Bordel, c’est quoi ce froid ?

Avec des températures minimales comprises entre 13 et 15 degrés dans l’intérieur et aux Îles Loyauté et une certaine fraicheur sur les côtes, les Calédoniens redécouvrent le froid. En cause : un anticyclone tout droit venu du sud de la mer de Tasman. Au secours : la nuit, on gèle.

Comme dirait Numérobis: ” C’est pas possible, il fait au moins -8000 “. Durant les nuits de ce week-end, les températures ont en effet chuté et les relevés sont assez significatifs pour les coutumiers du soleil que nous sommes : 15° à Koné, 14.7° à Bourail, 14° à La Foa, 13.3° à Ouvéa, 12.4° à Lifou… Si nos compatriotes métropolitains habitués à pire peuvent ne pas s’en émouvoir, pour beaucoup de Calédoniens ( et donc frileux) en revanche, cette « saison fraiche » ressemble de plus en plus à une saison froide. Située dans la zone intertropicale, la Nouvelle-Calédonie bénéficie normalement d’un climat dit « tropical océanique » et durant la saison fraiche (de mi-mai à septembre) la zone de convergence intertropicale (une zone de basse pression) regagne l’hémisphère nord et il arrive que des perturbations d’origine polaire traversent alors la mer de Tasman et atteignent le territoire. Si ce n’est pas encore le cas, l’anticyclone actuellement situé à l’Est de l’Australie nous fait le plaisir de ramener à nous les vents froids issus d’une de ces perturbations du sud de la Tasmanie.

Ça pourrait être pire

Si les prochaines journées devraient être bien ensoleillées avec des températures comprises entre 22 et 27°, en revanche, il devrait continuer à faire frisquet la nuit, principalement dans l’intérieur et sur les îles. Il a ainsi fait 11.8° à la Roche ce vendredi soir et 17° à Nouméa. D’ordinaire, en saison fraiche, les températures les plus basses sont enregistrées un peu plus tard dans l’année, c’est-à-dire au mois d’aout (généralement 17° sur l’ensemble du territoire). Il est vrai cependant que le passage – hors saison cyclonique – en avril du phénomène Cook a démontré que les modèles météorologiques pouvaient être fluctuants. Par le passé, le territoire a il est vrai connu d’intenses périodes de refroidissement. En effet des irruptions d’air froid peuvent advenir durant lesquelles les températures nocturnes peuvent descendre autour de 10 degrés et même au-dessous, bien que ces dernières années ces phénomènes soient devenues extrêmement rares. C’est ainsi que dans les années soixante, plusieurs records de baisse de température avaient été observés. Par exemple, lors de la saison fraiche de 1961, la température à Nouméa était descendue à 13,2° et dans la nuit du 17 juin 1965 il a fait 2,8° dans la région de Bourail… un record de froid absolu pour un pays tropical, heureusement jamais renouvelé depuis. Vivement l’été.