USTKE : défilé « pépère » pour le 1er mai

L’organisation syndicale n’a pas rassemblé la foule des grands jours pour son traditionnel défilé organisé chaque 1er mai. Un millier de personnes ont néanmoins manifesté à Nouméa – aussi – en signe de solidarité avec le Vanuatu.

Cette année, le syndicat présidé par l’élue du congrès Marie-Pierre Goyetche a choisi de placer la célébration de ce 1er mai 2015 sous le signe de la solidarité avec les habitants du Vanuatu durement frappés par le cyclone Pam. Pour la 33ème fois, l’USTKE a donc réuni ses militants et ses sympathisants pour marcher dans les rues du centre-ville de Nouméa afin, comme son communiqué le spécifiait, de « respecter la tradition » et par « devoir de mémoire ». L’organisation dans laquelle l’homme d’affaire Louis Kotra Uregei reste encore particulièrement influant en a profité pour évoquer ses principales revendications. Parmi elles, la création d’emploi, le partage des richesses, la lutte contre les abus dans la formation professionnelle ou encore l’augmentation du pouvoir d’achat afin de lutter contre la vie chère. L’USTKE reste en effet attachée à une amélioration du pouvoir d’achat plutôt qu’à « une politique de baisse des prix ».

Un défilé plus discret

Il est loin le temps où comme en 2008 près de 5000 personnes étaient venues suivre le camion-sono de l’USTKE où lorsqu’en 2004 feu Gérard Jodar haranguait 4000 manifestants quelques jours avant les provinciales en déclarant à la foule « S’il faut mettre 10 000 personnes dans la rue pour faire respecter leurs promesses électorales nous les mettrons ! ». De même, le discours social s’est bien doublé cette année d’une revendication politique pro-indépendantiste, mais sans pour autant sortir de l’ordinaire. A croire que la fougue originelle n’est plus là ? Voire. Reste qu’en 2012, Louis Kotra Uregei avait créé la polémique en pleine campagne des législatives en déclarant lors du défilé qu’il n’y avait plus rien d’autre à négocier que « Kanaky 2014 ! ». De même l’année précédente, ragaillardies par la montée du drapeau du FLNKS, selon la police 5000 personnes avaient défilé derrière une flopée d’élus indépendantistes. Ainsi, le président du RDO Aloisio Sako, Jacques Lalié de l’UC-FLNKS, mais aussi le président de l’Union Calédonienne d’alors Charles Pidjot étaient venus se joindre au cortège de LKU. A l’époque le Parti Travailliste avait même un représentant au gouvernement.

Hier, sous le coup des déboires électoraux de son parti « frère » et de la perte de la moitié de ses élus au congrès, l’organisation syndicale a plaidé pour « l’organisation de la consultation référendaire de 2018 » et pour obtenir ce jour-là « 50% + 1 voix » afin de faire de l’indépendance une réalité. Kanaky 2018 ?