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Du gouvernement Nounou… au gouvernement Neuneu
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local ne sert plus l’intérêt public : c’est devenu une agence de conseils domestiques, un distributeur de bons sentiments et de communiqués inutiles. La dernière salve de publications officielles pourrait faire croire à une parodie. Mais non. C’est la réalité de juin 2025.
Ne touchez pas la suie ! Ne mangez pas les poissons !
Premier exemple : le gouvernement calédonien envoie une alerte sanitaire suite aux incendies criminelles. Le message ? Il faut nettoyer les terrasses à l’eau claire, porter des gants de ménage, ne pas consommer de poissons ou légumes souillés… Merci, docteur Obvious !
Le plus gênant ? Ce n’est pas la prévention en soi. C’est la posture infantilisante, répétitive, bavarde, typique d’une technocratie sans action réelle. La puissance publique ne reconstruit pas, n’indemnise pas, mais elle vous explique comment passer la serpillière. Les onze membres de notre pseudo-gouvernement gouvernent les balais.
Appel à projets, ateliers câlins et ciné-débats compassionnels
Deuxième salve : les “1000 premiers jours“, programme totalement copié-collé de l’Hexagone, où l’on finance des appels à projets pour jeunes parents, ciné-débats sur les “jeunes mères”, et ateliers maternité. Montant annoncé : 10 millions CFP. Soit 84 000 euros. Pour toute la Calédonie.
Des structures associatives sont invitées à “soutenir la parentalité”. Très bien. Mais pendant ce temps : des familles n’ont plus de quoi mettre leurs enfants en centre aéré ; des jeunes mères vivent dans des squats ou en foyer sous pression ; l’économie réelle s’effondre.
Le gouffre entre les petits outils psycho-sociaux et la gravité de la situation est abyssal. On ne fabrique pas une société avec des conférences PowerPoint en cinéma d’art et essai.
Et pendant ce temps, les chats sont enfin identifiés
Troisième acte : la semaine nationale de l’identification des animaux de compagnie. Objectif : faire pucer Minette et Médor. Peut-être pour qu’on les retrouve après la prochaine insurrection organisée par des collaborateurs du gouvernement (Christian Tein était rémunéré par le cabinet de la présidence du gouvernement jusqu’à son arrestation). Un exécutif qui perd le contrôle du territoire mais relaye des campagnes nationales sur les puces électroniques pour chats errants, c’est un organisme qui a abandonné le réel. Et pendant que le gouvernement multiplie les appels à projets gadget, les ciné-débats compassionnels et les campagnes de prévention sur les chats pucés, les lycées calédoniens tombent en ruine.
Des bâtiments infestés de termites. Des plafonds effondrés. Des douches qui fuient, des toilettes hors service, des salles inaccessibles. À Koné, à Pouembout, à Nouméa. Le tout sous la gestion de la Nouvelle-Calédonie depuis le ridicule et délétère transfert de la compétence enseignement à nos politiciens locaux.
Mais où est passé l’argent ?
Depuis 2012, la Nouvelle-Calédonie reçoit chaque année environ 883 millions de francs CFP de l’État pour l’entretien des lycées. Et devinez quoi ? Cette somme, destinée à maintenir en état les établissements scolaires du secondaire, a fondu dans la gabegie administrative. Année après année, les membres du gouvernement local ont détourné une part croissante de cette enveloppe pour équilibrer leur propre budget, financer leur train de vie, voyager au frais du contribuable Français et nourrir leur caste. Au lieu d’aller aux toitures, à l’entretien, aux salles de classe, l’argent est allé aux frais de fonctionnement, aux doublons structurels, aux subventions clientélistes. Au bas mot, ce sont plus de 10 milliards de francs CFP qui ont été ainsi pris aux lycées depuis douze ans. Résultat : des bâtiments s’effondrent, les élèves étudient dans des conditions indignes, et ceux qui ont vidé les caisses font encore les donneurs de leçons.
Alors on y est. L’État transférait l’argent pour l’éducation. La Calédonie l’a dilué pour faire tourner la machine. Aujourd’hui, les plafonds s’effondrent. Et eux continuent d’imprimer des plaquettes colorées sur les “1000 premiers jours”. C’est ça la vérité : ils sacrifient les lycéens pour financer leur propre survie. Ce faisant, ils n’ont pas détruit que des écoles : ils ont détruit la confiance qu’on pouvait encore avoir en eux.
Le gouvernement calédonien ne gouverne pas, il simule
Il simule l’action par des communiqués. Il simule la stratégie par des appels à projets. Il simule le lien social par des visuels rassurants. Il simule l’écoute par le silence.
Bienvenue dans la gouvernance par la ouate : molle, opaque, inutile, mais très attentive à vos émotions. Et si vous avez un doute : n’oubliez pas de porter des gants avant de ramasser les cendres de ce pays.

D’un côté à l’autre ils ne valent pas un cachou et pourtant comme des sangsue ils s’accrochent, vous pompent le sang, la moelle pour effectivement se maintenir eux et surtout leurs comptes en banque.
Mais l’état est largement coupable en ne contrôlant pas les fonds.