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Gomès s’adresse aux indépendantistes : “Toi qui va voter pour et moi qui vais voter contre”
Dans un article à paraitre dans la revue juridique politique et économique, Philippe Gomes décrit les contours de la Nouvelle-Calédonie du « jour d’après » le référendum. Expliquant toutes les raisons pour lesquelles il allait voter contre l’indépendance, le député estime “qu’il sera nécessaire que les indépendantistes fassent un jour le deuil de l’indépendance”. The day after.
C’est dans une revue d’ordinaire réservée aux « experts » du dossier calédonien que le leader de Calédonie Ensemble a choisi de s’exprimer à la suite du dernier conseil politique de son mouvement. En effet, réunis à Koné la semaine dernière, les responsables de Calédonie Ensemble ont adopté à l’unanimité une résolution demandant au peuple calédonien de voter « NON » à l’indépendance le 4 novembre prochain. Et dans un long article intitulé « Pour que continue le rêve calédonien », Philippe Gomes dresse le portrait du projet qu’il souhaite voir aboutir pour la Nouvelle-Calédonie. Mais c’est en filigrane à ses partenaires indépendantistes et loyalistes que semble aussi s’adresser certains des passages de ce texte. Ainsi, il affirme que les partisans du maintien dans la République seront majoritaires dans les urnes, le parlementaire estimant également que « de plus en plus de Calédoniens d’origine kanak s’interrogent sur les conditions de vie qui leur seront offertes à eux et à leurs enfants, dans cette « Kanaky » qu’on leur promet et dont les contours restent incertains ». Raison pour laquelle il pronostique que le résultat de la consultation référendaire verra entre 60% et 70% de Calédoniens voter contre l’indépendance, soit bien au-delà des clivages ethniques ou politiques que connait d’ordinaire le territoire :
« Le résultat du référendum ne fait guère de doute : lors de chaque scrutin provincial, depuis 1999, 60% des Calédoniens portent leurs voix sur des listes non-indépendantistes et 40% sur les listes indépendantistes. On peut donc raisonnablement considérer que 60 voire 70% des électeurs s’exprimeront contre l’accès de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté. C’est une chose d’être de sensibilité indépendantiste, c’en est une autre de considérer que son pays est prêt à devenir un état indépendant. (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Se félicitant de « l’émergence du peuple calédonien », selon lui consacré par l’exercice du droit à l’autodétermination, Philippe Gomes y défend par ailleurs le maintien dans la République « qui fait le lien entre nous », « qui nous protège » et qui nous permet de « nous épanouir dans un vaste espace de liberté ». Faisant ensuite allusion aux velléités d’expansion des grandes puissances de la zone pacifique, et notamment de la Chine, le membre de la commission des affaires étrangère de l’Assemblée nationale estime qu’une indépendance obligerait la Nouvelle-Calédonie à aller « mendier » auprès de pays étrangers des aides financières :
« Les compétences régaliennes sont impossibles à exercer de manière plénière pour un petit pays comme la Nouvelle-Calédonie (…) Être un État souverain, c’est disposer, en tant que tel, d’un siège à l’ONU, qui est l’expression ultime, en droit international, de la pleine souveraineté. Mais aujourd’hui, ces sièges onusiens sont « achetés » par les superpuissances pour préserver au mieux leur hégémonie (…) Si les Calédoniens décidaient de sortir de la République, ils seraient condamnés à aller mendier leurs « interdépendances » auprès de pays en quête de nouvelles contreparties (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Se faisant, le texte permet surtout au député de la seconde circonscription de détailler la Calédonie du « Jour d’après » et le projet qu’il entend porter.
« S’émanciper… au sein de la République »
Philippe Gomes défend ainsi l’élaboration d’une « Déclaration solennelle sur le patrimoine commun des Calédoniens » dont ferait partie la charte des valeurs actuellement rédigée (et discutée) par le groupe “Chemin vers l’avenir” dans lequel se réunissent les principaux leaders politiques indépendantistes et non-indépendantistes sous la houlette du Premier ministre. Dans cette déclaration serait indiqué « les acquis du chemin accompli », c’est-à-dire tous les points sur lesquels les deux camps politiques tomberaient d’accord (gouvernance, droit à l’autodétermination, maintien des provinces, inviolabilité de la propriété privée,…). Un travail et un dialogue à effectuer de concert avant le référendum afin, explique-t-il, « d’assumer plus sereinement nos divergences lors de la consultation elle-même ». S’agissant du jour d’après, le député Gomes a choisi de « rendre sa copie » en détaillant son projet pour la période post-référendum. Et si parmi ses mesures certaines sont connues, d’autres n’avaient pas encore été précisées par le leader de Calédonie Ensemble. Critiquant à nouveau la décision prise en 2010 de hisser le drapeau du FLNKS sur le fronton des institutions, Philippe Gomes reprend dans son texte les mots de feu Jacques Lafleur qui avait qualifié ce geste de « faute » et « d’erreur » politique. Estimant que cet acte est toujours en « totale contradiction avec l’accord de Nouméa », le maire honoraire de La Foa souhaite donc entamer le dialogue avec les autres formations politiques au lendemain du 4 novembre afin de trouver un drapeau commun qui rassemble tous les Calédoniens et ce « sans attendre un nouveau référendum » :
« Nous n’avons toujours pas de drapeau en tant que signe identitaire du pays, flottant aux côtés du drapeau tricolore, tel que le prévoit l’Accord de Nouméa. Il nous faudra ré-ouvrir le dialogue sur cette question éminemment symbolique, pour que nous aboutissions enfin à un drapeau reconnu par tous (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Voulant « asseoir l’émancipation politique et économique de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République », Philippe Gomes prône trois « souverainetés des temps modernes » à acquérir : économique, alimentaire et énergétique, notamment pour diminuer la dépendance du territoire aux importations de matières fossiles. De plus, dans le domaine de la gouvernance, le député Calédonie Ensemble liste les évolutions qu’il proposera à ses autres partenaires :
« Au lendemain du référendum, une fois que le « non » à l’indépendance sera effectivement devenu un tel fait, nous devrons reprendre le dialogue pour aller plus loin sans attendre une éventuelle 2ème ou 3ème consultation (…) Des perspectives d’évolution devront être tracées, particulièrement en ce qui concerne le fonctionnement du gouvernement, la répartition des compétences entre la Nouvelle-Calédonie et les provinces dans le sens d’une plus grande cohérence, ou encore la clé de répartition des ressources entre les provinces. Il conviendra aussi de s’interroger sur le mode de scrutin provincial. (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Sur ces derniers points, Philippe Gomes confirme donc que son mouvement souhaite non seulement faire modifier la clé de répartition entre les trois provinces (celle-ci étant intenable à long terme pour la province Sud laquelle ne perçoit que 50% des ressources budgétaires alors que 75% de la population y vit), mais aussi le mode de scrutin provincial. Car si le sujet est peu évoqué, reste que depuis l’Accord de Matignon et pour faciliter le rééquilibrage, les électeurs des îles et du Nord – majoritairement indépendantistes – ont été « favorisés » par le mode de scrutin. Car du fait des déplacements de populations vers le Grand Nouméa et du maintien du nombre d’élus dans chaque assemblée, il faut aujourd’hui près d’un tiers de plus de voix en province Sud pour élire un candidat (2100 électeurs sont nécessaires pour avoir un élu) qu’en province des îles (1400 électeurs pour avoir un élu) ou en province Nord (1480 électeurs pour avoir un élu)…
Ouvrir la citoyenneté Calédonienne
« Nous avons, explique ensuite Philippe Gomes, la citoyenneté la plus fermée du monde, puisque la seule manière de l’acquérir, si l’on est arrivé après 1998, c’est d’être né de parents dont l’un des deux au moins est citoyen calédonien… ». Le député indique que face à cette situation devenue « inacceptable », au lendemain du scrutin de novembre il proposera aux autres formations politiques que l’accession à la citoyenneté calédonienne puisse être obtenue par qui en ferait la demande sous réserve des conditions suivantes :
« Il nous faut poser les conditions dans lesquelles la citoyenneté calédonienne pourrait s’acquérir, parmi lesquelles justifier d’une durée de résidence (10 ans), avoir le centre de ses intérêts matériels (résidence principale, parts d’entreprise,…) et moraux (conjoint de citoyen calédonien, enfant né en Nouvelle-Calédonie,…) dans le pays ou encore s’être investi dans la vie de la cité. (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Il s’agira pour se faire de « trouver les points d’équilibre nécessaires avec les indépendantistes » afin de « mettre un terme à une situation politiquement et juridiquement devenue inacceptable ».
« Deuil de l’indépendance et « place unique au sein de la France »
Enfin, pour faire sortir le pays de la liste des territoires à décoloniser, Calédonie Ensemble entend (après le référendum) proposer au peuple calédonien une « nouvelle organisation politique visant à poursuivre l’émancipation de notre pays dans ce “vaste espace de liberté” au sein de la République ». Un nouveau statut, insiste Philippe Gomes, qui « ne devra pas être limité dans le temps » comme le fut celui décrit par l’Accord de Nouméa et qui sera soumis au vote des Calédoniens. Pour cela, les indépendantistes devront avant faire rien de moins qu’un travail de « deuil » :
« Je considère qu’à terme, probablement à l’échelle d’une génération, une seule de ces voies correspond à la trajectoire singulière de notre pays, celle prévue par la Résolution n° 2625 du 24 octobre 1970 de l’ONU permettant après négociation entre indépendantistes, non-indépendantistes et l’État, l’« acquisition [d’un] statut politique librement décidé », qui conforterait – définitivement cette fois-ci – notre place unique au sein de la France. C’est à ce moment-là que la Nouvelle-Calédonie sortira de la liste des pays à décoloniser du comité spécial des 24 et qu’une nouvelle page de notre histoire commune s’écrira. Pour en arriver là, il sera nécessaire que les indépendantistes fassent le « deuil de l’indépendance » tel qu’ils l’avaient portée à la fin des années 70, dans le prolongement de la grande vague de décolonisation qui a dessiné un nouveau monde (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
Négociée après la consultation, ce nouveau statut devra être soumis à une révision constitutionnelle préalable qui substituera un nouveau cadre juridique à l’Accord de Nouméa :
« En acceptant un partage de souveraineté avec tous les citoyens du pays, les indépendantistes devront intégrer les évolutions du monde et abandonner aussi le rêve d’un pays pleinement souverain en acceptant un partage de souveraineté définitif avec la France (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
“Toi qui va voter pour et moi qui vais voter contre”
C’est ainsi que pour terminer son article, Philippe Gomes a choisi de répondre à une déclaration du responsable indépendantiste Pierre Ngaiohni, lequel fut son vice-président au sein du gouvernement collégial entre 2009 et 2010. Ce dernier ayant affirmé il y a peu que « Indépendance ? Pas indépendance ? (…) le soleil se lèvera et poursuivra son périple. Kanaky ou pas Kanaky ? Nous serons encore là à nous dire bonjour et bonsoir, toi qui as voté contre et moi qui ai voté pour ». Sur le même ton, le député exprime la même volonté d’apaisement, tout en affirmant qu’il votera pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, c’est-à-dire contre l’indépendance :
« Oui mon cher Pierre, mon cher vice-président, tu as raison : il faut que l’on puisse continuer à se dire « Bonjour » et « Bonsoir », toi qui va voter pour que « la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante », et moi qui vais voter contre. (Philippe GOMES, Revue JP&ENC n°31) »
GTCE
Gros Tas de Calédonie Ensemble.
Enfin.. “Gros”… de moins en moins, ils sont au niveau de Takadémoulé et du Rendors-Toi Océanien. Ou encore du MOI Yapatoi.
Ils sont de plus en plus “lunaires” à Calédonie Ensemble. Quant à son impérator déchu, soi-disant retraité de la vie politique de cette bande de terre, élément rapporté dans sa vie tout court, de plus en plus Trumpiste ? Calédonie ensemble réagit au projet de “fédération territoriale” des Loyalistes “Calédonie ensemble rappelle que ses propositions sur l’avenir du pays ont été exposées dans le cadre du document rendu public, intitulé “convergences entre Calédoniens pour un grand accord”, négocié avec l’UC-FLNKS et l’UNI, entre octobre 2023 et janvier 2024, “au travers d’une vingtaine de réunions et d’une centaine d’heures de discussions”. “Ce document, qui a… Lire la suite »
L’avis du … de service La retraite de la vie politique a du bon, avec ce brave garçon d’imperator déchu : https://www.lnc.nc/article/france/nouvelle-caledonie/politique/pour-caledonie-ensemble-le-discours-du-premier-ministre-est-extremement-clair “Concernant l’annonce sur la fin du texte de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, “ce texte qui était mort-né, vient enfin d’être enterré officiellement devant la représentation nationale. Il était temps. Il permet d’esquisser la possibilité de renouer le dialogue entre indépendantistes et non-indépendantistes,” estime Calédonie ensemble.” Quel dialogue à partir du moment où, l’UC-RDO-CCAT-etc. martèle à longueur de communiqué : “Indépendance Kanak socialiste sans condition, sans votation”. Pour ce qui du “dégel”, je conseille les… Lire la suite »
Gomès et Cie, les dhimmis des indépendantistes.
Il ne peut s’empêcher ce “retraité – sur le retour” de la vie politique de notre marigot politico-affairiste-coutumier-local, de vouloir à nouveau briller sous les feux de la rampe médiatique (2). Moment de répit avant sa convocation en bonne et due forme, au TPI de Nouméa en mai de l’année prochaine, pour motif de “Soupçons d’emplois fictifs” (1) ? https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/crise-en-nouvelle-caledonie-le-premier-ministre-michel-barnier-et-le-ministre-des-outre-mer-s-emparent-du-dossier-caledonien-1526021.html “Journée chargée, lundi 30 septembre à Paris, pour la délégation calédonienne interinstitutionnelle. Les deux sénateurs, le député Emmanuel Tjibaou et des élus du Congrès ont rencontré le ministre des Outre-mer qui a réaffirmé le soutien de l’État et sa volonté… Lire la suite »
” Petit”déplacement de R.Wamytan au sommet des pays non-alignés à Kampala, capitale de l’Ouganda, le 19 et 20 janvier 2024. Il pilote la délégation FNLKS et y est présenté comme le Président du Congrès de Kanaky ! Gageons qu’il n’y est pas allé en classe économique! Que ses “amis” et soutiens à l’international fassent partie du cercle des dirigeants de pays où sont régulièrement bafoués les droits de l’homme ( le Président ougandais est au pouvoir depuis 38 ans et sa femme est ministre de l’Éducation nationale… un exemple de “démocratie ” à l’africaine…) c’est son problème et celui de… Lire la suite »
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Clarkounet Gaybeulounet ça fait un peux travelo quand même, ahahah les inversées !
Comme dirait l’autre, il fait pas un peu(x) noir dans la cervelle de l’olivier blanc?
Parce que question boîte à conneries tu n’es pas loin du premier prix ! Encore un effort avec tes considérations pseudos scientifiques sur la covid 19 et tu y es!
OB ça fait truc qui pompe et qu’on jette. ..
Pour t’instruire un peu:
“Clarkounet Gaybeulounet” : ça permet de contourner les strikes sur le net, au travers des réclamations pour droits d’auteurs sur “Clark Gaybeul” par les éditeurs de Edika….
Et dernière remarque: Tes propos sont transphobes. C’est désormais un délit.
Un rappel qui va remettre chez certains les pendules à l’heure !
Add: et pas que dans ce domaine !
C’est toujours mieux que de se faire faire des faciales…
Le revoilà, de moins en moins retraité de la vie politique locale, Nôtre Imperator déchu. Requinqué comme jamais, cet élément rapporté de la vie politique calédonienne pour ne pas dire, de sa vie tout court. Prêt à paraître mais cette fois-ci, devant “La Cour”, les prochaines semaines à venir ? En tout cas, toujours d’attaque pour tirer dans les pattes des loyalistes et s’acoquiner avec ceux qu’il fustigeait [et de quelle manière !], il y a quelque temps déjà. Souvenir : “Quand Gomès oublie les micros” https://youtu.be/VF-64e2xhAQ Sa dernière tentative d’exister donc, relatée sur le site en ligne “Les Nouvelles… Lire la suite »
Bizarre, il me semblait que Gomès dans ses délires il y a des années allait dans le sens de ceux qui avaient comme grande idée un siège à l’ONU.
Je me trompe où il aurait changé d’avis ?
idée à la con, aucun intérêt pour la Nouvelle-Calédonie.
Electron Libre “Bizarre, il me semblait que Gomès dans ses délires il y a des années allait dans le sens de ceux qui avaient comme grande idée un siège à l’ONU” Aucune idée. En tout cas, il faisait partie de la pouponnière politique du Grand Jacques de Ouaco au même titre que notre ancien Sénateur (celui de la levée des deux drapeaux), que “H” et consorts, qu’ils ont allègrement mis à l’écart par la suite. Pour aboutir à quoi ? De braves soldats sans envergure en fait. PECQMC, le seul souvenir que je garde de notre Imperator déchu, bien ancré… Lire la suite »