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Aigris, les perdants des législatives voteront désormais contre toutes les réformes

Le refus des élus indépendantistes et des Républicains Calédoniens d’instaurer l’autorité de la concurrence sonne comme l’entrée dans l’opposition systématique de tous les perdants des dernières élections. Les mêmes qui avaient à l’unanimité voté sa création au congrès ont sciemment choisi cette semaine de saborder cette réforme voulue pour lutter contre la vie chère. Des gosses ?

Issue du vote de la loi anti-trust, la haute autorité de la concurrence devait offrir au territoire des moyens efficaces pour lutter contre les pratiques faisant obstacle à la libre concurrence en luttant contre les monopoles et les duopoles. Une sorte de gendarme indépendant des politiques et du gouvernement et chargé de faire respecter la loi. Son objectif assumé est de lutter contre la vie chère en servant à abaisser les prix des principaux biens de consommation via une lutte contre les abus de position dominante. Fruit d’un travail législatif vieux de plus de huit ans, soutenu par les partenaires sociaux et inscrite dans les différents accords de lutte contre la vie chère, l’autorité ne verra finalement pas le jour avant longtemps, puisque les candidats recommandés par l’Autorité de la Concurrence Nationale qui devaient la diriger ont été balayés d’un revers de main par l’ensemble des élus appartenant à des mouvements politiques ayant perdu les élections législatives. C’est ainsi que les élus indépendantistes de l’UC-FLNKS et du Palika ont voté contre et que le groupe des Républicains Calédoniens a choisi de s’abstenir. Seuls les élus de la plateforme loyaliste ont voté pour. Mais, la création de l’autorité nécessitant le vote au minimum des 3/5ème des élus du congrès – afin de nommer des personnes « indépendantes » faisant la quasi-unanimité – les 4 candidats ont donc tous été priés de repartir chez eux. Pourtant, ces mêmes élus avaient tous, sans aucune exception, voté la Loi du pays n° 2014-12 du 24 avril 2014 qui créait cette même autorité. Au gouvernement, l’ensemble des représentants des groupes politiques avaient d’ailleurs établi la liste des candidats susceptibles de composer l’instance. Une liste proposée ensuite aux élus du congrès.

Des profils constituant un panel large, composé de candidats issus de grandes écoles mais aussi dotés d’une solide expérience. Stéphane Hoynck, candidat au poste de président de l’autorité est ainsi un énarque, maître des requêtes au Conseil d’État. Il avait tenu à faire le déplacement sur le territoire pour s’exprimer devant les élus et défendre sa candidature dans un grand oral sans précédent. Et si l’homme à démontrer aux observateurs présents une solide assise intellectuelle et un profond respect de l’institution et des objectifs fixés (naguère) par les élus, cela n’aura finalement pas joué pour lui. Car, visiblement, les élus indépendantistes et ceux des Républicains Calédoniens n’aspiraient pas à connaitre ni ses intentions ni même à savoir quelles seraient les premières mesures de la haute autorité. Ils avaient en fait déjà décidé depuis le lendemain des élections que toutes les mesures importantes proposées désormais par le gouvernement, et donc soutenues par la plateforme loyaliste, n’obtiendraient plus leur suffrage. Si les Républicains Calédoniens ont mis en avant un manque de concertation pour expliquer leur refus de voir se mettre en place l’instance, les indépendantistes, eux, ne se sont pas embarrassés de raison. La plateforme loyaliste ayant voté pour, ils ont voté contre. Et au diable l’intérêt des consommateurs calédoniens.

Louis Mapou ou Comment passer en une élection du statut d’élu à celui de gosse qui pigne

Semble-t-il désabusé, le député Philippe Gomes qui avait obtenu à l’Assemblée Nationale la création de l’organisme sur le territoire a affirmé que “notre pays s’est « carbonisé » auprès des institutions susceptibles de disposer de candidats pour ce type de responsabilité notamment : le Conseil d’Etat et l’Autorité nationale de la concurrence”. Autrement dit, il faudra maintenant attendre la saint Glinglin avant que d’autres candidats compétents (et surtout téméraires) ne candidatent pour servir la Nouvelle-Calédonie. Il s’avère en fait que les élus ayant perdu les élections sont ainsi rentrés dans une logique de sabordage sans précédent. Louis Mapou, candidat du FLNKS qui a échoué au second tour des élections dans la seconde circonscription face à Philippe Gomes, radote ainsi interview après interview depuis le 19 juin dernier que le regroupement des loyalistes (Calédonie Ensemble, Le Rassemblement-Les Républicains, MPC et Tous Calédoniens) a causé sa perte. Lors de la visite de la ministre des Outremers, c’était ainsi le seul discours qu’il a tenu à faire connaitre au Gouvernement national. Pour Louis Mapou, la lutte contre l’insécurité, la vie chère, la crise des cours du nickel et même la tenue du référendum de 2018 sont devenus accessoires : ce qui intéresse le candidat malheureux c’est de se plaindre à tous ses interlocuteurs d’avoir perdu le scrutin. Ce qu’il trouve paraitrait-il particulièrement inadmissible. Une attitude qui fait s’interroger sur son degré de responsabilité et sur celui de ses collègues indépendantistes, un gosse qui pigne de n’avoir pas obtenu son jouet ayant parfois davantage de raison de le faire.

La Calédonie devenue irréformable ?

Les perdants des dernières élections ont par leur vote voulu démontrer deux choses. Tout d’abord, il s’agissait de montrer qu’aujourd’hui, avec 23 élus au congrès, la plateforme loyaliste n’y détient pas de majorité (qui est de 28 voix). Mais, étrangement, il ne s’agit pas non plus de proposer une autre politique économique et d’autres réformes. Car, si la plateforme loyaliste a affirmé lors de sa création qu’elle entendait résoudre ses différents en matière de politique économique « en travaillant ensemble à l’évolution de la politique actuelle afin de redonner confiance aux acteurs économiques », pour les Républicains Calédoniens, aucune évolution n’est plus possible :

« Quand je lis dans la déclaration commune qu’il veulent faire évoluer la politique économique et fiscale, par exemple. Mais c’ʹest trop tard ! La politique économique et fiscale, elle est déjà mise en place par Calédonie ensemble (…) Aujourd’hui, la CCS, la loi compétitivité prix, la TGC à 5 taux, etc., tout ça a été mis en place, c’ʹest trop tard ! (Grégoire BERNUT, 13/07/17 ;sources : RNC) »

Secondo, les indépendantistes ont voulu démontrer en votant contre la réforme (la même qu’ils avaient soutenu par le passé) qu’ils n’étaient pas contents d’avoir perdu les élections parce que, dixit Louis Mapou « ils avaient le droit d’avoir un député à l’assemblée nationale ». Toc. Un objectif parfaitement atteint puisque désormais, les Calédoniens savent donc que les élus du FLNKS ne sont pas du tout content. Mais au-delà des sentiments de chacun et des considérations liées à l’amour-propre des uns ou des autres, cette affaire démontre également que, du fait de la composition des institutions de la Nouvelle-Calédonie, se sont aujourd’hui ceux qui ont échoué aux élections qui décident désormais de la politique à mettre en œuvre sur le territoire. Celle-ci se résumant à, d’une part, voter contre tout et, d’autre part, ne rien proposer d’autre. Une politique qui, admettons-le, est parfaitement dans les cordes et à la hauteur des capacités de la plupart des élus néo-calédoniens… Pas de quoi néanmoins empêcher de la part des partenaires sociaux et des associations de consommateurs un profond malaise, UFC-Que Choisir ayant fait part cette semaine de sa « consternation » suite au vote des élus du congrès :

« Hier après-midi, certains élus du congrès ont repoussé les candidatures aux postes de l’Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie. Les raisons invoquées sont incompréhensibles au regard des enjeux. C’est un coup dur pour cette autorité dont la mission, l’indépendance et le pouvoir sont en mesure de protéger les consommateurs des abus de certains acteurs économiques. Nous sommes consternés. La présidente, Luce LORENZIN (communiqué UFC-Que Choisir, 01/08/17) »

Comme le dit l’adage : “Les perdants sont ceux qui trouvent toujours des problèmes, les gagnants sont ceux qui trouvent des solutions aux problèmes des perdants”. Le problème étant qu’aujourd’hui ce sont surtout les consommateurs calédoniens qui ressortent perdants de ces dernières postures politiciennes.

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Hubert B

Hubert B. a rejoint Calédosphère au tout début de l’année 2015. Enfant du pays, il a grandi à Nouméa et a ensuite bourlingué durant près de vingt ans au gré de ses envies et des hasards de la vie. Fils d’une bibliothécaire/documentaliste, il a été tour à tour enseignant, pigiste, formateur mais c’est finalement vers l’écriture qu’il a choisi de revenir. Succinct, précis, parfois laconique, si son style est volontiers direct, ses intérêts sont éclectiques et toujours tournés vers l’actualité. Sa citation favorite : « Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres »

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Léo TUULAKI
Léo TUULAKI
1 septembre 2017 13:47

C’est comment quand on est 23 au congrès sur 54 et quand on réclame la Présidence du gouv alors qu’on est pas majoritaire? puis qu’on désigne Christopher Gyges comme le responsable de la situation qu’on a créé ?

XXX
XXX
26 août 2017 09:08

Instructive à bien des égards l’élection du futur président du gouvernement. Après tout, la mise à l’écart, pour ne pas dire à l’index, des trois B (pour faire court) était d’évidence un des objectifs de l’union des non-indépendantistes dans l’entre deux tour. A l’évidence, cette union s’est faite un peu plus tôt que prévu pour des raisons électorales (Exit Backès dans la première et l’influence d’Harold dans la deuxième). En politique, cela s’appelle “prendre ses responsabilités”, à l’instar de ce que fait avec constance et conviction dans le camp des indépendantistes le Palika à l’égard du parti travailliste et de… Lire la suite »

contribuable
contribuable
23 août 2017 09:37

on parle des escrocs politiques qui devarient être en taule ou quoi dans cet article ? Les indépendantistes c’est Tuyenon, Tutugoro, Lecren et autres gibiers de tribunal, et leurs alliés c’est Martin et Backes. Autrement c’est l’union des racailles pour qui la politique est une gamelle où on se goinfre comme un poka …

moacaledo
moacaledo
19 août 2017 07:46

Je te demande d’où tu sors toi Maladie ?

moacaledo
moacaledo
Répondre à   moacaledo
19 août 2017 07:46

Paldir

Léo TUULAKI
Léo TUULAKI
17 août 2017 23:06

Calédonie Ensemble déguste lentement le goût du vinaigre qu’il a promis
https://www.youtube.com/watch?v=8kYkciD9VjU

caledovrais
caledovrais
17 août 2017 07:58

Alors mon gars adresses toi à Clarck qui m’a traité de Caledovérole !

josé Paldir
josé Paldir
Répondre à   caledovrais
19 août 2017 04:15

ouais …ça permet des échanges fructueux ,élevés dignes de la maternelle cacaboudin

moacaledo
moacaledo
16 août 2017 20:51

Clark j’ai 74 ans je n’ai jamais manqué de voter je suis Caledonien de troisième génération et j’emmerde les soutient des voleurs et des aigris !

josé Paldir
josé Paldir
Répondre à   moacaledo
17 août 2017 02:28

Ben moi j’ai aussi 74 ans ;moi aussi mes ancêtres sont venus à la find 19eme siècle mais moi j’essaie d’argumenter et l’insulte ne ma’ jamais paru être un argument ,à moins que ce ne soit un POING c’est tout…
au fait l’âge ne fait rien à l’opinion

caledovrais
caledovrais
Répondre à   josé Paldir
17 août 2017 07:59

adresses toi à Clarck mon gars qui Lui m’a insulté !

josé Paldir
josé Paldir
Répondre à   caledovrais
18 août 2017 03:40

caledovrais ,moacaledo,? c’est le même?

caledovrais
caledovrais
Répondre à   josé Paldir
19 août 2017 07:43

pourquoi tu penses qu’il ne peut qu’il ne peut qu’y avoir qu’une personne contre les magouilleurs ?

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