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Toujours là, et toujours à côté de la plaque
On croit rêver. Le pays traverse une crise institutionnelle, économique et sociale d’une ampleur inédite. Et à Dumbéa, deuxième commune du territoire, que voit-on au journal télévisé ? Un conseil municipal transformé en théâtre, où l’on menace d’appeler la police parce qu’un élu d’opposition réclame un droit de réponse. Le cirque Lecourieux.
La Calédonie se demande comment boucler ses fins de mois, comment sauver ses écoles, comment faire tenir debout son budget. Et Yoann Lecourieux, lui, rejoue la dignité municipale comme dans un mauvais opéra.
Un maire par défaut
Rappelons d’abord qui est l’homme qui tonne aujourd’hui depuis son pupitre. Yoann Lecourieux n’a jamais été élu maire par les Dumbéens. Il a hérité de l’écharpe en octobre 2023, quand Georges Naturel est parti au Sénat. Par défaut. Par patience. Par indigence.
Son seul « fait d’armes » connu avant cela : avoir contribué, par ses manœuvres de conseil municipal, à l’élection de Robert Xowie au Sénat — contre le camp loyaliste. Un basculement historique, payé cash par la Calédonie Française, six mois avant la crise insurrectionnelle.
Le hautain et le pédant
Son dernier communiqué est à la hauteur du personnage. Ampoulé, truffé de références au règlement intérieur, saturé de formules juridiques. Comme si réciter les articles 16, 17 et 18 allait suffire à donner un cap politique.
Un maire sûr de lui, mais pas sûr de ses choix. Qui, en pleine séance, est allé jusqu’à menacer un élu d’opposition de faire appel à la police municipale pour l’expulser. On sait donc aujourd’hui à quoi servent les forces de sécurité de Dumbéa : pas à protéger les quartiers qui brûlent, mais à gérer les contradicteurs de Monsieur Lecourieux.
Et derrière, il répète aux médias « la police n’est jamais intervenue » comme si c’était là le sujet, alors que l’opposition, elle, pointe les vraies priorités : sécurité, ordures ménagères, banque alimentaire, solidarité avec les autres communes. En pleine crise du pays, les Dumbéens ont besoin de solutions. Pas de leçons de procédure.
Toujours du symbole, jamais de fond
Quand Yoann Lecourieux ne cite pas le règlement, il cite Marianne. Quand il ne parle pas d’ordre, il parle de dignité. Mais quelle dignité, quand on s’abstient sur le budget de la Nouvelle-Calédonie ? Quand on refuse de payer la cotisation à l’AFMNC, comme si Dumbéa pouvait se passer de l’Association des maires qui négocie au nom des communes ? Trop loyalistes pour lui et ses nouvelles alliances ?
Toujours le symbole, jamais le fond. Toujours la posture, jamais l’action.
Le cirque en pleine tempête
Pendant ce temps, un tiers des élus de sa propre majorité l’ont quitté pour fonder un groupe d’opposition. Son conseil est divisé, ses soutiens s’effritent. Et lui, imperturbable, continue de jouer au président de séance qui distribue des rappels à l’ordre comme on distribue des bonbons.
La vérité est simple : en pleine crise calédonienne, Dumbéa méritait un maire. Elle a hérité d’un fonctionnaire du règlement intérieur. Il n’a du reste d’élu que le nom : il n’a jamais été élu par personne.
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Et c’est ça, le vrai scandale : qu’il soit encore là. Pas par le suffrage des Dumbéens. Mais par la mécanique d’un système politique épuisé, qui recycle toujours les mêmes visages.
Un système qui fabrique des fantômes au lieu de fabriquer des solutions.

“Un conseil municipal transformé en théâtre, “ C’est un mois trop tôt. Le mois idéal pour les artistes, c’est le mois d’octobre. Croyez moi, ils vont briller nos artistes. Les talents artistiques seront à l’honneur. Les élections municipales seront sous le signe des abus et de la mésentente, querelle ou guerre et de mauvaise surprise. Pas de cadeau en perspective, le 15 et 22 mars. Les hyperémotifs s’abstenir. “Le cirque en pleine tempête” Le cirque sera en pleine tempête. Cà ne m’étonne pas, un bon cyclone ou tempête pendant ce mois d’octobre, viendra bouleverser toutes les habitudes, qui voulaient que le… Lire la suite »
Récemment un haut fonctionnaire qui quittait notre archipel bien aimé fustigeait la “médiocrité du personnel politique”…
Étrangement (lol) je n’ai entendu aucun politicien, et encore moins de journaliste, faire le moindre commentaire à ce sujet…