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Nidoïsh Naisseline : la mort d’un seigneur
Nidoïsh Naisseline, le grand chef de Guahma et leader du LKS est mort hier après-midi des suites d’une longue maladie. C’est une figure incontournable de la vie politique calédonienne qui disparait. Un humaniste et un seigneur s’en va.
Au début de l’année 1969, des étudiants kanak et des non-kanak progressistes sont revenus diplômés de métropole. Fortement marqués par la « révolution de mai 68 », ils ont commencé à militer pour davantage de droits pour le peuple kanak « laissé à la marge ». Alors qu’un petit groupe d’entre eux s’était rendu dans un restaurant des baies, les serveurs ont refusé de les servir. De là a commencé ce qu’ils nommeront plus tard « l’aventure des foulards rouges». Des graffitis sont apparus sur les murs de Nouméa quelques jours avant le 14-Juillet pour dénoncer ces formes de « ségrégation ». En septembre, un tract révolutionnaire faisant état d’évidentes discriminations raciales a été distribué. Celui-ci a été traduit en Maré et en Lifou, un acte totalement illégal à l’époque. Des membres du mouvement ont ensuite été arrêtés et emprisonnés.
Parmi eux, il y avait Nidoish Naisseline.
Seul héritier d’Henri Naisseline, Grand Chef de Guahma (lui-même premier chef coutumier à avoir répondu à l’appel du Général de Gaulle en juin 40), l’arrestation de Nidoish Naisseline a immédiatement entrainé des émeutes à Maré dès le 2 septembre 1969. Ce jour-là, la presse a commencé à parler des « foulards rouges », l’organisation qu’avait justement fondée le jeune homme, alors âgé de 24 ans.
L’éternel étudiant-humaniste
Né le 27 juin 1945 dans la Tribu de Nece à Maré, Nidoish succède à son père en 1973. Le clan Naisseline, qui dirige la chefferie de Guahma depuis le 18ème siècle avait compris très tôt les grandes dispositions intellectuelles du jeune homme. D’abord étudiant au lycée Jean-Jacques Rousseau à Montmorency, il entreprend des études de droit à la faculté de Paris, puis se tourne vers la sociologie dont il obtient une maitrise en 1972. De retour au pays, il fonde en 1975 avec d’autres leaders indépendantistes – dont Elie Poigoune – le Parti de Libération Kanak (Palika), le premier parti politique calédonien prenant alors ouvertement position pour une émancipation de la Nouvelle-Calédonie d’avec la France. Qualifié par le pouvoir central de « révolutionnaire », entre 1969 et 1978, il est emprisonné à trois reprises ce qui ne l’empêche pas d’être élu à l’assemblée territoriale dès 1977.
Un signataire de l’accord de Matignon
En 1981, opposé à la ligne dure défendue par Jean-Marie Tjibaou et au parti socialiste de François Mitterrand, il créé le LKS (parti de Libération Kanak Socialiste). Adversaire de la lutte armée et partisan d’une indépendance multiraciale qui exclurait la rupture avec la France, il s’oppose au boycott des élections prôné par le FLNKS et appelle tout le long de la période des évènements à maintenir le dialogue avec les forces loyalistes opposées à l’indépendance. Signataire en 1988 des Accords de Matignon-Oudinot, il est ensuite élu à l’assemblée de la province des îles et ce sans discontinuité jusqu’en mai 2014.
Le sage du congrès
« Avant d’être de son ethnie, de sa culture ou de sa religion, on est d’abord des êtres humains avec une certaine dignité ». Ce discours humaniste Nidoish Naisseline l’aura tenu envers et contre tous tout au long de sa vie. Élu président de la Province des îles en juillet 1995, il se fait remarquer dès son entrée en fonction en prônant l’égalité homme/femme lors de son premier discours devant l’assemblée :
Il nous faut aider la promotion de la femme, dans quelque domaine que ce soit (Nidoish Naisseline)
Plus tard, en juillet 2010, il créé la sensation au congrès de la Nouvelle-Calédonie en exprimant, lui l’indépendantiste, son désaccord envers la logique du double drapeau et ses regrets de ne pas voir aboutir la recherche pour un drapeau commun calédonien :
Je me vois très mal voter contre le drapeau du FLNKS (…) mais dans mon fort intérieur je souhaite qu’il y ait un seul drapeau, qui n’exclut aucun calédonien (Nidoish Naisseline)
Président du conseil d’administration d’Aircal, il acquiert la sympathie de l’opinion publique en s’opposant fermement à Gérard Jodar et à ses tentatives de blocage de la compagnie aérienne. Présent lors de la « marche citoyenne » d’aout 2009 qui regroupa plus de 25.000 personnes dans les rues de Nouméa, il marque son attachement à la lutte contre la violence et sa volonté de ne pas céder aux revendications de la frange dure de l’USTKE. Marqué par les affrontements de Maré qui ont vu en aout 2011 la mort de 4 personnes et une trentaine de blessés sur fond de conflits fonciers, diminué par la maladie, Nidoish Naisseline annonce son retrait de la vie politique le 21 janvier 2014, quelques semaines avant les élections provinciales. Son fils Dukocas Naisseline lui avait auparavant succédé à la grande chefferie de Guahma il y a exactement 8 ans et deux jours, le 6 juin 2007.
Comme un seigneur…
Calme, pondéré, pédagogue, chez tous ceux qui l’auront rencontré ou approché, chez tous ceux qui l’auront entendu ou écouté, le même sentiment prédomine : cet homme avait de la classe. Ce que, jadis, on nommait l’élégance. Cette élégance naturelle qu’ont ceux qui sont prédestinés à exercer de haute fonction et à vivre pleinement, debout, « face aux hommes et devant l’Histoire ». Aujourd’hui, l’île de Maré pleure la mort d’un seigneur.
L’ensemble de la rédaction de Calédosphère adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Nidoïsh Naisseline ainsi qu’à son clan et à son district.
Merci à Caledosphere pour la justesse des arguments et du vocabulaire. Que le Dieu des si Guahma vous aide à combattre le bon combat ,celui des valeurs de la dignité humaine.
bonjour
“Les coutumiers reprochent au plongeur le passage illicite sur des lieux marins coutumiers.”
Le Zam (Zoreil à merde), s’est fait corriger à juste titre…il était prévenu….”là et là interdiction d’y mettre les pieds”… et il a dit OUI le Zor en pensent dans sa petite tête de parisien j’irai plonger ou ça me chante….bien fait pour sa gueule, point barre.Un peu de RESPECT le Zam !T’es pas chez toi ici.
” j’irai plonger ou ça me chante….”
Même pas, il n’a fait que passer pour aller plonger ailleurs. Et les petits fachos lokaux ont quand même été condamnés, même si c’était bien trop légèrement.
Quant aux supposés ZAM, vous savez ce qu’ils disent à Yvan la Merde ?
“Un peu de RESPECT le Zam !”
Curieux de constater à quel point en NC c’est parmi ceux qui réclament le plus de “respect” à tout bout de phrase et de champ que l’on déplore le plus d’individus qui en manifestent le moins pour eux-même, leur famille et de manière générale leurs contemporains. Le plus grave étant que ces talibans-là, comme ceux d’Afghanistan, confondent souvent “respect” avec “soumission”.
Un(e) autre gérant de club de plongée a eu par la suite un problème, à Ouvéa : la pauvre dame avait été frappée par derrière avec un coupe-coupe par un ivrogne qui refusait de pisser ailleurs que sur les murs de son local.
Vous n’avez rien compris! Le local a été installé sur d’anciennes pissotières traditionnelles des temps d’avant (avant, avant).
juste une question ?qui a payé le saccage du foyer des étudiants calédonien à paris?
la seule chose qu’il m’a dit c’est de ne pas croire au père noel
la mémoire collective est très courte quand ça arrange ses membres !!!
Le “roi” est mort, vive le roi ! 🙂
http://www.routard.com/forum_message/1614571/plongee_a_mare.htm
” Me Boissery pour la défense de Nidoish Naisseline avait plaidé le droit des coutumiers sur la mer.”
Encore un défenseur des popprimés
Et merde, message encore parti tout seul !
Encore un défenseur des pauvres opprimés, l’avocat. Ailleurs on aurait parlé de tontons macoutes et condamné par de la prison ferme.
Un défenseur des popinées, vous vouliez dire? Mais non: c’était des garçons de Marrrrrrrrwé! LOL
On ne connait pas l’histoire: certains “investisseurs” sont parfois d’un tel irrespect que la gifle du grand chef (un vrai celui-là, pas comme le diacre de Saint-Louis) était justifiée.
était … sans doute justifiée
“sans doute justifiée”
Pourquoi être venu en force pour “accueillir” cet”investisseur” ?
Maré a tout à gagner des clubs de plongée : pas de dommage environnemental (pas de pêche et respect total des sites de plongée, bien évidemment) et attraction de touristes.
Et là, en plus, ils ne faisaient que PASSER, je voudrais voir qu’on m’empêche de simplement passer en mer si aucune interdiction n’est mentionnée sur les cartes et autres documents officiels : il y a un droit international de la mer, que tout pays doit strictement respecter et faire respecter.
bave pas la canne !!!!énoro ne cecen