Référendum : Mamie de Canala met les points sur les “i” !

Alors qu’au cœur de la société civile les voix se multiplient pour demander au Président de la République le maintien de la date du 3^ème référendum, le témoignage d’une mamie de Canala enflamme les réseaux sociaux Calédoniens. Vivant toute seule, ne sachant ni lire ni écrire, à 82 ans, la veuve Calista n’a pas la langue dans sa poche : pour elle, il faut aller voter.  « Balaye devant ta porte avant de demander l’indépendance ! » nous crie-t-elle. Qui entendra sa voix ? 

Tels des enfants capricieux, les élus indépendantistes boudent. Après les heurts entourant la reprise de l’usine du Sud en début d’année, après la chute du gouvernement qu’ils ont eux-mêmes organisée, après avoir fait la preuve de leur incapacité à s’entendre durant plus de cinq mois sur le nom du président de l’exécutif et après avoir quémandé des milliards à la France pour pouvoir équilibrer les comptes publics pour faire face à l’épidémie du COVID19, les leaders du FLNKS ont annoncé leur volonté de boycotter le dernier scrutin prévu par l’Accord de Nouméa. Avec une forme de lâcheté qui (de plus en plus) les caractérise, ils ont attendu pour cela que le ministre des Outremers soit remonté dans l’avion qui le ramenait en Métropole et c’est par un simple communiqué (qu’aucun leader indépendantiste n’a osé signer) que Sébastien Lecornu a appris que, finalement, les indépendantistes refusaient le référendum qu’ils avaient eux-mêmes exigé, puisqu’ils estiment aujourd’hui qu’ils ne peuvent pas le gagner…  Or, à quelques semaines du 12 décembre, les voix calédoniennes se multiplient pour mettre fin à cette farce et pour en finir avec cette période référendaire qui est en train de tuer à petit feu la Nouvelle-Calédonie.

“Ça fait 30 ans que ça dure ce machin-là. Il faut voter“

Et dans cette campagne un peu étrange où l’on demande, pour la 3^ème fois en quatre ans, à 185.000 électeurs de répondre à une question qu’ils connaissent désormais par cœur, résonne désormais une voix qu’on n’attendait pas. Cette voix, elle a 82 ans et c’est celle de mamie Calista. Veuve, vivant seule, originaire de Canala, elle a choisi de s’adresser à la jeunesse du pays sur les réseaux sociaux. Elle parle avec son cœur et sa raison, elle que la vie n’a pas épargnée et qui n’a que son courage à opposer à ceux qui, dit-elle « revendiquent, mais ne travaillent pas ». En effet, Calista ne fait pas de la politique, elle fait mieux que ça, elle nous explique la vie :

« Les cagoules ! Kanaky ! C’est bon kanaky, mais faut travailler aussi. Il faut voter. Ça fait 20 ans ou 30 ans que ça dure ce machin-là. Mais faut voter, c’est eux qui ont voulu, les kanaky-là, c’est eux qui ont voulu (…) Ils sont venus voler deux fois ici, venus voler une vieille, qu’a rien, au lieu de demander. Ils sont où les parents ? (…) Ils revendiquent les terres mais ils ne travaillent pas (Mamie Calista, 09/11/21 ; sources : FB) »

Il faut dire qu’aujourd’hui, les discours politiques étant tellement aseptisés, il est rare d’entendre des paroles de vérité ou de simple bon sens dans l’espace public. Et alors que le Gouvernement national hésite encore à maintenir la date du 3^ème référendum par peur de voir des militants indépendantistes « foutre le bordel » et plonger la Nouvelle-Calédonie dans un nouveau cycle de violences, cette mamie de Canala nous explique à tous (et au Président de la République et au ministre de l’Outre-mer par la même occasion) que, de toute façon, quelque soit leur décision, les « pro-kanaky » foutront le bordel….

« Il faut voter. Et même si ils perdent, ils vont foutre le bordel. Même si ils gagnent, ils vont foutre le bordel. Déjà-là ils ont perdu la dernière fois-là, ils ont foutu le bordel ! Drapeaux kanaky partout ! Moi j’ai honte. Ils ont voulu un drapeau, ben il faut respecter leur drapeau (Mamie Calista, 09/11/21 ; sources : FB) »

Pour cette dame qui a perdu son mari il y a quatre ans et sa fille unique l’année dernière, beaucoup d’indépendantistes ont en effet abandonné ou renié les valeurs de la coutume (laquelle accorde normalement une place considérable aux personnes âgées). De plus, elle estime que le « fric » leur a fait tourner la tête :

« Je sais qu’est-ce que c’est d’être malheureuse. Le fric il a détourné leur tête, mais avant chez nous non y-avait pas ça. Ils veulent l’indépendance ? Mais la coutume d’abord chez eux : faire attention à leur vieux avant de demander l’indépendance. L’indépendance, c’est bon, mais balaye devant ta porte avant de demander l’indépendance ! Alors réfléchis bien, réfléchis bien… Vous avez le temps jusqu’à la fin de l’année-là, réfléchis bien dans vos petites têtes (…) Il faut aller voter ! C’est tout ce que je vous demande : votez (Mamie Calista, 09/11/21 ; sources : FB) »

En vérité, ce témoignage qui a déjà, en quelques heures, fait réagir des milliers d’internautes sur les réseaux sociaux nous prouve que Mamie Calista fait partie de ces légions de petites âmes obscures, souvent silencieuses, qui en ont ras les claquettes de tout le bordel provoqué par les leaders du FLNKS…

La société civile écrit au Président de la République

Dans le même temps et dans le même esprit, mais de façon beaucoup moins polémique il est vrai, une cinquantaine de personnalités calédoniennes ont adressé aujourd’hui une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour l’encourager à maintenir la date du référendum au 12 décembre. Parmi eux, on retrouve des champions Olympiques, des représentants syndicaux et patronaux, le président de la CAFAT, du MEDEF-NC, de la CPME-NC, des présidents d’associations, des responsables coutumiers wallisiens, des acteurs de la santé ou encore des personnalités telles que Antoine Kombouare ou encore Robert Teriitehau :

« Cette consultation doit clore un cycle qui mobilise les Calédoniens dans une campagne quasi permanente depuis bientôt quatre ans, que le document concernant les conséquences du OUI et du NON a contribué à éclairer (…) Continuer à diviser la société une année de plus serait néfaste et dangereux, car les Calédoniennes et Calédoniens, notamment les jeunes, ont perdu toute perspective quant à leur avenir. Politiquement, socialement, économiquement, notre pays ne s’en relèverait pas. La réalité est qu’au terme d’une campagne électorale référendaire quasi permanente depuis bientôt quatre ans, les Calédoniennes et les Calédoniens espèrent enfin conclure le processus démocratique de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie conformément aux Accords (Lettre ouverte au président de la république – 09/11/21) »

Alors que les leaders indépendantistes boudent et se réfugient dans le boycott de la campagne et le déni des réalités, ce sont en vérité toutes les forces vives du territoire qui implorent le Président de la République de faire preuve de courage politique pour sauver la Nouvelle-Calédonie. Seront-elles entendues ?