Quand Le Chien Bleu se tire une balle dans la patte : les indépendantistes dévoilent leur vraie nature

Alors que dans son édition du mois, le Chien Bleu titre fièrement que “les hauts fonctionnaires parisiens ne comprennent rien à la Calédonie“, au même moment, les indépendantistes envoient des courriers à Matignon qui révèlent une toute autre vérité : celle d’un projet d’indépendance fondé sur l’exclusion et le rejet des non-Kanaks. Le courrier officiel de Macate Wenehoua en est l’illustration parfaite. Ironie du sort, en dénonçant l’État français, le Chien Bleu ne fait que prouver qu’il avait raison de ne pas leur faire confiance. Echec.

Dans son édition de mars 2025, Le Chien Bleu titre en Une : “Les hauts fonctionnaires parisiens ne comprennent rien à la Calédonie.” Et, comme pour illustrer son propos, il consacre un dossier aux “pions de Roch Wamytan au gouvernement”, laissant entendre que l’État français serait aveugle aux réalités locales et manipulé par des intérêts indépendantistes. Une attaque classique du Chien Bleu, ce journal d’opinion qui – depuis l’échec cuisant de son directeur à racheter Les Nouvelles-Calédoniennes pour un somme dérisoire avant de se les faire souffler par Jean-Pierre Dang – oscille entre aigreur gauchiste et conspirationnisme local. Mais cette fois, il se prend magistralement les pieds dans le tapis. Car si les fonctionnaires de l’État “ne comprennent rien“, alors pourquoi les dirigeants indépendantistes passent-ils leur temps à leur écrire en ce moment ?

Un courrier qui change la donne

L’exemple parfait nous vient d’un courrier envoyé ce mois-ci à François Bayrou par Macate Wenehoua, ancien maire de Lifou, premier architecte kanak et figure historique du Palika. Ce courrier, que nous avons pu consulter, expose une vision radicale et inquiétante de l’avenir du territoire. Wenehoua y explique que :

« S’agissant des personnes ayant choisi de rester dans le cadre français, en particulier celles qui se sont opposées à l’indépendance lors de la dernière consultation référendaire, elles auront l’opportunité de confirmer leur choix en échangeant avec le Ministre des Outre-mer et le Représentant de l’État. Cet échange permettra d’examiner les modalités de leur réintégration en France ou ailleurs (Macate WENEHOUA – Courrier au 1^er ministre ; mars 2025) »

Ainsi, pour ce responsable indépendantiste, les personnes ayant voté “NON” à l’indépendance devraient être “réintégrées en France ou ailleurs”, sous-entendant un nettoyage ethno-politique. Mais il va encore plus loin :

« Nous mettrons en place cette année une communauté identitaire nationale, réunissant exclusivement ceux qui ont vocation à détenir une carte d’identité nationale kanak. Naturellement, les individus qui ne disposeront pas de cette carte seront définis comme étrangers au pays et devront, dans un délai qui sera fixé par les nouvelles autorités compétentes, quitter le territoire pour rejoindre une autre destination (Macate WENEHOUA – Courrier au 1^er ministre ; mars 2025) »

Une “communauté identitaire nationale” serait donc mise en place, conformément à une carte d’identité kanak aux seuls “vrais” citoyens du pays… Ceux qui ne disposeraient pas de cette carte seraient « étrangers au pays » et contraints de partir dans un délai fixé par les nouvelles autorités. Le message est cristallin : une Nouvelle-Calédonie indépendante ne serait pas pour tout le monde.

Coup de grâce pour Le Chien Bleu

Et c’est là que Le Chien Bleu se ridiculise tout seul. Si les hauts fonctionnaires parisiens ne comprenaient rien à la Nouvelle-Calédonie, comme le clame la Une de ce journal, alors comment expliquer que ce courrier confirme tout ce que ces mêmes fonctionnaires redoutaient ? Mettez-vous à la place des conseillers de Bayrou :

• Frédéric Joram, chef du pôle Outre-mer de Matignon.
• Mikael Quimbert, son adjoint, spécialiste des dossiers ultramarins.

Ces hommes sont des technocrates aguerris, bardés de diplômes, ayant conseillé plusieurs gouvernements. Peut-être ne sont-ils pas des experts de la culture kanak et de l’Océanie, mais en lisant un tel courrier, ont-ils vraiment besoin d’en savoir plus ? Ils comprennent instantanément que l’indépendance, dans la vision de ces radicaux (co-fondateur du Palika), ne se fera pas dans un esprit de « destin commun », mais dans une logique de purge ethnique et idéologique. Et là où Le Chien Bleu voulait dénoncer l’incompétence de Paris, il ne fait en réalité que prouver que l’État a raison de ne pas laisser la Nouvelle-Calédonie entre de telles mains.

Les indépendantistes, leur propre pire ennemi ?

Ce courrier révèle aussi une chose essentielle : les indépendantistes n’ont décidément rien appris, ni rien compris. S’ils voulaient rassurer l’État, c’est raté. Ce type de déclaration ne fait que convaincre Paris qu’il faut à tout prix éviter une rupture brutale. S’ils voulaient affaiblir la position loyaliste, c’est encore raté. Car un tel projet radical va pousser même les modérés à s’unir pour empêcher ce scénario cauchemardesque. S’ils voulaient démontrer leur intelligence politique, c’est toujours raté. Car il est impossible d’être pris au sérieux en proposant une “épuration” ethnique ou territoriale et en se présentant ensuite comme un partenaire crédible de dialogue.

Le naufrage du Chien Bleu

Pendant ce temps, Le Chien Bleu, fidèle à sa ligne gauchiste-progressiste anti-État, se retrouve à défendre l’indéfendable. Son discours est devenu tellement prévisible qu’il en devient risible. Il se voulait le “contre-pouvoir” calédonien, mais depuis la disparition de Jacques Lafleur, il n’est devenu qu’un tract moisi pour indépendantistes aigris. Il voulait dénoncer l’aveuglement de Paris, il a juste prouvé que les plus aveugles étaient ceux qui prétendent incarner l’avenir du pays. L’histoire jugera sévèrement Le Chien Bleu, mais il semble déjà condamné à finir là où il a toujours été destiné à croupir : dans l’égout des illusions perdues.