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Le désert aride de la pensée indépendantiste
On voudrait bien comprendre les indépendantistes, leur démarche, leurs idées, leur projet, leurs pensées… Mais on n’y arrive pas ! Rien de ce qui est dit et fait ne répond plus à une logique politique raisonnable et audible, comme si les leaders indépendantistes eux-mêmes ne croyaient plus au « grand rêve kanak d’indépendance ».
C’est embêtant de ne pas se comprendre, car cela empêche le dialogue, regardez ce qui se passe avec les pro et les anti-vaccin. Avec les indépendantistes ont est dans le même registre, et on ne comprend plus ni ce qu’ils veulent ni ce qu’ils font ou disent, comme le confirment les dernières prises de position de la Commission Exécutive de l’UC au cours de laquelle il a été décidé de mener une campagne pour expliquer pourquoi les indépendantistes ne feraient pas campagne ! « Nous allons donner une organisation sérieuse et responsable à cette non-participation, a-t-il été ainsi précisé très sérieusement. À partir de lundi, nous allons quadriller tout le pays pour apporter à nos militants notre vrai message. » Il y a là comme un hiatus que même un militant indépendantiste doit constater ! Dans la même veine, on peut relever les propos de Gilbert Tyuienon qui paraissent abracabrantesques à tout esprit sensé : « au lieu de faire des clivages dans la population, dit-il, l’Etat ferait mieux de nous aider à relancer l’économie du pays et à l’apaiser. » Mais que fait l’État depuis des mois sinon de déverser par tombereaux entiers des dizaines de milliards de cfp pour aider la Nouvelle-Calédonie à passer la crise Covid et à soutenir son économie ! Et le porte-parole du gouvernement d’en rajouter : « il faut relancer l’économie, insiste le maire de Canala, et entamer les réformes sociales et fiscales plutôt que de perdre du temps avec un référendum qui de toute façon ne comptera pas pour nous. » Mais les indépendantistes sont au pouvoir depuis la chute du gouvernement Santa qu’ils ont provoqués, et rien n’a été fait ni pensé ni construit pour relancer l’économie, à l’exception d’une hausse à venir de la TGC qui va accroitre les difficultés de nombre de secteurs et rogner encore le pouvoir d’achat des Calédoniens ! Mais nous sommes là en quelque sorte dans l’anecdotique et le superfétatoire, même si ces exemples soulignent quand même un peu l’état de déshérence de la pensée indépendantiste.
Nainville-Les-Roches !
Il faut bien avoir conscience que les indépendantistes ne veulent pas de ce 3ème référendum non pas tant parce qu’ils ont peur de le perdre, mais bien plutôt qu’ils ne sauraient quoi faire d’une hypothétique victoire du OUI. Souvenons-nous… La revendication initiale était celle de l’IKS, l’indépendance kanak socialiste, ce qui voulait bien dire ce que ça voulait dire : une indépendance pleine et entière avec primauté pour le peuple premier et un régime et une économique marxistes. A l’époque de l’IKS pure et dure, les cadres kanak indépendantistes allaient se former à l’université Patrice Lumumba de Moscou et les plus radicaux étaient envoyés en stage en Lybie dans les camps d’entrainement de Khadafi. En théorie, les Accords de Matignon prolongés par celui de Nouméa signaient la fin de l’IKS et envisageaient l’idée d’une indépendance pour tous, c’était d’ailleurs la réponse de Jean-Marie Tjibaou au JT de Patrick Poivre d’Arvor où il était invité en compagnie de Jacques Lafleur au lendemain de la signature des Accords de Matignon. « Comment voyez-vous la Nouvelle-Calédonie dans dix ans », lui demandait le journaliste et le président du FLNKS de répondre « indépendante, mais avec tous ». Mais en définitive, les kanak indépendantistes n’ont jamais vraiment renoncé à leur grand rêve d’IKS. Sur ce point, il est tout à fait significatif que jamais – mais vraiment jamais ! – les indépendantistes ne fassent référence aux notions majeures de « destin commun » et de « vivre ensemble » qui sont les piliers de l’accord de Nouméa. En 2021, leur référence demeure les discussions de Nainville-Les-Roches achevées sans aucun accord en 1983 et au cours desquelles le Front Indépendantiste (FI) avait mis sur la table le concept de « victimes de l’histoire ». Une notion mort-née qui permettait aux kanak de laisser entrevoir une ouverture aux autres, tout en demeurant démographiquement et donc politiquement majoritaires. La pensée politique indépendantiste est restée figée, bloquée, statufiée, à Nainville-Les-Roches dont tout le monde en Nouvelle-Calédonie a oublié la tenue et l’existence. Pourtant ce 10 novembre 2021, Daniel Goa déclare encore et toujours : « nous interpellons les forces non-indépendantistes pour leur rappeler l’histoire et que ce qui leur donne le droit de participer à ce référendum, c’est celui que nous leur avons donné à Nainville-les-Roches. Nous leur demandons donc de revoir leur décision car c’est de notre pays qu’il s’agit. Il ne sert à rien de passer en force. »
Une pensée moribonde qui exclue les jeunes
L’indépendance n’a d’avenir que si elle est sous-tendue par un projet et par quelque chose qui pourrait tenir de l’idéologie. On le voit bien aujourd’hui les indépendantistes n’ont plus ni l’un ni l’autre. C’est ce qui fait qu’ils sont coupés du pays réel, comme en témoigne la querelle qui oppose les partis indépendantistes à Florent Eurisouké, le promoteur et animateur d’ERSK TV, cloué au pilori pour ses propos par le Palika. Eurisouké porte une parole et des idées avec lesquelles on peut ne pas s’accorder, néanmoins il est porteur d’un courant, certes parfois radical, et d’une volonté d’expression en particulier de la jeunesse. Il est révélateur et intéressant que le Palika dans son communiqué s’offusquant des propos d’ERSK TV « dénonce une chasse aux sorcières mené par un mouvement prônant le dégagisme politique d’une génération d’élus politiques, cités comme les plus de 50 ans. » Le souci des indépendantistes, est qu’ils tiennent des discours passéistes, en se référant à des moments inconnus de la jeunesse et en s’appuyant sur des notions politiques d’un autre temps. L’autre problème est que, plutôt que de convaincre, ils stigmatisent. Dans ces conditions comment une pensée indépendantiste pourrait-elle irriguer la jeunesse qui n’a d’autre inquiétude et préoccupation que son avenir, un avenir qu’elle souhaiterait bien construire elle-même pour peu qu’on lui en laisse l’occasion ? Surtout si l’absence d’une pensée construite et politiquement logique, s’accompagne du recours à la menace qu’usent les indépendantistes de manière inconsidérée. Le peuple, en particulier dans sa composante la plus jeune, ne peut se satisfaire de la politique de la terre brûlée qu’a encore exprimée Jean Creugnet invité de RNC1ère ce 10 novembre : « si la consultation est maintenue le 12 décembre, dit-il, le climat social, politique et économique sera tendu et l’avenir institutionnel et politique de la Nouvelle-Calédonie, eh ben, il ne sera pas serein et il va falloir de toute façon réorganiser cette consultation, parce que nous allons la contester. Si elle est maintenue cette consultation, nous allons la contester. » L’indépendance était une hypothèse, crédible ou non selon ses convictions, mais elle se brise irrémédiablement sur le désert aride de la pensée indépendantiste.

Hubert B. “L’indépendance n’a d’avenir que si elle est sous-tendue par un projet et par quelque chose qui pourrait tenir de l’idéologie. On le voit bien aujourd’hui les indépendantistes n’ont plus ni l’un ni l’autre.” Pour la tendance dure de la mouvance indépendantiste, l’Union Calédonienne, qui a phagocyté le FLNKS au détriment de l’UNI (UPM, PALIKA), son seul projet est désormais celui de forcer la main à l’Etat en exigeant de lui qu’il signe un accord menant, sans votation populaire (référendum local), à la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. Avec elle et elle seule dans les faits. Le FNLKS n’étant plus… Lire la suite »
Rectification apportée à mon commentaire du 23 octobre 2025 21:11
Ce [
qui]qu’oublie de dire cet UC [-FLNKS]Hubert B (11 novembre 2021) : “L’indépendance n’a d’avenir que si elle est sous-tendue par un projet et par quelque chose qui pourrait tenir de l’idéologie. On le voit bien aujourd’hui les indépendantistes n’ont plus ni l’un ni l’autre.” Réflexion oh, combien toujours d’actualité. Amer constat : Ils sont toujours sur le même schéma de pensée, nos caciques chenus ou en devenir du “Front” (si tant est que “les vieux” leurs fassent un peu de place), daté du bon temps des décolonisation bâclées, des années d’après – guerre que, nombres d’entre – eux, n’ont pas connues, perçues. Temps anciens où,… Lire la suite »
Alors vieux cochon? T’es encore là? Tu aimes ça, hein, te faire biffler ton vieux groin ridé…
Par contre Teiva m’a dit qu’il en avait marre de ton vieux cul fripé, tu devrais faire des steps, et arrêter de picoler.
“Le désert aride de la pensée indépendantiste”, article publié le 11 novembre 2021 par Hubert B. Depuis cette date de parution à aujourd’hui (jeudi 5 juin 2025), il s’est écoulé 1302 jours soit 3 ans, 6 mois et 24 jours. On aurait pu croire qu’elle aurait évolué cette pensée, qu’elle se serait bonifiée. Awa ! Rien n’a changé, elle s’est même confortée dans son affadissement. Toujours, dans le mensonge, le déni, la réécriture de l’Histoire voire sa négation, le cynisme décomplexé. J’en veux pour preuve, SMHO, ce compte-rendu d’un interview sur NC1, d’un responsable au Gouvernement Local, un certain Claude Gambey (non élu… Lire la suite »
https://voixducaillou.nc/2024/06/20/nickel-debut-de-la-fin/
Je cite :
L’usine du Sud a été ciblée par les émeutiers, avec des dégradations commises à la station de pompage, ainsi que des tentatives de destruction des installations électriques, en particulier les lignes.
Et les mecs parlent d’indépendance.
Le désert aride de la pensée indépendantiste…
Il faudra, en temps et en heure, demander aux leaders indépendantiste de ce qu’il en est de l’indépendance fondée sur le nickel…. que l’on ne cesse de vandaliser : usine du Sud, la serpentine de Kouaoua, etc.
A part ça, les affaires courantes en kanaky
https://www.lnc.nc/article/faits-divers/sud/yate/quatre-blesses-dans-un-conflit-interclanique-a-yate
https://www.lnc.nc/article/faits-divers/nord/hienghene/un-conflit-entre-clans-degenere-a-hienghene-quatre-personnes-condamnees-a-de-la-prison-ferme
La France empêche des kanak de s’entretuer…
… heureusement qu’ils n’ont pas “la pleine souveraineté” dis donc !
Il me manque, mon copain “Jean Moulin”, on aurait pu discuter de ça en s’amusant !
Long interview de Victor sur [RFO -] NC la 1ère lors de son JT d’hier soir. On peut en déduire, AMHA, que ce n’est plus “un monde de divergence” qui sépare nos “2 + 2” du “Front” [UC – RDO – EO vs PALIKA – UPM] mais “un univers entier”. https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/5411727-edition-du-samedi-18-novembre-2023.html Néanmoins, là où ils se rejoignent nos “2 + 2”, c’est bien sur cet éternel discours tiers-mondiste qu’ils nous servent jusqu’à plus soif. Hors sol, hanté par un passé colonial qu’aucun de nos caciques du “Front” n’a connu et encore moins, vécu. Qu’importe, ils n’ont rien à offrir d’autre.… Lire la suite »
C’est récent du moins, en ce qui concerne cet article de “franceinfo:”. Par contre, pour ce qui est de “l’Univers du Discours” de nos djeunes [cette fois-ci] du “Front”… Biberonnés eux aussi à celui, de nos caciques chenus de ce même “Front”… https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/le-palika-se-reunit-a-lifou-pour-preparer-l-ultime-trajectoire-1441625.html “Le Palika se réunit à Lifou pour préparer “l’ultime trajectoire” Nous affirme un nouveau venu dans notre marigot politico-coutumier-affairiste local [PECQMC] : Judicaël Selefen “porte-parole du Palika”. “Ultime trajectoire”. Ce sera le mot d’ordre du comité directeur du Palika, qui se déroulera ce week-end à Lifou. Le dernier avant la venue de Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie à… Lire la suite »