Large défaite de la gauche aux départementales

Le 2ème tour des élections départementales de ce dimanche a amplifié les résultats du 1er tour. L’union de la droite et du centre remporterait entre 66 et 70 départements (sur 98) et la gauche en perdrait près d’une trentaine. Le Front National s’implante sans être en mesure de présider un conseil général.

Dès 20h15, Nicolas Sarkozy a jugé que la défaite de la gauche était « un désaveu sans appel » de la politique de François Hollande ajoutant que « Jamais une politique n’avait incarné l’échec à un tel niveau ». La victoire de la droite a du reste été jugée « incontestable » par le Premier ministre. Manuel Valls s’était fortement impliqué dans cette campagne notamment contre la montée du Front National dont il faisait sa priorité. Pour autant, selon Manuel Valls, le score de Marine Le Pen démontre « un bouleversement durable de notre paysage politique ». Le chef du gouvernement qui doit désormais faire face à un retour en force des « frondeurs » au sein de la majorité socialiste a annoncé « de nouvelles mesures pour l’investissement privé et public » sans remettre en cause la politique de l’exécutif. La présidente du FN s’est, elle, félicitée des scores « exceptionnels » de son mouvement. Elle n’a cependant pas évoqué de victoire dans un département elle qui espérait notamment l’emporter dans l’Aisne, ou encore dans le Vaucluse où aucune des trois grandes formations politiques n’obtient la majorité absolue.

Une claque électorale

Comme les résultats des municipales l’avaient déjà démontré, le vote sanction contre la politique de François Hollande a joué à plein. Ce dimanche, seul la Lozère bascule de la droite à la gauche. Pour le reste, des bastions symboliques du Parti Socialiste sont tombés. Parmi eux la Corrèze, la propre terre d’élection de François Hollande, que le Parti socialiste avait conquis de peu en 2008. De même, le Nord, traditionnellement à gauche, les Côtes-d’Armor (socialiste depuis 1976), le Doubs, l’Allier conquis aux communistes, la Drôme, l’Essonne (le département de Manuel Valls), les Pyrénées-Atlantiques, la Seine-Maritime de Laurent Fabius, le Jura ou encore le territoire de Belfort, fief de Jean-Pierre Chevènement. En Outre-mer, Mayotte et la Réunion basculent eux aussi à droite, le PS n’obtenant finalement que 14% des sièges à Saint-Denis.

D’ores et déjà, les responsables du Parti Socialiste minimisent l’ampleur de la défaite et ses conséquences au niveau national. C’est ainsi que Jean-Christophe Cambadélis affirme qu’il n’y aura pas de « changement de politique » au gouvernement. Pour sa part, Najat Vallaud-Belkacem a dit entendre la volonté des Français de faire passer un message à François Hollande et Manuel Valls en confirmant que ces derniers ne comptaient pas changer le cap de leur politique. « Louvoyer maintenant, ce serait ruiner tous les efforts qu’on conduit depuis 2012 » a-t-elle ainsi affirmé.