintérêt de la politique, ignorance des démarches à effectuer, éloignement des services administratifs, problèmes personnels, refus de participer à l’exercice démocratique, oubli, …
Ces Calédoniens font partie de ces millions de Français qui ne sont inscrits sur aucune liste électorale. En effet, selon une étude de 2014, près de 7 % du corps électoral potentiel national, soit trois millions de personnes, sont dans ce cas. Soit l’équivalent du nombre cumulé d’électeurs inscrits à Paris, Lyon et à Marseille. Reste que si depuis plusieurs années (avec en ligne de mire le référendum) les indépendantistes appellent leurs militants et leurs potentiels électeurs à s’inscrire sur les listes, le message n’est pas vraiment passé puisque le nombre d’inscriptions n’a pas augmenté. Et certains leaders indépendantistes auraient donc davantage peur de se prendre une déculotté lors du référendum de 2018, puisqu’une importante partie de leurs électeurs n’auront pas le droit de voter. Pour cette raison, ils se tournent vers l’Etat à qui il demande de violer la loi et d’inscrire des citoyens automatiquement et à partir d’un seul critère : que le demandeur soit kanak. Une demande vouée à l’échec puisque contraire non seulement à la constitution mais aussi au droit international.
Conserver la face
En fait, s’il ne fait aucun doute que beaucoup de militants indépendantistes estiment cette demande légitime, ce n’est pas vraiment le cas de leurs leaders. Ces derniers, Roch Wamytan et Louis Kotra Uregei en tête, savent bien qu’elle n’aboutira pas (le code électoral français ne va pas être modifié pour permettre à certains d’être inscrits alors que rien ne les en empêche par ailleurs, sinon eux-mêmes) mais, cependant, cela leur permet non seulement de « coller » aujourd’hui à la base la plus radicale de leur électorat, mais aussi et surtout de se garder demain des marges de manœuvre une fois le référendum passé. Ainsi, dans le cas d’une victoire du camp non-indépendantiste, ceux-là pourront toujours expliquer que le scrutin était « illégitime » ou « insincère » parce qu’un nombre important de kanak n’étaient pas inscrits sur la liste référendaire. Le tout, à cause de l’Etat, cette bonne poire. Surtout, cela leur permettra in fine soit de contester son résultat, soit de conserver la face…
Les radicaux, dépassés par d’encore plus radicaux ?
Reste que sur les réseaux sociaux et dans les médias, tout ce que le monde indépendantiste compte de mouvances les plus radicales mais aussi les plus anecdotiques ont appelé à manifester. De l’USTKE au RDO en passant par la DUS ou des GPE. Problème pour les organisateurs : des groupuscules parfois extrémistes appellent eux dans des tracts à se donner rendez-vous face au « Conseil Municipal Raciste de la Ville Blanche de Nouméa » pour enlever « dans la dignité » une statue de la Place des Cocotiers qui ne leur plait pas. D’autres demandent aux enfants kanak de sécher l’école ce jour-là pour manifester mais donnent néanmoins quelques consignes générales très pertinentes : à savoir « Pas d’alcool, de cannabis ou de drogues » dans la manif. Quoi qu’il en soit, il pourrait être intéressant pour les organisateurs de faire d’une pierre-deux coups en expliquant aux manifestants non-inscrits qu’il leur suffit de se munir d’une pièce d’identité et d’aller, une fois arrivée devant la mairie*, au service des élections pour être inscrit et pouvoir ainsi voter au futur référendum. Si cela va sans dire, ça va mieux en le disant.
*Pour la ville de Nouméa : annexe de la mairie, 29 rue Jules Ferry – Ouvert du lundi au vendredi, de 7h15 à 17h !
travailler c’est trop dur….et voler c’est pas beau…(quoique…). Allez les feignasses, on se sort les doigts…
Il paraît que Jeremy Decoire revenait, avec une dizaine de potes, de la mairie du Mont Dore, où ils étaient aller s’inscrire sur les listes pour voter!
…Nan j’déconne: ils avaient mieux à faire….
Clark
” ils avaient mieux à faire…”
comme : http://www.lnc.nc/breve/affrontements-a-saint-louis-six-gendarmes-blesses-dont-deux-evacues-au-cht
pauvres petits descendants de pédophile en recherche de culture depuis 150 ans
claro opticien? ca devrait aider a retrouver tout ca….
Et si en passant devant tontouta, ils en profitaient pour partir ?
Ils sont donc bien maintenant, tous bien au courant. Ça leur laisse donc 2 ans ou 24 mois ou 104 semaines pour s’inscrire. Ça devrait suffire, non ??…. Ou çà aussi, c’est trop dur ??……
Probablement une idée d’un chat en chaleur, cette revendication d’inscription automatique réservée aux seuls Kanaks.
A tout les coups Inforétif dès qu’il y a une revendication quelconque le chat-pabo n’est pas très loin … va savoir ce qu’il va encore inventer ce félidé pour pouvoir emm. le monde …
Ce ne serait pas tout simplement pour obtenir 2 cartes d’électeur?
Une avec une adresse à Nouméa en s’inscrivant sur les listes électorales.
Une seconde avec une adresse en tribu avec les listes coutumières.
Une sorte de rééquilibrage, quoi ^^