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Mort de Pisani
Le 20 juin, Edgar Pisani s’est éteint à l’âge de 97 ans. Jamais sans doute dans l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, un homme n’avait autant attisé la haine et le ressentiment contre lui. Son nom est surtout le souvenir de la période noire des Évènements.
Edgar Pisani aura été Haut-commissaire de la République et délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie de 1984 à 1985. Il arrive en Nouvelle-Calédonie auréolé de son passé : résistant héroïque, il fût l’un des chefs du soulèvement de Paris en 1944, gaulliste de gauche, il sera membre des gouvernements Debré et Pompidou comme ministre de l’Agriculture, on lui doit notamment la fameuse PAC, la Politique Agricole Commune. Il mènera également une carrière de parlementaire comme sénateur puis député. Mais c’est son passage en Nouvelle-Calédonie qui chez nous, marquera les esprits.
L’indépendance-association
Lorsqu’il est nommé à Nouméa, les Calédoniens voient donc en lui le gaulliste et non le proche de François Mitterrand qui arrive pour mettre en œuvre la proposition 58 du programme du candidat socialiste, vainqueur de la présidentielle de 1981. Cette proposition stipule que : « pour les peuples de l’outre-mer français qui réclament un véritable changement, ouverture d’une ère de concertation et de dialogue à partir de la reconnaissance de leur identité et de leurs droits à réaliser leurs aspirations ». Le projet que Pisani entend mettre en œuvre, c’est celui de l’indépendance-association dont les contours ont été dessinés lors de la table ronde de Nainville-Les-Roches, sous la houlette de George Lemoine, secrétaire d’État à l’Outre-mer. La 58ème proposition et Nainville-les-Roches assurent aux kanak, « le droit inné et actif à l’indépendance ». C’est ce que vient acter Edgar Pisani en Nouvelle-Calédonie.
Manifs et couvre-feu
La gouvernance calédonienne d’Edgar Pisani marque le début des Évènements. Arrivé le 4 décembre 1984, il prononce le 7 janvier 1985 un discours place des Cocotiers dans lequel il évoque l’indépendance-association. La violence est partout, les morts s’ajoutent aux morts, Pisani décrète l’état d’urgence et le couvre-feu que les loyalistes transgresseront tous les soirs des semaines durant. Par méconnaissance de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens, par son manque de diplomatie et une raideur par trop méprisante, Edgard Pisani finit par se mettre loyalistes et indépendantistes à dos. Il est mis fin à sa fonction de manière prématurée en mai 1985 par une promotion-sanction qui le voit être nommé ministre en charge de la Nouvelle-Calédonie du gouvernement Fabius, poste qu’il n’occupera que de mai à novembre 1985, avant d’être remercié.
De bien mauvais souvenirs
Le nom d’Edgar Pisani aura laissé de biens mauvais souvenirs à la génération qui a connu cette période noire et qui, encore aujourd’hui, ne peut pas évoquer l’ancien haussaire sans un haut-le-cœur. C’est dû au fait qu’Edgar Pisani a voulu imposer un programme dont la majorité des Calédoniens ne voulaient pas à marche forcée, au nom d’une idéologie et non d’une réalité. Avec la mort d’Edgar Pisani, d’une certaine manière, c’est aussi un peu une page de l’histoire de la Calédonie qui se tourne. Page trop oubliée par les jeunes générations et qu’elles feraient bien parfois de relire.
Indépendance association, c’est pas ce qui était préconisé? bientôt l’indépendance sans l’association.
bon c’est vrai que 30 ans ont passés ce qui à donné le temps de s’y préparer, compétences etc….
champagne!!!
Ringard Pinazi, sinistre de Nouvelle Calédonie comme on l’appelait à l’époque…
“Edgar Pisani s’est éteint”
Remarquez, même s’il était considéré comme une lumière par certains, c’est un peu normal, pour un allumé, de s’éteindre un jour…
Métropolitain étudiant en médecine à l’époque des affrontements, j’avais une image officielle plutôt flatteuse de Pisani, Lafleur ou Tjibaou. Dick Oukeiwé me parassait plus fruste. L’affaire de la grotte d’Ouvéa a rejailli défavorablement sur Bernard Pons et on a eu l’impression que la réponse virile de Chirac lui avait été dictée par les élections à venir. Je pense maintenant que le Chirac d’alors était encore un homme d’action comme l’a prouvé la poursuite des essais nucléaires. Quant à Pisani, ayant connu la décolonisation, et en bon homme de gauche caviar, il était pour la poursuite de celle-ci jusqu’à ce que… Lire la suite »
Presque centenaire!!? eh ben putain ça conserve… Médaille d’or de l’arrivée du bordel à Mach 2 et du déclenchement de guerre civile en un temps record, avec des morts à la clé. Qu’ils l’enterrent bien profond.
Visionnaire? Tout cela ne finira t-il pas en indépendance-association kanako-caldoche comme il l’avait proposé ? Avoir eu raison trop tôt est un grand tort!
je dirais même plus :“C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt.”..M . Yourcenar dans mémoires d’hadrien .
Non PISANI n’a jamais proposé une indépendance association kanako-caldoche et elle est de toute façon refusé par le camp loyaliste et ce n’est de plus absolument pas ce vers quoi nous allons…
Nous allons vers l’autonomie, ce qui n’est pas de tout pareil…
Vous savez vers quoi nous allons? Vous avez beaucoup de chance, alors!
En réalité, tout nous démontre que nous allons vers l’enfer et que rien actuellement ne peut nous en détourner!
Nous allons vers le Vanuatu, où deux chauffards de bus se rentrent dedans parce qu’ils ne savent pas conduire (permis “400 cadres”) ou parce que les bus sont pourris…
Et leurs blessés viennent chez nous, à nos frais!
Et où iront nos blessés, quand on sera comme au Vanuatu?
Ben on ira sur la golkoss kess tu kroa? Sai le pei o nouzot, lankile.