Société Générale, une banque au cœur du scandale

Les révélations entourant le scandale de Panama-Papers le prouvent : au mépris des engagements qu’elle affichait, la Société Générale a été l’une des meilleures clientes du cabinet Mossack Fonseca, spécialisé dans l’évasion fiscale.

« Il en va de l’honneur de la haute assemblée, du respect des parlementaires dans leur fonction, de la République et plus globalement de l’ensemble de nos concitoyens qui ne doivent pas désespérer de nos institutions (Sénateur Bocquet) »

Le sénateur Eric Bocquet vient de demander au sénat de se saisir d’un éventuel faux témoignage du PDG de la Société Générale. Le patron du groupe bancaire, Frédéric Oudéa, avait en effet déclaré sous serment devant une commission d’enquête parlementaire sur l’évasion fiscale, en 2012, que la Société Générale s’était totalement retirée du Panama et des autres paradis fiscaux.

Or, les récentes révélations issues de la diffusion des documents dits de « Panama-Papers » démontreraient que la banque française aurait non seulement créée des centaines de sociétés off-shore (959 exactement) dans le but « d’organiser l’évasion fiscale à grandes échelle de ces plus riches clients » mais que son PDG aurait également sciemment menti devant la commission d’enquête du Sénat en déclarant que la Société Générale avait bien fermé ses activités avec les territoires non coopératifs et notamment Panama, un pays qu’il avait d’ailleurs nommément cité.

Mélenchon : « la Société Générale est une industrie de la triche, de la fraude et de la combine »

Dans le cas d’espèce, les sociétés offshores créées à la demande la Société Générale faisaient appel à des prête-noms, c’est-à-dire des gérants fictifs, avec l’ambition de rendre impossible l’identification du vrai propriétaire et l’intention de contourner coûte que coûte toutes les règles. L’objectif de ces clients richissimes étant de cacher au fisc d’importantes sommes d’argent. Face au scandale, les responsables politiques n’ont pas tardé à réagir. C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la banque comme étant une industrie de la triche et de la fraude :

Réclamant des sanctions le candidat à l’élection présidentielle demande rien de moins qu’une mise sous tutelle du groupe bancaire puisque selon lui « on ne peut plus faire confiance à ses dirigeants ». De son côté, Jérôme Kerviel n’a pas manqué d’ironiser sur les réseaux sociaux sur les déboires de son ancienne banque affirmant par la suite qu’il se tenait à la disposition des ONG afin de les aider à décrypter les documents du PanamaLeaks :

A noter que pour l’heure, la Société Générale est la seule banque présente en Nouvelle-Calédonie ayant été citée par les documents diffusés par le journal Le Monde et 107 autres médias internationaux. (Y figurent entre autres UBS, Crédit Suisse, HSBC, l’allemande Deutsche Bank et la scandinave Nordea)