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François le pape écolo
Ce pape n’est décidément pas comme les autres. Depuis son élection à la tête du Vatican en 2013, le successeur de Benoît XVI, dit ce qu’il a dire, n’y allant pas par quatre chemins. Pour la première fois, le chef de l’église catholique et romaine centre une encyclique sur l’environnement. « Laudato Si »
Le Vatican a rendu publique ce jeudi 18 juin une encyclique que le pape François a centrée sur l’environnement. Avec cette prise de position, le pape, amoureux du ballon rond, met un bon coup de pied dans la fourmilière, et dans son texte il dénonce l’action de l’homme qu’il juge seul responsable des dérèglements climatiques. Dans son encyclique « Laudato Si » (loué sois-tu), l’ancien archevêque de Buenos Aires tape fort, livrant les « quinze maladies » de l’écologie. Le souverain pontife y décline la responsabilité de l’homme face au réchauffement climatique, abordant de nombreuses questions de l’accès à l’eau, jusqu’à la « dette écologique » des pays du nord envers les pays du Sud. Cette « lettre » avait fuité dès le lundi précédant sur le site italien l’Espresso, divulguant ainsi les 191 pages de ce document, très attendu par les 1,2 milliard de catholiques, mais aussi les militants et acteurs du climat. À quelques mois de la COP21 qui se déroulera à Paris, le pape a donné les grandes lignes de sa position sur l’écologie.
Un geste historique
C’est la première fois qu’un pape consacre une encyclique à l’écologie, marquant ainsi sa volonté d’engagement de l’église catholique dans la vie du monde. Dans cette lettre, le pape François appelle le monde à une «conversion écologique » radicale, reposant non pas sur un « juste milieu » entre développement durable et développement économique.
Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. (Le pape François)
On retiendra dans ce texte l’emploi du terme « sobriété », concept sur lequel le chef de l’Église romaine Catholique souhaite que soit fondée une société responsable. Face aux échecs successifs des conférences climatiques, le pape souhaite la création d’une institution internationale capable de « sanctionner » les pays pollueurs. Et François n’hésite pas à faire preuve d’une certaine radicalité, dénonçant ainsi la « soumission » de la politique face à la technologie. Pour beaucoup, cette encyclique constitue un geste historique salué par l’ensemble de la planète, dont François Hollande qui souhaite qu’elle soit entendue « au-delà des seuls croyants ». Si le texte pontifical ravit les catholiques engagés dans l’écologie, il déçoit cependant une certaine frange chrétienne plus radicale qui aurait aimé que le pape se prononce notamment sur les questions bioéthiques.
Intégral de l’encyclique ” l’Audato Si” :
AWA ! L’évêque de Néa bénira-t-il not’centrale à charbon au centre de la ville ???…
[La politique n’est pas soumise à la technologie; elle est soumise à la finance. C’est bien pire !]
Le pape écolo, ekolo eni !