Cyclone COOK : le grand nettoyage commence…

En phase de sauvegarde depuis 6h ce matin, la Nouvelle-Calédonie se réveille pour constater les dégâts liés au passage du cyclone Cook. Celui-ci a finalement, heureusement, épargné le Grand Nouméa et le sud, en s’éloignant vers l’Ouest et au large après avoir traversé la Grande Terre. Coup de balai !

La reprise de l’activité va reprendre progressivement dans le courant de la journée. L’alerte 2 a été levée à 6 heures du matin ce qui implique la mise en œuvre de la phase de sauvegarde, durant laquelle la prudence est de rigueur, notamment du fait des dangers résiduels dus aux chutes d’objets et de végétaux sur les routes. Concernant les transports, de nombreux axes routiers sont encore bloqués et les services techniques des communes et des provinces sont un peu partout occupés à rétablir la libre circulation. Ce matin très tôt, la province Sud signalait que la voie Express, la RT1, la RP1 et la RP3 ont été coupées par endroit du fait de la chute d’arbres en travers de la chaussée. Si les autorités n’ont pas encore établi de bilan précis, on sait déjà que c’est le centre du territoire qui a été le plus touché, notamment les communes de Canala, Touho ou Moindou. Présent toute la nuit dans les locaux de la Sécurité Civile, le président du gouvernement a annoncé avoir envoyé trois hélicoptères en reconnaissance afin d’aller constater les dégâts sur place :

« Nous allons envoyer trois hélicoptères de la sécurité civile. Un qui va faire l’ile des Pins et les Iles Loyauté, un autre qui va aller au sud et le troisième qui va partir en reconnaissance sur le nord, ce qui nous permettra d’avoir une meilleure appréciation de la situation sur le terrain et après d’orienter les consignes et les travaux des différentes communes et des provinces (Philippe Germain, 11/04/17 ; sources : point presse de 6h, DGCSR) »

A sept heures ce matin, plus de 11.000 foyers étaient encore privés d’électricité. Si, sur Nouméa, l’alimentation électrique a tenu (seulement 500 foyers ont été privés d’électricité), en revanche sur le Mont-Dore, 7500 personnes restent sans courant. Perturbée de nombreuses fois au-delà de Paita, l’alimentation électrique est progressivement remise en fonction par les équipes de EEC. En brousse, l’entreprise estime encore à 2500, le nombre de ses clients sans électricité, dont beaucoup de Bouraillais.

Plus rapide que prévu, changement de trajectoire

Pour l’heure, les dégâts, certes parfois impressionnants, semblent heureusement limités. Le nombre de blessés est officiellement de 4 personnes et aucune inondation majeure n’est signalée, même si de nombreux points du réseau routier calédonien sont encore, par endroit, difficilement praticables. En définitive, le cyclone Cook aura été d’une part plus rapide que les pronostics l’avaient fait supposer et d’autre part il a modifié sa trajectoire après son passage par la chaine. Il a en effet finalement filé plein Ouest vers l’Australie sans, comme on pouvait le craindre, longer la côte et frapper le cœur du Grand Nouméa mais aussi les communes du sud.

Cellule de crise agricole

Mais comme le suggèrent les premières photographies qui circulent déjà et provenant des régions de Canala et de Moindou, le cyclone Cook a probablement eu un impact catastrophique sur de nombreuses cultures agricoles. Pour les agriculteurs et les éleveurs, le temps de la constatation des dégâts est donc venu, avant d’éventuels déclarations via la chambre d’agriculture, ce qu’a annoncé ce matin le président de l’APICAN :

« Je réunis dès aujourd’hui les services du gouvernement, des provinces ainsi que la Chambre d’Agriculture afin de lancer au plus vite la phase de constat des dégâts liés au cyclone Cook et l’élaboration rapide d’un plan de soutien et de relance des entreprises agricoles. Je demande aux agriculteurs de bien vouloir signaler auprès des provinces les dégâts qu’ils ont subis et de commencer à remplir leurs déclarations de sinistres (Nicolas Metzdorf, 11/04/17 ; sources : FB) »

Par corolaire, les effets du cyclone Cook pourraient donc durer dans le temps, notamment pour les consommateurs calédoniens. En effet, la période de plantation venait d’avoir lieu dans la majorité des exploitations agricoles et on ne sait pas encore si les jeunes pousses ont souffert des vents violents et des précipitations de ces dernières heures. En pareil cas, les prix de certaines denrées alimentaires, notamment les fruits, légumes et céréales, pourraient s’envoler du fait de la perte des récoltes…