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Nouvelle-Calédonie : impasse stratégique et politique

En Nouvelle-Calédonie, la situation ne cesse d’empirer. L’économie est fragilisée et le processus de paix est dans l’impasse. La faute, notamment, à une absence française de réflexion sur les causes réelles du problème calédonien et à un manque de vision pour l’archipel.

Cet article de Eric Descheemaeker a été publié sur le site Conflits et vous est diffusé ici en intégralité. Il est a retrouvé en suivant ce lien. Conflits s’inscrit dans la lignée de l’école de géopolitique réaliste. Elle réunit des contributeurs venant d’horizons multiples : universitaires, militaires, chefs d’entreprise, journalistes, diplomates… français et étrangers. Elle publie 6 numéros par an et des numéros spéciaux.

C’est peu dire que l’État français s’est placé, en Nouvelle-Calédonie, dans une position impossible. La ruine économique menace le territoire après trois mois de troubles et, surtout, d’incertitudes et de peurs concernant l’avenir. Les tensions « communautaires » se sont embrasées, le racisme anti-Blancs ayant désormais aussi libre cours que le vieux mépris, parfois teinté de haine, des Européens envers les Kanaks. Devant cette réalité, l’exode des Français de l’île ayant des attaches en métropole semble avoir commencé, ce qui menace tous les équilibres démographiques et donc politiques à l’avenir. L’échec de ce qui a été entrepris depuis 40 ans est total : tout cela n’aura servi à rien.

Les élections provinciales qui se profilent

L’État ne peut même pas espérer que les choses reviennent à une sorte de normalité en jouant la montre et la lassitude, car déjà d’autres échéances arrivent qui vont remettre à l’ordre du jour les questions qu’il aurait pu espérer mettre sous le tapis. En effet les élections provinciales, déjà reportées, vont devoir avoir lieu avant la fin 2024. L’alternative est simple : soit le projet de réforme constitutionnelle sur le dégel (très partiel) de la liste électorale dite « spéciale » des Français admis à voter – ceux considérés comme étant des « Calédoniens » – (projet suspendu en juin par M. Macron face aux émeutes que son vote à Paris avait causées sur le Caillou) est adopté par le Parlement à temps pour s’appliquer à ces élections, soit il ne l’est pas.

Dans le premier cas, on peut évidemment craindre un regain de tensions sur l’île, puisqu’il s’agit pour les indépendantistes d’une ligne rouge. Soit il ne l’est pas, mais dans ce cas on sait que des électeurs interdits d’inscription vont effectuer des recours juridiques. Ils perdront sans doute jusqu’au Conseil d’État, puisque la loi électorale actuelle est clairement contre eux. En revanche, on sait déjà qu’ils gagneront devant la Cour européenne des droits de l’homme, puisque celle-ci n’avait validé les entorses existantes à l’universalité du suffrage que parce que celles-ci faisaient partie d’un « système inachevé et transitoire » s’inscrivant dans un « processus d’autodétermination »[1]. Or, celui-ci est terminé depuis 2021 et le dernier référendum prévu par l’accord de Nouméa.

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Que faire alors ? À court terme, il est difficile de voir comme l’État pourrait s’extraire de l’ornière dans laquelle il s’est lui-même enfoncé faute d’avoir suffisamment réfléchi et anticipé. Comme il semble quasi-impossible que le projet de réforme soit adopté à temps[2], on peut déjà prédire les épisodes suivants : élections fin 2024 donnant, à nouveau, mais plus clairement encore (du fait à la fois de la surreprésentation des circonscriptions majoritairement kanakes et du début d’exode des Européens), une majorité du Congrès aux indépendantistes, puis condamnation de la France à Strasbourg pour non-respect du droit de vote des Français qui en auront été exclus, ce qui décrédibilisera encore un peu plus Paris tant à Nouméa que dans le Pacifique Sud.

Usine incendiée près de Nouméa, New Caledonia- 16/06/2024/ /JOBNICOLAS_JOB0212/ Credit:Nicolas Job/SIPA/2406180944

Réfléchir à plus long terme

Il est sans doute trop tard pour éviter que les choses, à court terme, n’empirent. Ce qu’on peut faire, en revanche, c’est en profiter pour réfléchir à beaucoup plus long terme : autrement dit, partir de ce qu’on espère pour dans plusieurs générations, et aviser du présent en fonction (selon l’adage hélas bien peu suivi de nos jours, « gouverner c’est prévoir »).

À cet égard, dans la perspective loyaliste qui est la nôtre et nous semble la seule à pouvoir garantir les intérêts à la fois de la France, de la Nouvelle-Calédonie dans son ensemble et des différentes communautés humaines de l’archipel (Kanaks, Européens de plus ou moins vieille souche, et bien sûr toutes les autres), on peut faire les quatre remarques suivantes :

1/ Abandonner toute perspective d’indépendance

Le processus d’autodétermination prévu par les accords de Matignon-Oudinot puis de Nouméa est désormais parvenu à son terme avec le triple non aux consultations d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021. Même si ce résultat n’est sans doute pas celui qu’avaient anticipé, voire espéré, les élites parisiennes qui avaient conçu en leur temps ce processus, il n’en convient pas moins d’en tirer toutes les conséquences. La première c’est que non seulement la Nouvelle-Calédonie demeure française pour le moment, mais que, comme on dirait à Mayotte, « elle le restera à jamais ».

Ce point est absolument fondamental. On pourrait dire que tous les autres en découlent. Juridiquement, ni la Nouvelle-Calédonie ni les Néo-Calédoniens, quelle que soit la définition que l’on donne à ces termes, n’ont de droit « naturel » à disposer d’eux-mêmes et donc à continuer à remettre sur la table la question de l’indépendance aussi longtemps qu’ils le souhaiteraient (c’est-à-dire, en pratique, aussi longtemps que le camp désirant cette indépendance n’aura pas obtenu gain de cause). Ni le droit français ni le droit international ne leur octroient pareille prérogative[3]. Si processus d’autodétermination il y a eu depuis 1988, c’est parce que les institutions de l’État français l’ont bien voulu ; de la même manière, il ne pourrait y avoir de nouveau processus qu’avec son accord (on peut faire ici le parallèle avec l’Écosse, où un éventuel référendum sur l’indépendance se décide non pas à Édimbourg, mais à Londres, et Londres peut refuser son organisation, comme elle l’avait fait en 2022[4]).

Magasins pris d’assaut lors des émeutes JOBNICOLAS_job.0039/Credit:Nicolas Job/SIPA/2406101450

L’épée de Damoclès d’un nouveau référendum

Or, il est essentiel qu’il n’y ait pas de nouveau processus, autrement dit pas de « Nouméa-II » recommençant à zéro, et ceci pour au moins deux raisons. D’abord, la simple perspective d’une possible remise en cause du statu quo, fût-ce dans 20, 30 ou même 50 ou 60 ans, suffirait à faire peser sur toute l’île – son activité économique, politique, civique, culturelle, etc. – l’épée de Damoclès d’un possible bouleversement. Or, il est impossible de construire quoi que ce soit à long terme avec une telle menace pesant sur soi : on l’a dit pour les investissements économiques, mais c’est vrai de manière beaucoup plus générale. Comment faire vivre un pays, un (des ?) peuple(s), des institutions, toute une collectivité politique et humaine, si celle-ci sait que tout cela sera remis en cause, de son vivant ou de celui de ses enfants – et remis en cause, non par les éventuels soubresauts de l’histoire, inévitables, mais par la volonté même de cette collectivité ?

Cela est d’autant moins imaginable que ce qui a été possible la première fois ne le sera pas la seconde. Déjà, le processus du triple référendum (où un seul oui suffisait aux indépendantistes pour gagner, mais les loyalistes devaient prouver jusqu’à trois reprises leur majorité dans les urnes) en a démoralisé beaucoup, qui avaient l’impression que l’État ne voulait qu’une seule chose, les abandonner. Mais du moins les règles du jeu étaient-elles établies, et la perspective d’une victoire possible.

Recommencer, cela signifie que jamais le souhait de la population de rester française ne sera respecté. Recommencer, c’est lui dire de la manière la plus claire qui soit que le processus continuera jusqu’à ce qu’elle cède.

Pour les Calédoniens loyalistes, cela voudrait dire faire face à l’attaque au poignard des militants indépendantistes devant eux en sentant, dans leur dos, le poignard de l’État français prêt, lui aussi, à les transpercer. Attaqués d’un côté, abandonnés de l’autre, l’issue inévitable serait leur exode de masse – vers la France métropolitaine, vers la Gold Coast australienne, vers d’autres îles du Pacifique pour ceux qui en viennent, etc.

Ne pas recommencer la même erreur

Il est donc exceptionnellement inquiétant, à cet égard, de voir le personnel politique français refaire exactement la même erreur que MM. Jospin et Christnacht il y a 25 ans, c’est-à-dire espérer acheter la paix maintenant en repoussant les décisions d’une génération. Le document de travail (dit « projet martyr ») du gouvernement pour servir de base aux discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, confidentiel, mais consulté et en partie cité par la chaîne de télévision NC la 1ère, prévoit à cet égard de redécider de ces questions dans « deux générations ».

Sans doute, pour les élites parisiennes, cela paraît-il un avenir si lointain qu’il n’est pas même à prendre en compte ; mais en réalité ce qu’il dit revient à dire que rien n’est fixé, et que donc rien ne le sera jamais – en tout cas pas tant que les Néo-Calédoniens ne cèderont pas, d’une manière ou d’une autre, aux injonctions indépendantistes. Même le Rassemblement national, qu’on avait connu davantage loyaliste, a évoqué par la voix de sa présidente un quatrième référendum « dans 40 ans ». Plus personne à Paris, et cela est dramatique, ne semble voir la Nouvelle-Calédonie autrement que comme un territoire français en sursis[5].

2/ Abandonner la « citoyenneté calédonienne »

Lié de manière presque nécessaire à cet abandon de la perspective de l’indépendance est, selon nous, celui de la citoyenneté calédonienne mise en place après l’accord de Nouméa (dont la fonction principale, aujourd’hui, au-delà de quelques privilèges dans l’accès à l’emploi sur le territoire, est de dire qui peut ou ne peut pas voter dans les élections à corps électoral restreint comme, précisément, les provinciales). On pourrait, certes, n’y voir qu’un gadget sans importance. Mais les mots comptent : ce terme avait été choisi dans l’optique de transformer, dès le oui à l’indépendance acté dans les urnes, cette « citoyenneté » en nationalité calédonienne de plein droit dans l’ordre international.

Continuer à parler de citoyenneté calédonienne, c’est nécessairement postuler l’existence distincte et continue d’un « peuple » calédonien (fût-ce au sein du peuple français plutôt qu’à côté de lui) ; et donc nécessairement suggérer que ce peuple aurait un droit lui aussi continu, et susceptible de s’exercer à tout moment selon sa volonté propre, à « disposer de lui-même ». Là encore, il s’agit d’une épée de Damoclès insupportable pour tous ceux qui ne souhaitent pas devenir indépendants – ni maintenant ni jamais.

Le feu est déjà là

À cela, nous savons qu’il nous sera opposé que ces propositions, « hyper-loyalistes », mettraient le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie. Nous ne pouvons que répondre que le feu a déjà été mis aux poudres. C’est, en ce sens-là, une très bonne nouvelle que le camp indépendantiste se soit manifesté aussi violemment depuis mai dernier. Ce faisant, il a prouvé deux choses. D’abord, qu’il ne sert à rien de vouloir l’apaiser, puisque tout ce qui n’irait pas dans son sens, fût-ce l’inclusion de quelques milliers d’Européens sur une liste électorale, est pour lui un insupportable casus belli. Ensuite que, comme on voit mal comment il aurait pu manifester une volonté de destruction de l’ordre européen pire encore que celle qu’il nous a déjà montrée, sa capacité de nuire n’est rien que des autorités compétentes ne puissent régler en quelques semaines ou, au pire, quelques mois.

Une personne cynique, ou réal-politicienne, pourrait ajouter que nous sommes en fait à l’exact bon moment pour avancer, puisque le camp indépendantiste violent a déjà brûlé l’essentiel de ce qu’il pourrait brûler, et qu’une bonne partie de ses chefs sont actuellement incarcérés. À quelque chose malheur étant toujours bon, sa capacité de nuire n’a donc sans doute jamais été aussi faible.

3/ Travailler sur les causes de l’indépendantisme

D’abord, donc, ôter aux indépendantistes toute perspective de succès : cela, en soi, devrait en décourager la plupart. À cet égard, il convient de dire que l’État français est une des causes principales de la prégnance actuelle du mouvement indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, puisque pendant 30 ans il a laissé miroiter aux Kanaks l’impossible : à savoir qu’ils pourraient être indépendants et en même temps que l’État français continuerait de tout faire pour eux, à ses propres frais. Pourquoi, dans ces conditions, se gêner ?

Pour les indépendantistes, « l’indépendance » a toujours consisté à ce que quelques grands chefs kanaks décident et que la France exécute (en payant, bien sûr, pour le privilège de leur obéir).

Le crime de l’État est de les avoir encouragés pendant des décennies dans cet état d’esprit ; de leur avoir laissé croire que, non seulement ils pourraient être indépendants, mais qu’en plus ils pourraient l’être à leurs conditions, c’est-à-dire sans en assumer les conséquences. Il est temps de les réveiller de ce rêve, aussi douloureux que cela puisse être tant ce rêve était plaisant pour eux. Indépendance, il n’y aura pas ; de toute manière ils seraient incapables de l’assumer.

En parallèle, il convient toutefois de travailler à déconstruire les causes de l’indépendantisme calédonien. La tâche est évidemment complexe, mais trois points nous semblent essentiels :

Une pédagogie véritable de la Nouvelle-Calédonie française

D’abord, expliquer. Beaucoup d’indépendantistes (ou de Kanaks, les mots sont quasi-synonymes) sont aveugles à une double réalité. La première, c’est que leur situation est objectivement très enviable. Malgré certaines inégalités criantes, et malgré des injustices historiques qui sont réelles, mais malheureusement impossibles à défaire, leur niveau de développement humain est très élevé. Tout le monde, en Nouvelle-Calédonie, peut se comparer au Vanuatu voisin : l’expérience de l’indépendance a été, pour les Nouvelles-Hébrides, une catastrophe. Que la Nouvelle-Calédonie devienne indépendante et elle aussi s’enfoncera inéluctablement dans une crise profonde dont les Kanaks seront les premières victimes (et dont l’issue, là encore inéluctable, sera la prise de possession par une autre puissance étrangère, vraisemblablement la Chine, pour qui les droits– sociaux, économiques, civiques, etc. – des autochtones sont évidemment un non-sujet).

De manière étonnante, la plupart des Kanaks semblent imperméables à ce discours de raison. Ils sont persuadés (ou font semblant de l’être ?) que le pouvoir « colonial » leur ment et que, assis sur leurs fabuleuses ressources minières, ils pourraient « négocier leurs interdépendances » à droite et à gauche : les Australiens paieraient pour implanter une base ; les Chinois pour exploiter le nickel ; les Français pour que l’on continue à utiliser leur droit ou leur langue, etc. Les indépendantistes kanaks, fort mal avisés par certains conseillers, vivent dans une bulle d’irréalité qu’il devient urgent de percer. S’ils voyageaient ailleurs qu’à Bakou, où les Azéris les manipulent pour le compte de la Turquie tout en flattant leur illusion d’importer sur la scène mondiale, sans doute pourraient-ils se rendre compte d’à quoi le monde ressemble en vrai, et de l’insigne faiblesse des cartes qu’ils ont en main.

« Be careful what you wish for », dit-on en anglais : si la France partait, c’est la seconde réalité à laquelle ils sont aveugles, le réveil serait très douloureux pour les émeutiers qui tirent aujourd’hui joyeusement sur la gendarmerie d’État. Ils se réveilleraient au fond d’une mine, à la cheville un boulet que leurs nouveaux maîtres leur auraient placé pendant leur sommeil. (C’est d’ailleurs ce qui rend si facile, à notre sens, d’être loyaliste : il ne s’agit pas de choisir une communauté contre une autre. Nous souhaitons tout le bien du monde à nos compatriotes kanaks autant qu’à tous les autres : simplement, il est démontrable que leur bien est inséparable de leur qualité de citoyens français.)

Mettre fin à l’économie de la rente

Ensuite, il convient de remédier à certaines inégalités hurlantes d’injustice. Dire cela ce n’est pas, comme une certaine gauche, réduire tous les problèmes à des questions sociales et à des « inégalités » que l’on trouvera toujours en cherchant d’assez près. C’est simplement constater l’indéniable : que la Nouvelle-Calédonie est une sorte d’économie administrée à la mode soviétique (avec en plus l’argent gratuit venu de métropole), une économie de la subvention et de la défiscalisation qui bénéficie de manière quasi-exclusive à quelques clans caldoches qui en contrôlent l’essentiel, sans se donner beaucoup de peine.

Il s’agit là d’une question de justice sociale élémentaire dans un pays où les inégalités atteignent des niveaux brésiliens ou sud-africains, mais il s’agit aussi d’une question politique.

Quand on voit des enfants de « Nouméa la blanche » débarquer en Porsche à l’Université de Nouvelle-Calédonie pendant que, derrière des barbelés, des Kanaks venus de leurs tribus dorment dans un camp improvisé, il est difficile de ne pas souhaiter l’abolition de l’ordre profondément injuste qui règne sur ce territoire. Si c’est le sentiment qu’éprouve l’Européen de passage à Nouméa, on ne peut qu’imaginer ce qu’il en est pour les descendants des gens dont les terres ont été confisquées par ceux d’« en face » (fût-ce de manière purement imaginée, car les sentiments ne s’embarrassent évidemment pas des nuances historiques). Dans une large mesure, lutter pour un ordre plus juste est aussi un enjeu géopolitique.

Le problème des rapports humains

Enfin, il est essentiel de promouvoir une véritable culture de la connaissance et du respect d’autrui. Il est parfaitement évident qu’une grande partie de la revendication indépendantiste (ou apparemment indépendantiste) kanake est liée à un sentiment d’humiliation et de dépossession : le sentiment d’être devenus des non-entités sur leur terre ancestrale. Nous sommes pour notre part convaincu depuis des années que la revendication indépendantiste est le proxy d’une autre revendication, humaine et identitaire, qui n’a pas été prise en compte.

À cela, on répliquera aisément que cela fait plus de 30 ans que l’État ne cesse en réalité de promouvoir la culture kanake, qu’il a créé entre (nombreuses) autres choses un Sénat coutumier et que, d’une manière générale, il ne cesse de célébrer dans ses discours le « bon sauvage ». Celui-ci semble être devenu, à ses yeux, un symbole totémique de pureté, de spiritualité, de rapport infralapsarien à la nature[6] et, plus globalement, le réceptacle de tout ce que l’homme occidental a conscience de ne plus être. En Nouvelle-Calédonie comme en Australie ou en Nouvelle-Zélande, les milieux universitaires sont aux avant-postes de cette célébration assez pavlovienne de tout ce qui est « coutumier » (« indigenous » en anglais).

Le problème, évidemment, est que l’hypocrisie de la chose se repère à des kilomètres. Faire construire par Renzo Piano un gigantesque musée des arts kanaks dans lequel il n’y a pour ainsi dire rien parce que l’art kanak n’existe pas, c’est une réponse d’Européens à des questions d’Européens : c’est l’homme blanc qui se parle à lui-même, et essaye de répondre à sa propre Angst postmoderne. Il n’y a que les élites parisiennes pour croire que cela puisse résoudre quoi que ce soit à 17 000km de chez elles.

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Le véritable problème, qu’aucune loi ni aucun investissement ne pourra jamais résoudre, c’est que beaucoup à Nouméa la blanche n’ont jamais quitté leur ville que pour aller, éventuellement, à l’aéroport de La Tontouta prendre un avion pour Paris ou la Gold Coast, et n’ont d’évidence pas la moindre intention de n’avoir aucun contact, encore moins bien sûr un contact amical, avec la société autochtone pourtant là à leur porte. Cela, c’est le propre d’une société coloniale au pire sens (ethno-culturel) du terme ; là encore c’est une cause profonde du souhait, pas complètement illégitime il convient de le reconnaître, qu’ont beaucoup de Kanaks de se débarrasser des Européens – aussi suicidaire pour eux-mêmes que soit ce désir.

4/ Et le reste… ?

Et le reste, demandera-t-on : les institutions, le statut juridique de l’île, etc. ? Sur ce reste, il y aurait beaucoup à dire bien sûr, mais l’oubli dans cet article-ci est volontaire. C’est sur ces questions que vont se focaliser les discussions à venir – si du moins discussions il peut y avoir, car pour l’instant les indépendantistes semblent s’y refuser – mais ça n’est au fond pas l’essentiel. La Nouvelle-Calédonie a connu 14 statuts depuis 1853 : nous voyons où cela nous a menés, et il est difficile de croire qu’un 15e puisse y changer grand-chose.

Il y a naturellement des questions gigantesques qui se posent là-bas, sur la manière de faire cohabiter des groupes ethnoculturels distincts sur un même territoire, mais ces questions ne sont pas fondamentalement des questions calédoniennes : elle se posent aussi ailleurs en France, à la fois dans les autres outre-mer et en métropole. Qu’on y réfléchisse dans un contexte calédonien, ou qu’on expérimente là-bas certaines réponses, ne serait pas une mauvaise chose ; en revanche il importe de tordre le cou à l’idée selon laquelle la Nouvelle-Calédonie, et uniquement elle, aurait un besoin particulier d’institutions différentes, de statut à part, de coexistence de différents droits civils (et pourquoi pas, demain, pénaux), etc. Tout cela ne fait que renforcer l’idée, qui elle-même renforce la revendication indépendantiste, que la Nouvelle-Calédonie est « spéciale » et doit être traitée à part.

Mais la Nouvelle-Calédonie n’est pas spéciale : elle est unique, bien sûr, comme l’est chaque territoire avec ses spécificités historiques, géographiques, humaines, culturelles, etc., mais elle n’est pas à part. Plus on lui répète qu’elle l’est – et malheureusement c’est devenu un consensus implicite dans la classe politique française et parmi les élites parisiennes – et plus on encourage un désir d’indépendance (vraie ou fausse) qu’il faudrait au contraire éteindre, tant il est contraire à l’intérêt bien compris tout autant de la France que de la Nouvelle-Calédonie que de chacune des communautés qui la composent.

La Marine nationale décharge des médicaments et de l’alimentation JOBNICOLAS_JOB0063/Credit:Nicolas Job/SIPA/2406211217

Eric Descheemaeker

 [1] CEDH, 11 janvier 2005, n° 66289/01Py c. France, §§61-62.

[2] À vrai dire, il semblerait que le projet soit devenu caduc, puisqu’il prévoit sa propre entrée en vigueur le « 1er juillet 2024 » et le vote d’une loi organique avant « le 1er octobre 2024 ».

[3] On cite parfois à l’appui de la position contraire le préambule de la Constitution de 1958, qui dispose qu’« [e]n vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d’outre-mer qui manifestent la volonté d’y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l’idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique » ; mais il est difficile d’y lire un quelconque droit permanent des « territoires d’outre-mer » (mot qui n’a plus le sens qu’il avait en 1958) à faire unilatéralement sécession de la France.

[4] Décision confirmée par la Cour suprême du Royaume-Uni : Reference by the Lord Advocate of devolution issues under paragraph 34 of Schedule 6 to the Scotland Act 1998 [2022] UKSC 31.

[5] Bien sûr, le principe de souveraineté populaire fait que rien de ce que nous pourrions décider aujourd’hui ne pourrait lier les générations à venir. Elles pourraient toujours décider de rouvrir la question si elles le souhaitaient ; elles pourraient même, en théorie, refermer toute question que nous aurions rouverte. Cela n’empêche évidemment pas d’essayer de répondre au mieux aujourd’hui, en espérant que la réponse continue à convaincre lorsque d’autres décideront.

[6] infralapsarien : d’avant la Chute.

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JNC

Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »

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XXX
XXX
13 septembre 2024 08:50

“Une société calédonienne s’est officiellement positionnée pour reprendre l’activité du site de KNS.

Okelani Group One entend incarner une alternative locale et citoyenne aux grands groupes internationaux.” (NC 1ère)

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   XXX
13 septembre 2024 12:24

Apport de fonds ?

LedZep4096
LedZep4096
Répondre à   Electron Libre
13 septembre 2024 13:20

Faut demander à WAllahMytan et ses disciples. L’Azerbaïdjan (?). cette nouvelle SARL salvatrice, un prête-nom pour Glencore (?). encore un montage foireux digne du vendeurs de Toyota.

XXX
XXX
Répondre à   Electron Libre
13 septembre 2024 13:53

Il y avait eu une proposition du même type pour la reprise de Prony en 2020 lors du départ mouvementé de Vale.

Ils avaient été auditionnés lors d’une séance publique au Congrès au même titre que la SMSP.

La question de la surface financière fut évidemment au cœur de l’audition.

Autant que je me souvienne, cette question n’était pas la préoccupation première des promoteurs du projet.

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   XXX
13 septembre 2024 15:30

“une alternative locale et citoyenne aux grands groupes internationaux.”

Ouais, je voudrais pas faire le mec désagréable mais bon ceci est du langage marketing de bonne belle époque, … la réalité c’est :

combien mettent-ils sur la table ?

Que devient le gouffre financier laissé derrière ? il disparait ?
Glencore fait cadeau ?

XYY .
XYY .
Répondre à   Electron Libre
13 septembre 2024 15:54
Dernière modification 3 jours plus tôt par XYY .
Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   XYY .
13 septembre 2024 16:01

“combien mettent-ils sur la table ?”.
50.000 cfp…
https://legales.lnc.nc/annonce/sarl-okelani-group-one-14-02-2024-4065

Oui, je suis allé voir !

Pour ça que je pose la question…

Minie
Minie
6 septembre 2024 09:07

Le Gouvernement français vient de déconseiller à ses ressortissants de se rendre en Azerbaïdjan au vu du risque potentiel d’arrestation arbitraire ! Ça va être dur pour nos plénipotentiaires de l’Etat de Kanaky de se rendre à Bakou pour finaliser leurs accords de coopération avec ce régime ! Michaël Forest, notre ministre de la culture il va s’y rendre avec son permis de conduire,en effaçant le 🇨🇵 dessus ? Parce que question passeport français et visa, c’est plié. Il va falloir qu’il passe par la ligne téléphonique directe du Président à vie Ilham Aliyev pour qu’il lui envoie éventuellement son… Lire la suite »

Naif
Naif
6 septembre 2024 07:54

Mr Barnier 1 er ministre ! Le RN faiseur de roi!!!

Clarkounet Gaybeulounet
Clarkounet Gaybeulounet
Répondre à   Naif
7 septembre 2024 09:24

Le RN ne vaut donc pas mieux que l’Eveil Oceanien ici..

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Naif
7 septembre 2024 09:56

Concernant Xavier Bertrand, le RN lui a bien rendu la monnaie.

Inforétif
Inforétif
Répondre à   Naif
14 septembre 2024 02:46

 Le RN faiseur de roi!!!”

Pas davantage que les députés du bord extrême opposé !!!
Si ceux du RN (ou du front républicain) sont seuls à voter une motion de censure, le “roi” Barnier reste en place.
Mais je reconnais volontiers que les admirateurs calédosphériques de Poutine n’ont pas de souci à se faire sur ce plan là pour leur dictateur préféré.

ditou
ditou
6 septembre 2024 05:43

Aucune surprise c’est bien un ministre de droite élu par Macron. Il s’agit de Michel Barnier connu surtout pour s’être occupé des négociation du Brixit, des anglais.
A ce qu’il est avancé, il est pour supprimer l’aide médicale de l’Etat.
Voilà qui va mettre nos indépendantiste au niveau le plus bas des aides.

Naif
Naif
4 septembre 2024 10:12

La France doit faire 100 milliards d économie en 3 ans . Le déficit sera à 5.6 pts de PIB avec aucune perspective de recul..
Lorsque la troïka va débarquer à Paris. FMI, BCE et l UE que décidera t elle pour la danseuse que la France porte à bout de bras qui est la Nouvelle Caledonie . Les 4 milliards d euro votes par le congres me semble une chimère
La France n a plus les moyens de ses ambitions et d entretenir une danseuse parmi d autres comme la Polynésie d ailleurs

Minie
Minie
Répondre à   Naif
4 septembre 2024 10:44

Tu n’as pas l’air de comprendre grand- chose aux enjeux géopolitiques du XXIeme siècle! Ce ne sont pas les 268000h de la NC qui l’intéressent ni ne coûtent vraiment à la France! Mais bien sa surface maritime qui font que notre pays de seulement 68 millions d’habitants est la deuxième puissance mondiale en surface maritime après les USA et présente sur les océans grâce à ces zones maritimes où naviguent entre autre nos sous-marins nucléaires. Alors les danseuses comme tu dis,si d’autres puissances lorgnent dessus c’est qu’elles le valent bien! Gros “Naif” .

Naif
Naif
Répondre à   Minie
6 septembre 2024 07:59

Ne me fais pas de cours de géographie à moi!!! Tu risques de perdre !!! La France s effonce grâce à votre champion! Le mozart de la finance

Minie
Minie
Répondre à   Naif
6 septembre 2024 08:25

C’est plus que des cours de géographie! A ce stade c’est une remise à niveau générale des fonctions cognitives !Faut te désemboucaner! Tu es une boîte à slogans!

Clarkounet Gaybeulounet
Clarkounet Gaybeulounet
Répondre à   Naif
7 septembre 2024 09:25

La France est à genoux à cause du fatras de mouvances dans le GTC qui rament tous dans leur sens au lieu de faire avancer le pays.

La vertu de la dissolution a été de mettre tout ça en évidence: le TPMG est le plus grand parti de France.

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Clarkounet Gaybeulounet
7 septembre 2024 09:55

Tes analyses sont un peu faciles et expéditives.

La France va mal depuis une trentaine d’années.

Dernière modification 9 jours plus tôt par Electron Libre
Minie
Minie
Répondre à   Electron Libre
7 septembre 2024 15:15

” La France va mal depuis une trentaine d’années ” Oh mais bien avant si on se réfère à l’article humoristique du Point du 29 août 2024, qui montre que c’est la déclaration traditionnelle de chaque premier ministre à sa nomination depuis 1958 et la création de la Veme République ! La dette était déjà un gros souci. De Michel Debrė en 1959: ” l’opinion n’ a jamais pris conscience de l’abîme financier” en passant par Chaban – Delmas en 1969 : ” ” j ‘ai pris l’engagement de contenir la progression des dépenses budgétaires “, Jacques Chirac en 1974:… Lire la suite »

Minie
Minie
Répondre à   Minie
7 septembre 2024 15:18

Corr,: est grave- dette atteint

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Minie
7 septembre 2024 18:36

Oui, j’ai voulu modérer la dose, on dit souvent plus que trente.

Et ne pas oublier Pompidou et ce qu’il a fait en 1973.

Il y a des fois je me pose une question :

la richesse de la France / des pays occidentaux (sur ces 30 ou 40 dernières années) n’a-t-elle pas été une richesse artificielle construite sur la dette ?

Si c’est cela, on dirait qu’on arrive au bout du rouleau.

Dernière modification 9 jours plus tôt par Electron Libre
XYY .
XYY .
Répondre à   Electron Libre
8 septembre 2024 08:12

EL.
“Oui, j’ai voulu modérer la dose”.
Non la dose était bonne.
C’est bien à cette époque que notre ascension vers les sommets de plus de 100 s’est accélérée.
comment image
D’aucuns prétendent que les “premiers de cordée” n’y sont pour rien 😊.

A comparer avec les Ritals et les Teutons…
comment image

Minie
Minie
Répondre à   Electron Libre
8 septembre 2024 10:01

“On arrive au bout du rouleau ” Question cruciale dans le contexte de l’économie mondiale où les niveaux d’endettement des Etats économiquement puissants ou faiblement développés voire très pauvres, comme l’ont montré les données et les observations publiées en 2023 par le FMI , ont augmenté de façon spectaculaire dans le monde entier, depuis la pandémie covid et la guerre en Ukraine obligeant en particulier les pays européens à fournir des subventions pour endiguer l’inflation galopante de l’énergie. Le FMI souligne que le monde actuel repose sur une montagne de dettes . Il précise toutefois que la lecture de la… Lire la suite »

Clarkounet Gaybeulounet
Clarkounet Gaybeulounet
Répondre à   Electron Libre
8 septembre 2024 11:20

C’est pas “facile et expéditif”: c’est juste ce qui se passe, objectivement. La France n’a jamais été bien. Et avant tu ne le savais pas. C’est tout. Et surtout tu n’étais pas gavé d’informations plus ou moins manipulées par tel ou tel courant politique pour que tu penses qu’elle va plus mal qu’en réalité… Tout en t’expliquant qu’ils ont la solution miracle. Alors qu’il suffirait qu’ils arrêtent de flinguer le pays pour obtenir le pouvoir. La dissolution démontre un truc: Personne n’a la majorité. et pourtant les deux extrêmes se réclament “du peuple”. Tu sais c’est un peu comme ici… Lire la suite »

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Naif
4 septembre 2024 12:06

“Les 4 milliards d euro votes par le congres”

Pour ma part, je trouve fascinant que les élus de Calédonie votent une aide / une somme que la France doit payer…*

La semaine dernière, j’ai discuté avec des gendarmes. Conversation sympathique, mais un — dans son opinion de citoyen français– m’a fait comprendre que constamment payer pour nous, … ça commence à bien faire.

(*) je me demande ce qu’en pense Alik…

Dernière modification 12 jours plus tôt par Electron Libre
Minie
Minie
Répondre à   Electron Libre
4 septembre 2024 14:13

” constamment payer pour nous” Ça s’appelle la solidarité nationale! Jusqu’à preuve du contraire, la Nouvelle- Calédonie est encore une collectivité ultramarine française. La sécurité des citoyens qui y vivent, la protection des biens publics et privés relèvent bien de la compétence régalienne dévolue à l’État en NC. Si parmi les citoyens français qui y vivent certains ont commis des dégradations importantes- comme dans l’hexagone les dégradations des gilets jaunes , dont la facture astronomique incomba à l’État ( qui fut condamné à verser à titre d’exemple à la Ville de Paris 1,4 millions d’euros en 2022) – c’est bien… Lire la suite »

XYY .
XYY .
Répondre à   Minie
4 septembre 2024 16:44

Minie. “Ça s’appelle la solidarité nationale!”. Quand c’est seulement dans un sens, certains appellent ça de l’assistanat. 😇 “Jusqu’à preuve du contraire, la Nouvelle- Calédonie est encore une collectivité ultramarine française”. Parfaitement exact. Ça n’est pas Yohan Wamytan qui vous contredira:”…on est toujours Français. Certes, on est Kanak mais on est toujours Français…” 😂 “l’État ( qui fut condamné à verser à titre d’exemple à la Ville de Paris 1,4 millions d’euros en 2022)”. Oui. Mais faudrait quand même que vous lisiez les motifs des décisions du Tribunal Administratif de Paris en cette affaire. (peut-être bien que ça été publié… Lire la suite »

Minie
Minie
Répondre à   XYY .
4 septembre 2024 18:06

Pas plus d’assistanat que pour des communes complètement sinistrées de la France hexagonale qui sont déclarées en faillite et soutenues par des subventions . Et toujours française cette collectivité en effet ! Je n’ai pas besoin de me référer à un quelconque Wamytan pour cela. On a les références qu’on peut! Les tiennes ne sont pas les miennes apparemment🤔 ! Et “quand c’est seulement dans un sens,certains appellent ça de l’assistanat. : ben non moi c’est pas une fois kanake et une fois française quand cela m’arrange. Sinon dans quel sens ça va pour les Français qui sont dans l’assistanat… Lire la suite »

XYY .
XYY .
Répondre à   Minie
4 septembre 2024 22:06

Minie. “des communes complètement sinistrées de la France hexagonale qui sont déclarées en faillite”. 😂 😂 😂 Des communes en France qui sont déclarées en faillite, ça n’existe pas (sauf dans Paris Match 😂). Le pire c’est la mise sous tutelle, et c’est exceptionnel. “dans quel sens ça va pour les Français qui sont dans l’assistanat dans l’hexagone ? “. Ben…toujours dans le même sens, c’est pour ça que certains parlent d’assistanat 😊…ce terme qui vaudrait pour l’Hexagone ne vaudrait donc pas pour cette bande de terre ? 😇 “motifs”. Je les ai lus bien évidemment. Je vous laisse le soin… Lire la suite »

Minie
Minie
Répondre à   XYY .
5 septembre 2024 06:59

“Des communes en France qui sont déclarées en faillite ça n’existe pas ( sauf dans Paris Match) …Le pire c’est la mise sous tutelle et c’est exceptionnel”?. Et bien de fait si ça existe même si certains affirment le contraire et la mise sous tutelle comme tu le rappelles, pour cette raison,comme elles ne peuvent plus payer quoique que ce soit ni rembourser leurs dettes.🤑Exceptionnel non pas vraiment, rien qu’en 2021 l’Association des Maires de France estimait le nombre de communes en difficulté et le risque de mise sous tutelle pour cette faillite à 3000. En Lozère, la commune de… Lire la suite »

XYY .
XYY .
Répondre à   Minie
5 septembre 2024 23:08

Minie. Pour l’ensemble de votre oeuvre: 😂 😂 😂 Quand vous lisez un article, vous devriez creuser un peu autour… La gazette des communes 30/04/2016: « Nous pensons que d’ici la fin de l’année 2015, entre 1 500 à 3 000 communes seront sous tutelle ! Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. » Cette déclaration choc de François Baroin, président de l’Association des maires de France, à nos confrères du Parisien, date du 7 septembre dernier. En réponse, Marylise Lebranchu, alors ministre de la Décentralisation et de la fonction publique, indiquait à la Gazette des Communes, qu’en 2015 « il ne devrait… Lire la suite »

Minie
Minie
Répondre à   XYY .
6 septembre 2024 07:43

” creuser autour? Ben voilà, tu vois que quand tu veux tu nous fais partager ta bibliothèque numérique !👍 En quoi cela infirme -t-il le fait que ces communes n’arrivent plus à surmonter leurs difficultés financières,que cela se soit passé en 2015,2016, 2021,avant ou de nos jours? 🤔 . Difficultés médiatisées qui font l’objet de “torchades” au sein des Conseils municipaux et entre les différents partis pour infirmer ou confirmer ces faits en les minimisant ou en les grossissant pour en tirer électoralement qqch en s’accusant mutuellement de mauvaise gestion. 😬 et d’intox. “Absolument ‘ d’accord,on peut donc bien parler… Lire la suite »

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   XYY .
4 septembre 2024 18:16

Il me semble que, il y a quelques années (2016?), il avait été reconnu coupable d’ agression (ou tentative) sexuelle sur une jeune femme (mineure?) , à Koumac.

Si mes souvenirs sont exacts, quelqu’un avait mis un lien vers l’article de LNC sur ce site.

Dernière modification 12 jours plus tôt par Electron Libre
XYY .
XYY .
Répondre à   Electron Libre
4 septembre 2024 22:36

EL. “agression sexuelle”. C’était en 2002. Et ça concernait un certain Christian Tein-Poawi de la tribu de Pagou-Neyama (Koumac). Rien à voir avec le Christian “Bichou” Tein fils du grand chef de l’ile Ouen Emmanuel Aman Tein. Vous pensez bien que les 3 B et d’autres ne se seraient pas privés d’exploiter le filon si filon il y avait eu… et ils n’auraient pas eu tort. NB: le nom Tea, Teê, Tein, (quasiment la même prononciation, avec parfois le T pré-nasalisé) se rencontre partout sur la Grande-Terre. Il peut signifier au choix : premier, ainé, chef, primat, capo di tutti… Lire la suite »

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   XYY .
5 septembre 2024 18:46

Donc ce que j’avais lu (sur ce site, il me semble) était faux.

XYY .
XYY .
Répondre à   Electron Libre
6 septembre 2024 08:27

EL.
“faux”.
Oui et non.
C’était un post avec juste la capture d’écran d’un article de LNC assortie d’aucun commentaire… comme un point d’interrogation.
L’article parlait d’un fait avéré et indiquait bien Tein-Poawi. Et d’aucuns ont fait un rapprochement abusif avec le Bichou Tein.
That’s all.

Dernière modification 10 jours plus tôt par XYY .
XXX
XXX
Répondre à   XYY .
5 septembre 2024 21:34

C’est important de rétablir les faits.

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Minie
4 septembre 2024 18:10

La solidarité nationale:

https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/economie/l-etat-verse-15-milliards-de-francs-supplementaires-a-la-nouvelle-caledonie

Et pour les indépendantistes, c’est normal, c’est à la France de payer puisque c’est la faute à la France !

Minie
Minie
Répondre à   Electron Libre
4 septembre 2024 18:23

Mais pour ceux qui ne sont pas indépendantistes, eux ils doivent payer la double peine ? Non seulement ils ont perdu leur travail,leur entreprise ,mais ils ne doivent pas trouver normal que la France leur patrie les aide parce que des abrutis qui ont tout cassé racontent en plus des conneries auxquelles eux mêmes ne croient pas ? Va falloir que tu m’expliques ta logique!

Electron Libre
Electron Libre
Répondre à   Minie
4 septembre 2024 19:56

Ce n’est pas ma logique, je te rappelle juste le point de vue des indépendantistes; c’est la faute à la France donc elle doit payer.

Après, je ne sais pas si pour eux c’est “la solidarité nationale” mais au point où ils en sont, cela ne m’étonnerait pas d’eux !

Dernière modification 12 jours plus tôt par Electron Libre
Minie
Minie
Répondre à   Electron Libre
4 septembre 2024 20:27

Le fait que les Indépendantistes nous prennent et prennent les dirigeants de la France pour des cons en déclarant que c’est la faute de la France s’ils ont tout cassé ne change rien au fait que la compétence de la sécurité des personnes et des biens en NC relève bien de la compétencedu pouvoir central. Il semble normal que la solidarité nationale s’effectue ici aussi envers ceux qui n’ont pas participé au chaos mais l’ont subi alors qu’ils défendent le maintien de l’archipel dans la République et participent comme ils le peuvent à sa vie économique. D’ailleurs l’État ne semble… Lire la suite »

olivier blanc
olivier blanc
Répondre à   Minie
7 septembre 2024 18:03

Espèces de connasse tu as fait trois fautes dans ton commentaire que je te reprenne a me faire des leçons d’orthographe ! MDR

Minie
Minie
Répondre à   olivier blanc
8 septembre 2024 06:58

Que 3?Certainement plus vu le nombre de mes commentaires récents. Le ridicule dit-on ne tue pas! Encore moins celui de ta menace! Leçons d’orthographe? Dans ” a me faire ” il faut un accent grave sur le à. LOL.

Naif
Naif
Répondre à   Electron Libre
6 septembre 2024 08:02

C est évident ! La danseuse de la République coûte très cher . Trop cher !!! En France la misère de la classe moyenne est criant !
Ce territoire est autonome ? Me semble t il? En matière économique et social. Qu il assume enfin!!

Minie
Minie
Répondre à   Naif
6 septembre 2024 08:38

Tu es sûr que tu es pour le maintien de la NC dans la République française ? Tu n’aurais pas loupé des épisodes si c’est le cas? Un coco tombé sur le coin de ta tête lors d’un coup d’ouest? “En France ,la misère de la classe moyenne est criant” En NC elle ne te saute pas aux yeux à cause des décérébrés qui l’ont mise à genoux socio-economiquement et n’en assument pas les responsabilités? Et toi non plus tu ne donnes pas dans le bénévolat ? Et toi aussi la solidarité nationale c’est trop cher ? Il y en… Lire la suite »

LedZep4096
LedZep4096
Répondre à   Naif
6 septembre 2024 20:07

Naïf “En France la misère de la classe moyenne est criant !”

Faut pas déconner quand même, l’Hexagone n’est pas dans la situation du Bangladesh, celle des années 70 !

Aller… George Harrison https://youtu.be/meZtZvuApDY

ditou
ditou
3 septembre 2024 12:56

Mon point de vu : C’est que les indépendantistes ne sont que des envieux et jaloux. Il n’acceptent pas voir les autres ethnies avoir un travail, une maison etc… C’est pour cela qu’ils se sont mis à bruler les commerces. Pour eux voir les autres s’en sortir bien mieux qu’eux dans la vie, les mets dans une rage folle. Mais pourquoi, ils ne font pas de même que les autres ethnies?. Car ils veulent que les autres travaillent pour eux. C’est ce qu’on a toujours fait en leur payant toutes les aides au possible, mais comme ce n’est pas suffisant,… Lire la suite »

Electron Libre
Electron Libre
1 septembre 2024 19:13

Et pour nous, ils savaient ?

https://www.youtube.com/watch?v=NApZx5ybpb0

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