Jeudi noir ?

Le calendrier politique comporte parfois des dates qui marquent plus que d’autres. Ce sera peut-être le cas de jeudi prochain, 1er septembre. Ce jour là pendant que les salariés battront le pavé en face du congrès, les élus à l’intérieur parleront TGC/Compétitivité.

Enfin ! Depuis dix ans qu’on en parle, voilà enfin le texte tant attendu et espéré instaurant une TVA calédonienne qui passe à l’examen du congrès. À dire vrai, une première tentative avait eu lieu il y a quelques années, mais on n’y fait plus beaucoup référence, sinon à des fins de polémique politique. Cette fois, que l’on soit pour ou contre, c’est plus solide.

No pasaran ?

Ce 1er septembre donc, les élus du congrès vont examiner deux projets de lois du pays : le 1er sur la TGC, le second sur la compétitivité. Pour être adopté, chacun des deux textes devra recueillir 28 voix, si cela semble faisable pour la TGC, que tout le monde défend apparemment, c’est plus problématique pour le volet compétitivité. Républicains et UCF sont contre, Uni et Calédonie Ensemble sont pour, les regards se tournent donc vers le groupe UC-FLNKS et nationalistes dont on ne sait pas très bien vers où vont ses préférences. L’opposition à la compétitivité tient au volet contrôle des marges de la loi, le fameux article 19 sur lesquels nombre d’études et d’experts se sont prononcés, y compris le Conseil d’État qui spécifie dans son avis que :

« Il s’agit, ainsi, de faire en sorte que la suppression des taxes incluses dans les prix de revient des entreprises soit intégralement répercutée par celles-ci et se traduise par une diminution, à due concurrence, de leur prix et non par une augmentation des coefficients ou taux de marge qu’elles pratiquent ».

Quoi qu’il en soit, on s’attend à des débats chauds bouillants au sein de l’hémicycle et devant des bancs du public qui afficheront complet, d’autant que, dans le même temps, l’intersyndicale Vie Chère, toutes banderoles déployées et haut-parleurs branchés, manifestera aux portes de l’Institution.

Non à la vie chère

Pour l’intersyndicale, l’affaire doit se conclure par l’adoption des deux textes. C’est un combat de dix ans qui prend fin et elle n’entend pas se faire voler une victoire qu’elle espère depuis 2006. Il en va de son crédit auprès de ses militants, parfois désabusés face au fait que depuis dix ans, la cherté de la vie n’a connu aucun répit en Nouvelle-Calédonie ! Cette manifestation qu’accompagne un appel à une grève générale de 24h00, est un coup de pression sur les élus et peut-être le signal d’un durcissement des positions si le texte Compétitivité devait être repoussé, ajourné ou modifié de façon trop substantielle. Disons le tout net : cette affaire est peut-être le point de départ d’une nouvelle crispation sociale, comme le pays en a connu en 2013.