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Les Îles Loyauté face au mur de la réalité : la fin des enfants gâtés ?
Un divorce en préparation ? Depuis plus de vingt ans, les Îles Loyauté ont bénéficié d’un modèle de rente unique en son genre, une bulle économique et politique où subventions publiques, emplois protégés, exonérations fiscales et billets d’avion quasi gratuits ont permis à ses habitants de mener une vie à cheval entre Nouméa et leurs terres coutumières. Un luxe que le reste de la Nouvelle-Calédonie a payé sans broncher. Mais cette époque touche à sa fin.
« On a peut-être vécu comme des enfants gâtés pendant des années avec des supers moyens de transport mais aujourd’hui, on n’a plus les moyens de financer tout ça. (Samuel HNEPEUNE, 16/02/25 ; sources : NC1ere) »
Avec la fusion annoncée des aéroports de Magenta et de La Tontouta, c’est un symbole puissant de cette période de facilité qui vacille. Car ce sont les habitants des Îles qui tiennent le plus à Magenta : c’est leur pont aérien privilégié entre leur double vie à Nouméa et en tribu. Mais dans un contexte où les finances publiques se resserrent, où le solde migratoire est devenu négatif et où les collectivités locales doivent faire des choix, les priorités changent.
Un système bâti sur une rente artificielle
Durant toute la période de l’Accord de Nouméa, les 18 000 habitants des Îles (8% de la population NC) ont été ultra privilégiés : billets gratuits ou subventionnés, permettant d’aller et venir entre Nouméa et les Îles presque sans frais. Postes publics à foison (plus de 800 postes rien que pour la province des îles), notamment dans les administrations et les structures territoriales. Infrastructures financées par l’État, sans réel besoin de contribution locale (et sans impôts fonciers, car sur terres coutumières). Aucune concurrence économique, les expatriés ne pouvant pas s’y installer ni y acheter des biens et les entreprises locales y sont protégées. Les Îliens ont aussi bénéficié d’avantages électoraux démesurés, puisque toutes les terres des Loyauté sont coutumières, tous leurs habitants sont inscrits automatiquement sur les listes électorales référendaire et spéciale, sans aucune démarche à faire. Une exception qui leur garantit une représentation politique forte et artificiellement maintenue.
Politiquement, cela leur a aussi offert un poids considérable : l’UC des Îles a toujours été faiseur de rois au sein de l’Union Calédonienne. Électoralement, c’est un bastion indépendantiste total. Depuis 2018, 98 % des votes ont été dirigés contre toute candidature loyaliste, favorisant le vote indépendantiste, le FLNKS et la CCAT de Baku à chaque scrutin. De plus, un habitant des Îles a 3 fois plus de poids électoral qu’un habitant du Sud et 2 fois plus qu’un habitant du Nord, grâce à une répartition des sièges au Congrès totalement déséquilibrée. De même, chaque habitant des Îles reçoit 2,5 fois plus de financement public qu’un habitant du Sud et près de 1,5 fois plus qu’un habitant du Nord, alors qu’il contribue bien moins à l’économie du pays. Une anomalie structurelle qui favorise une minorité sur le dos de 92% de la population calédonienne.
Le choc du réel
Mais comme une ex-femme en instance de divorce qui profite à fond de la maison et du compte en banque de son mari avant que la séparation officielle ne tombe, le réveil est brutal. Les caisses sont vides : la Nouvelle-Calédonie perd des habitants, les recettes fiscales chutent, les entreprises ferment. Les subventions publiques ne suivent plus, chacun pronostiquant que l’État français ne financera pas indéfiniment un modèle qui repose sur un déséquilibre structurel. De plus, les habitants de la Grande Terre ne veulent plus payer pour les Îles : pourquoi devraient-ils sacrifier leurs propres financements publics pour qu’une infime minorité continuent à vivre dans une bulle artificielle ? Et c’est là que le piège semble se refermer : les Kanaks de la Grande Terre, Gilbert Tyuienon en tête, ne vont pas se sacrifier pour les Îliens, que beaucoup surnomment d’ailleurs encore de façon méprisante « les planches à voile ». Si des économies doivent être faites, les dernières décisions prises par des responsables indépendantistes démontrent qu’elles seront d’abord au dépend des infrastructures et des privilèges des Îles Loyauté, pas sur celles des communes de la Grande Terre qui concentrent aujourd’hui l’essentiel de la population active.
La fin des illusions ?
L’annonce du transfert de Magenta à La Tontouta n’est qu’un début. C’est un premier signal qui montre que les priorités changent et que les privilèges des Îles vont être remis en cause. Car soyons clairs : les habitants des Îles ne veulent pas conserver l’aérodrome de Magenta pour une raison économique ou stratégique, mais pour préserver leur mode de vie nomade entre leur maison en tribu et leur résidence secondaire à Nouméa. Un système où, au frais du contribuable, ils pouvaient faire des allers-retours selon leur humeur, tout en s’assurant d’avoir leurs enfants scolarisés dans les meilleures écoles de l’agglomération. Or, ce système est devenu intenable. La fusion des aéroports n’est que la première étape. Les économies à venir vont inévitablement frapper les services publics, les subventions, et les emplois protégés des Îles. Car maintenant que la manne financière se réduit, chaque collectivité va se battre pour préserver ses propres ressources, et les Îliens risquent bien d’être les premiers perdants dans ce nouvel équilibre de force. Peut-être que l’heure est venue de payer l’addition.

Ils n’ont cas demander des sous à l’Azerbaidjan tous ces cons qui nous ont emmerdé à mettre partout le drapeau de ce pays !
De plus, un habitant des Îles a 3 fois plus de poids électoral qu’un habitant du Sud et 2 fois plus qu’un habitant du Nord, grâce à une répartition des sièges au Congrès totalement déséquilibrée.
Et ça aussi faudra que ça s’arrête et je compte sur nos élus loyalistes pour que ça change.
Je précise bien sûr que je ne compte pas sur ces dhimmis de Calédonie Ensemble …
Un luxe que le reste de la Nouvelle-Calédonie a payé sans broncher. Mais cette époque touche à sa fin. Tant mieux ! on redescend sur Terre ! Parce qu’alors j’en ai entendu des kanak indépendantistes fonctionnaires de la PI vivre de leurs gros salaires et croire que l’indépendance ça marche et qu’ils n’ont pas besoin de la France ! Fallait bien que la réalité les rattrape un jour. J’ai horreur de le dire, mais on dirait bien que mai 2024 “aura servi à quelque chose”… aura accéléré la remise à plat, l’assainissement des choses et la fin du paradis articiel… Lire la suite »