LES CHRONIQUES DE CATON
Vive la fiscalité !
Aujourd’hui dans le débat politique, la fiscalité, c’est tendance, même Éric Gay se pique de quelques recommandations pour appeler à la réforme. En fait, il en est de la fiscalité comme du nickel que l’on en parle beaucoup qu’à l’heure des difficultés. Pourquoi en effet prôner la réforme quand l’argent rentre et que les caisses sont pleines ? Jusqu’alors serpent de mer ou Arlésienne, c’est selon, la réforme de la fiscalité semble désormais s’imposer à tous, chacun conscient que face au péril l’attentisme est coupable. Logique d’autant plus implacable que la Nouvelle-Calédonie, ayant un besoin criant d’argent pour espérer sortir de la situation budgétaire inextricable dans laquelle elle est plongée, ne peut compter sur une fiscalité obsolète, amas compliqué de taxes et d’impôts, et dont l’efficacité s’est perdue dans les méandres des réglementations, des tableaux et des nomenclatures. Bref, si l’on veut que notre fiscalité rapporte plus et mieux aux caisses de la Nouvelle-Calédonie, il faut la modifier.
Une réforme n’a d’objet que si elle débouche sur une simplification et une meilleure productivité, donc de déterminer sur quoi et sur qui faire porter l’effort. Comme mus par un réflexe pavlovien tant la solution semble d’évidence, les fiscalistes vont d’abord tourner leurs regards vers les revenus. Mais il leur faut cependant prendre en compte deux éléments essentiels dès lors que l’on parle impôt, à savoir tout d’abord la méfiance profonde des Calédoniens à l’égard de toutes les mesures concernant les revenus et ensuite, le fait qu’ils ne pourront justifier de cette politique fiscale des revenus que parce que la Nouvelle-Calédonie risque de traverser des années noires. Dans ces conditions, on est en droit de se demander si une fiscalité, réorganisée certes avec un souci d’équité, mais qui vise les revenus, n’est pas envisageable que sur une durée limitée et dans le but de restaurer une situation budgétaire dégradée.
On peut tout aussi bien viser la consommation, c’est d’ailleurs la cible principale de la TVA que d’aucuns appellent de leurs vœux, mais avec tous les risques que cela comporte sur un marché contraint et limité comme celui de la Nouvelle-Calédonie. D’ailleurs, taxer la consommation, c’est-à-dire toucher avec le même niveau d’imposition les plus précaires comme les plus fortunés, pose question. Sans compter les risques que cela fait porter sur la consommation elle-même, si elle ne s’accompagne pas d’une hausse des salaires. La Nouvelle-Calédonie perdrait sur tous les tableaux.
Reste enfin, le capital et l’on entend déjà les cries d’orfraies poussés par ceux qui dénonceront une politique « marxiste » destinée à tuer l’investissement et à accroitre la fuite des capitaux. Même si les économistes du monde entier privilégient de taxer le capital plutôt que ses revenus, le risque est réel. La modification en 2014 de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières taxant les dividendes a suscité une vague historique de redistribution de plusieurs dizaines de milliards de francs ! Toujours est-il que la piste de l’imposition du capital, tant les perspectives de rentrée sont conséquentes, ne peut être écartée. En tout état de cause, on est bien là, comme c’est toujours le cas dès lors que l’on parle de fiscalité, sur un sujet complexe et politiquement dangereux. Quelque chose qui en définitive, réclame du courage.
Caton
Sujet ohhhhhh combien important, majeur dirais-je…!!! Plus de 4000 vues et zéro commentaires…??? Quand à dire qu’une réforme n’a d’objet que si elle débouche sur une simplification et une meilleure productivité…!!! Comment dire, c’est un peu simpliste et surtout irréel… Pour ce qui est de notre fiscalité elle a rapporté de manière croissante ces dernières années, elle n’est donc pas si mauvaise que çà et elle n’est pas aussi compliqué qu’on voudrait nous le faire croire… La question qui se pose aujourd’hui est bien de savoir si nous devons accroitre la fiscalité sur les consommateurs de façon direct et indirect… Lire la suite »