Actualité
L’indépendance absente
Les partis politiques indépendantistes ont boycotté le colloque sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie organisé à l’Université. Sur les réseaux sociaux, des indépendantistes critiquent l’absence des élus du Palika et de l’Union Calédonienne qui ont ainsi refusé de parler d’avenir et de répondre aux interrogations du public venu nombreux. Malaise.
L’Université de la Nouvelle-Calédonie avait mis les petits plats dans les grands car l’évènement était attendu tant par le milieu universitaire que par les principaux experts du dossier calédonien. La tenue de ce colloque sur “l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie”, Manuel Valls s’en était d’ailleurs félicité lors de sa dernière interview télévisée. Celui qui préside désormais la mission parlementaire sur le sujet avaiat salué « ces occasions de débattre et d’échanger » entre Calédoniens, qu’ils soient indépendantistes ou non. Universitaires, spécialistes, personnalités et élus devaient donc pouvoir échanger quelques heures et en public, sur les possibles avenirs qui s’offrent à la Nouvelle-Calédonie ; à un an de son référendum sur son appartenance ou non à la France. Jean-Jacques Urvoas et Dominique Bussereau avaient fait le déplacement pour faire part de leurs analyses et pour échanger avec les uns et les autres. Trouvant semble-t-il un public intéressé, les vidéos du Live sur les réseaux sociaux avaient enregistré plusieurs milliers de vues au fur et à mesure de la tenue du colloque. Mais, sans qu’on sache pourquoi et alors qu’ils avaient confirmé leur présence auprès de l’université, les élus du FLNKS ont finalement tous boycotté le colloque ce samedi, sans prévenir personne ce qui a provoqué une véritable surprise de la part des organisateurs. Le groupe UNI-Palika et le groupe UC-FLNKS ont ainsi laissé tout l’espace aux seuls mouvements loyalistes présents, invités eux-aussi, qui ont taché de répondre aux différentes interventions des quelques 400 personnes présentes mais qui, dans le même temps, s’interrogeaient et s’étonnaient quant à l’absence des indépendantistes. C’est la première fois en effet que les mouvements indépendantistes agissent de la sorte depuis la signature de l’Accord de Nouméa en 1998.
Gênante absence
En ce cas et dans le contexte actuel, cette absence ne peut passer que comme l’expression d’une gêne. Alors qu’un certain embarras domine chez les cadres des mouvements indépendantistes, alors que le jeune électorat indépendantiste attend – et espère peut-être – que les dirigeants du FLNKS expliquent et présentent (enfin) le projet indépendantiste (celui de Kanaky) et alors que les loyalistes s’interrogent également sur ce futur que leur opposent les élus du FLNKS, et bien ces derniers ne souhaitent pas, semble-t-il, leur fournir de réponse. Même si par le passé l’Union Calédonienne et le Palika ont parfois boycotté tel ou tel évènement, les espaces de dialogue restaient ces dernières années habituels et les indépendantistes ont appris à les occuper, tant sur le plan institutionnel que politique. Entre colloques, manifestations, inaugurations ou assises, les élus indépendantistes n’avaient jamais fui leur responsabilité. Il se pourrait qu’aujourd’hui, cette responsabilité, celle d’expliquer et de présenter leur modèle de société afin de défendre les valeurs qui sont les leurs, est devenue impossible à assumer.
Des interventions radicales
Ce qui a choqué également les participants de cette fin de colloque, c’est que lors des échanges avec la salle, les élus du FLNKS étant absents, ce sont des militants indépendantistes qui ont interpellé les conférenciers. Or, ils l’ont fait pour faire passer le seul discours indépendantiste actuellement disponible aux heures de grandes écoutes : c’est-à-dire celui qui ne prône rien de moins qu’un « grand bond en arrière », tel que l’avait vu venir un article (prophétique ?) du journal Le Monde. Ce « grand bond en arrière », il se traduit par la radicalité du discours de Daniel Goa, réélu président de l’UC et qui nie qu’au lendemain du référendum (perdu) il ait à discuter de l’avenir avec les non-indépendantistes, puisque seul l’Etat serait, selon lui, redevenu légitime. Il se traduit par les dernières positions du Palika qui ne souhaite discuter de rien d’autre que d’un statut de « pleine souveraineté avec partenariat » qui est l’autre terme pour « indépendance-association ». Il se traduit également dans les positions de Louis Kotra Ureigei qui évoque déjà le boycott du référendum de 2018. Cette nouvelle radicalité, aux relents régressifs, elle s’est traduite durant ce colloque lorsque l’ancien vice-président UC du gouvernement, Pierre Ngaiohni, a voulu sermonné les représentants loyalistes présents, leur confirmant en l’espèce qu’après le référendum, les indépendantistes veulent négocier directement avec l’Etat l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie :
« A la sortie de ça, ce sera une bilatérale ! (…) le jour où vous allez vous effacer vous, un peu, pour nous laisser nous les indépendantistes parler avec l’Etat (…) et ma dernière question c’est pour les ministres : et si demain y-a pas de référendum ? (Pierre Ngaiohni, 18/11/17) »
Cette dernière question de ce cadre de l’UC à Dominique Bussereau et à Jean-Jacques Urvoas témoigne de la présence d’une menace, laquelle est brandie de plus en plus ouvertement, à savoir le boycott par les indépendantistes d’une consultation qu’ils sont de plus en plus sûrs de perdre et à laquelle ils pourraient donc refuser de participer. Au grand dam de l’Etat et du Gouvernement.
Des militants indépendantistes déçus ou en colère
Mais si le choix des élus du FLNKS a fait polémique à l’université, ce n’est rien par rapport aux messages relayés sur les réseaux sociaux, à l’annonce de la non-venue des délégations indépendantistes.
Il faut dire que de nombreux jeunes indépendantistes kanaks sont, comme toute la génération à laquelle ils appartiennent, très présents sur internet et Facebook. Des jeunes qui devaient certainement avoir hâte d’entendre le projet du FLNKS via les réseaux sociaux. Mais quelles que furent leurs attentes, elles ont été douchées.
Quoi qu’il en soit, cette occasion de débat manqué n’occulte pas le fait politique qui a vu le jour depuis plusieurs semaines maintenant et qui s’en trouve confirmé aujourd’hui : les indépendantistes retrouvent les réflexes et le discours qu’on pouvait entendre de leur part dans les années 80, et parmi eux « le droit inné des kanaks à obtenir l’indépendance ». Celui-ci faisant malheureusement fi et abstraction de la situation du pays, du chemin parcouru, des différents accords signés par les partenaires, des résultats des dernières élections, de la volonté majoritaire exprimée par le peuple calédonien et surtout de l’impasse dans laquelle cette régression politique entraînerait la Nouvelle-Calédonie si elle venait à perdurer.
Vous n’avez rien, mais alors rien compris: Ils veulent l’independance comme ils ont obtenu le droit de vote.
“Nous avons toujours eu ce que nous avons demandé,,
même l’impossible
il suffit maintenant de continuer
tout est possible”
Voici ma petite analyse sur la situation politique actuelle à un an du référendum; les causes et conséquences. Je n’ai pas peur de le dire, on a gravement sous-estimé la portée politique de la séquence des violences à SL et suite à ça je pense que l’Etat est directement responsable de la montée récente des radicalismes en Calédonie. Après 35 ans d’accords et d’entente pour finir aujourd’hui dans la confusion et l’incompréhension. Explications : Suite aux exactions graves et devant l’incapacité des forces de l’ordre à ramener le calme et la paix dans ce “sanctuaire” pour criminels, l’électorat loyaliste (traditionnellement… Lire la suite »
Et quel est le projet des “loyalistes” mis a part continuer a vivre peinards et a se gaver sur le dos du contribuable metropoliain ?
… vivre peinards en pays conquis
philippe , vivre peinard sur le dos du contribuable metropolitain et en pays conquis est l apanage des hommes politiques toutes tendances et toutes ethnies confondues , mais le contribuable metropolitain n est pas le seul a engraisser ces gros tas , il y a aussi le travailleur caledonien , le consommateur caledonien , le contribuable caledonien
Philippe,
Pourrais-tu au moins nous dire dans quel secteur tu évolues ???
Et aussi par la même occasion ton degré d’implication dans « l’exploitation du peuple opprimé et des deniers publiques locaux et nationaux…
C’est toujours plus facile d’échanger avec quelqu’un quand sait à qui on a affaire, non ?
Quand au « pays conquis », ben c’est un le principe de la colonisation, non ???
Philippe,
Une fois que tu as fait ta remarque à deux balles, tu crois vraiment que ta caricature tient la route une seconde…
Quand aux contribuables métros, faut m’expliquer, je ne comprend bien ce que tu veux dire…
Pour ce qui du méchant colon, c’est lui qui paye les aides sociales qui profitent aux bon peuple, c’est pas la nation…
Mais plutôt que de faire des phrases « militantes » à deux balles, dignent des années 70, tu pourrais pas développer STP
2balles +2 balles = 4 balles+ les fautes d’orthographe=100cartouches!
Il me semble que ce sont les “loyalistes” qui par exemple en province sud ont porté des projets de mise en valeur de terre agricole, avec pour résultat que la Calédonie a produit 1500 tonnes de blé l’année dernière, avec pour objectif l’autosuffisance de la NC en blé.
Philippe,
Oui le projet de société du camp loyaliste est celui d’une société de consommation du 21ème siècle écho-responsable…
Mais c’est quoi le projet indépendantiste ???
La mise en place de la charte du peuple canaque ???
En cette journée d’action contre les violences faites aux femmes ça la fout un peu mal, mais toi t’es un homme alors là femme mélanésienne qui vie en tribus c’est pas ton affaire…!!!
Comment discuter, dialoguer et parler de Destin Commun avec des factions indépendantistes qui (pour des raisons électoralistes) sont dans la surenchère permanente. C’est même devenu un modus operandi pour eux avec comme fil conducteur de ne RIEN GRAVER DANS LE MARBRE sauf l’indépendance.
Gare au retour de bâton de la surenchère après l’indépendance…
Quand les choses vont mal le premier reflexe du peuple c’est de chercher des coupables…
On ira demander des comptes aux charlatans… les masques vont tomber, ou plutôt les têtes.. dans le monde kanak quand on règle ses comptes on ne fait pas semblant…
Moi, européen et sympathisant indépendantiste depuis des lunes, j’attends toujours une feuille de route claire et précise de nos responsables indépendantistes. J’étais à l’UNC et je souhaitais voir nos représentants s’y exprimer. Je suis très déçu et j’en discuterai avec tous mes amis sympathisants indépendantistes pour débattre sur le néant qui nous attend en essayant de convaincre ceux qui sont en charge de la “stratégie”, de prendre la parole, de nous expliquer et suite à la politique de la “chaise vide”, de nous reconquérir, nous qui il y a encore quelques jours, avions de l’ambition. on ne pourra pas voter… Lire la suite »
Plouf,
Ta sympathique naïveté me plait, mais elle m’inquiète aussi un peu…!!!
Ben oui, on a jamais eu de projet « complet » sur le modèle économique et social indépendantiste, en dehors des éternels points d’idéologie…!!!
Du coup, je m’étonne de ton étonnement…???
Plouf, comme dirait Lotla, t’es un con d’zor, sinon plus. Tu dois être macroniste de la 1ère heure , et cocu content, t’as raison vaut mieux être content…. mais… tu causes bien, comme les Zors.
Pfff! de mieux en mieux. Qu’ils ne s’étonnent pas des résultats aux référendums. Ils sont vraiment nul d’avoir fait ça en plus devant tous les jeunes du pays! Qui vous a conseillé de boycotter la colloque! Vous êtes entourés d’incapables ou quoi! c’est ridicule! Ça montre beaucoup de la suite des événements. J’aurai honte à votre place ! et les adhérents à ces parties, viré moi ces profiteur qui pensent qu’ eux !!
Y z’ont pas boycotté!! y z’ont “oublié”, y croyaient que c’était l’ote qui devait y aller… Mais ce n’est pas grave, on va ésspliquer à les nousôtres avec les mots mots à nous et y vont comprendre… Tchiiiiii !!
Pfff! de mieux en mieux. Qu’ils ne s’étonnent pas des résultats aux référendums. Ils sont vraiment nul d’avoir fait ça en plus devant tous les jeunes du pays! Qui vous a conseillé de boycotter la colloque! Vous êtes entourés d’incapables ou quoi! c’est ridicule! Ça montre beaucoup de la suite des événements. J’aurai honte à votre place ! et les adhérents à ces parties, viré moi c’est profiteur qui pensent qu’ eux !!