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Les trois mensonges : Covid, Macron, Bougival
Depuis sept ans, le territoire passe d’une panique à l’autre sans jamais se souvenir de la précédente. Covid, Macron, Bougival : trois épisodes d’un même réflexe collectif — la peur comme méthode politique. Ce n’est pas un réquisitoire : c’est l’autopsie d’un peuple qui ne veut plus avoir eu tort. Diagnostic.
A Nouméa, la peur a remplacé la pensée. Il y a des peuples qui apprennent, et d’autres qui oublient. La Nouvelle-Calédonie, elle, répète.
Depuis sept ans, trois séquences ont révélé la même mécanique : le Covid, Macron, Bougival. Trois crises différentes, une seule logique : la peur, l’adhésion, la faute, puis l’amnésie. C’est notre maladie politique : nous transformons chaque soumission en souvenir honteux, puis en silence.
Le Covid — la peur comme méthode
Les chiffres de l’ISEE sont clairs :
Année Décès Écart
2020 1 627 —
2021 1 983 +356
2022 1 902 +275
2023 1 864 +237
Sur quatre ans, la seule véritable surmortalité se concentre sur quelques mois de 2021. Trois cents morts supplémentaires environ, pour une population de 260 000 habitants. C’est tragique, mais c’est une épidémie courte.
Pourtant, la réaction fut démesurée : trois confinements, un pays bloqué, des entreprises à genoux, des familles isolées, et une défiance durable. On a traité la peur comme une politique publique. Et cette peur a tout emporté, jusqu’à nos finances : la “dette Covid” hante encore le budget du pays, comme la preuve d’une obéissance sans mémoire.
Le pire n’est pas l’erreur sanitaire : c’est l’absence d’aveu politique. En octobre 2021, le Congrès vote l’obligation vaccinale à l’unanimité. Deux mois plus tard, il l’annule en silence. Pas un mot d’explication. Le pays s’est couché, puis a oublié. La “crise sanitaire” n’a pas été une épreuve : c’était un test d’obéissance. Et nous l’avons tous raté.
Macron — le mirage du chef providentiel
Quand Emmanuel Macron vient à Nouméa en 2018, tout le monde se prosterne. L’Union Calédonienne salue son courage. Les loyalistes parlent d’homme d’État. Les médias locaux s’extasient. Son discours du Théâtre de l’île devient un rituel : le président qui comprend enfin la Calédonie.
Sept ans plus tard, personne ne s’en réclame. Les mêmes qui l’encensaient se détournent de lui, comme on efface un souvenir embarrassant. La soumission a changé de camp, mais pas de nature.
Bougival — la paix transformée en panique
Juillet 2025. Sous les caméras, les loyalistes et une partie du FLNKS signent ce qu’ils appellent “l’accord historique de Bougival”. Les communiqués parlent d’un tournant, d’une “paix retrouvée”.
Trois mois plus tard, Manuel Valls lui-même reconnaît à l’Assemblée que ce texte n’était qu’un projet, conditionnel, sans validation politique. En clair : l’accord n’existait pas.
Depuis, les visages se ferment et les mots changent. “Texte de travail”, “malentendu”, “piste”, “procédure” : chacun efface sa signature comme on efface une faute. Et l’histoire se referme comme elle avait commencé : dans la peur. Peur du vide, peur de Paris, peur du chaos.
Au point qu’en octobre 2025, l’Assemblée nationale vote le report des élections provinciales, sans même citer Bougival — se bornant à évoquer une “reprise de discussion en vue d’un accord”. La paix promise s’est dissoute dans le silence : on n’a pas signé la paix, on a simplement repoussé l’échéance.
La peur comme coutume
Chez les Kanak, elle s’appelle discipline de lutte : “la lutte ne doit pas cesser faute de combattants.” Chez les Calédoniens français, elle s’appelle loyauté : “la République ne doit pas fléchir.” Deux faces d’un même réflexe : obéir pour ne pas trahir. Mais à force d’obéir, plus personne ne pense.
Le pays vit dans le réflexe, pas dans le discernement. Chaque camp rejoue la même pièce : les uns par fidélité à leurs martyrs, les autres à leurs chefs, tous par peur de reconnaître leurs erreurs. Et comme toujours, la peur produit la discipline, la discipline produit le mensonge, et le mensonge produit l’amnésie.
La vraie maladie : l’amnésie morale
Le drame de la Nouvelle-Calédonie n’est pas politique : il est devenu mental.
Nous sommes devenus un peuple qui ne veut plus avoir eu tort. On se ment à soi-même pour ne pas rougir. On gomme, on renomme, on reformule. Chaque crise est effacée, chaque faute réécrite, chaque illusion recyclée.
- On a eu peur du virus : on a enfermé nos gosses.
- On a eu peur du vide : on a glorifié Macron.
- On a eu peur du chaos : on a signé Bougival.
Et chaque fois, on a appelé cela du courage.
Épilogue
Les trois mensonges — sanitaire, providentiel, politique — ne racontent qu’une seule histoire : celle d’un pays qui préfère la peur à la vérité, et le récit au réel.
- Le Covid nous a appris à obéir.
- Macron nous a appris à espérer.
- Bougival nous a appris à mentir ensemble.
Ce texte, qu’ils appellent “accord”, n’a jamais existé que pour apaiser les consciences : une liturgie d’hommes fatigués, récitant la paix pour ne pas voir la ruine. Chacun savait que rien n’était réglé, mais tous ont préféré la mise en scène à la honte.
D’ici l’élection présidentielle, ils renieront tous y avoir cru. Certains diront qu’ils n’étaient pas là. D’autres invoqueront la complexité, la nuance, la fatigue. Ce sera la dernière étape du mensonge : l’amnésie.
La peur a remplacé la pensée, puis la pensée a remplacé la vérité, et la vérité, enfin, a cessé d’avoir des témoins. Tant que nous confondrons le courage avec le confort, nous referons Bougival. Encore et encore.
Un peuple ne se trahit pas d’un coup : il se trahit chaque fois qu’il confond la paix avec la peur.
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Message au microcosme politico-médiatique calédonien qui nous lit dans la honte et souvent par obligation :
Ceux qui nous suivent depuis longtemps savent que ces trois mensonges avaient déjà leurs avertissements. En 2016, nous avions averti nos lecteurs de « la supercherie du phénomène Macron ». En 2021, Nous dressions l’état des lieux de « l’hystérie autour du Covid ». Et en août 2025, nous avons annoncé « pourquoi Bougival va s’effondrer ».
Dans ces colonnes, on ne prédit rien : on observe, on relie et on écrit ce que le réel finit toujours par confirmer.
Certains nous lisent pour comprendre, d’autres pour se rassurer. Les premiers se libèrent, les seconds se retiennent.
Mais tous savent, désormais, que le réel ne demande plus la permission de revenir.

Difficile de suivre quand même :
Législatives NC : pourquoi il faut voter pour les candidats d’Emmanuel Macron ! – Calédosphère
Bonjour, Rien d’incohérent — il faut simplement remettre les textes dans leur contexte. En 2022, l’article que vous citez signé HubertB s’adressait aux électeurs Loyalistes. L’enjeu était clair : obtenir du président la modification constitutionnelle qui devait traduire dans la loi les trois référendums. Voter pour les candidats de sa majorité n’était pas un acte d’adhésion idéologique, mais un choix de cohérence nationale et de pragmatisme, comme le font nos voisins Polynésiens : voter selon l’intérêt du territoire, pas pour une écurie. Deux ans plus tard, le constat est simple : Emmanuel Macron n’a pas tenu cet engagement. Il n’a… Lire la suite »
“Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.”
Benjamin Franklin
La pensée du jour du” barjot du site ! Et comme disait Coluche, “le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par homme et le syndicalisme c’est l’inverse !” Et vive le capitalisme à la Xi ou à la Poutine ou à la Kim Jung ….ou à la Maduro ou à la Trump! Sinon ,AHURI tu fais comment pour parler grossièrement ” bouffer” tous les jours ? Tu vas nous les briser encore longtemps” les noix de bancoulier ” avec tes commentaires déconnectés de notre réalité néo – calédonienne , au moment où plus que jamais les modestes -pour la plupart –… Lire la suite »