L’enquête sur la mort d’Aurélie Macias a abouti

Quatre jeunes mineurs âgés de 14 à 17 ans sont au Camp Est. Interpellés ce 29 juin puis auditionnés, ils ont reconnu les faits. Ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire en attente de leur jugement en correctionnelle.

Le combat de Thierry Billon, mari de la jeune motarde, pour obtenir la vérité trouve enfin son aboutissement. Aurèlie Macias n’a pas été victime d’un accident le 8 mars dernier sur la RP1 à la hauteur de la tribu de Saint Louis. Elle a été victime de quatre jeunes qui l’ont fait chuter après l’avoir agressé afin de s’emparer de sa moto. La jeune femme est morte des suites de sa chute. Les quatre jeunes interpellés ont été mis en examen pour tentative de vol avec violences ayant entraîné la mort et non assistance à personne en danger. C’est la fin d’une très longue enquête menée discrètement, mais efficacement, par les gendarmes et c’est aussi un soulagement pour la famille et les proches d’Aurélie qui connaissent enfin la vérité.

Pour autant, en plein pendant les graves évènements qui ont endeuillé la tribu du sud et créé les blocages réitérés de la RP1, le Haut-commissariat a sans relâche cherché à minimiser les faits et avait surtout expliqué « qu’aucune trace de malveillance » n’avait été retrouvée. Dans un communiqué, il affirmait que les constatations réalisées sur place le soir du drame « ne permettent pour l’heure de privilégier aucune hypothèse pour expliquer les causes de ce drame ». Evoquant le témoignage, Nouvelle-Calédonie 1ère expliquait pour sa part dans un article sur son site que « encore une fois, ce témoignage post-accident ne prouve rien sur les circonstances du drame », ajoutant simplement que « la jeune femme de 34 ans a perdu le contrôle de sa moto vers 20h30 ». Comme si, sur cette ligne parfaitement droite, l’accident avait forcément été de sa faute… car pour l’immense majorité de l’opinion publique : les coïncidences, le lieu, la personnalité de la victime, prudente et aguerrie, et les témoignages entourant ce drame indiquaient que la piste criminelle était la plus pertinente.

Une enquête menée à son terme

Contrairement à ce que certains ont pu affirmer ces derniers mois, les gendarmes sont particulièrement actifs sur la zone de Saint-Louis, procédant à plusieurs dizaines d’interpellations dans la tribu pour mettre fin aux troubles. C’est dans ce cadre que l’enquête sur les circonstances de la mort d’Aurèlie Macias a été menée. Elle a abouti ce 29 juin à l’interpellation de quatre mineurs. Lors de l’audition, l’un des quatre a craqué et a reconnu les faits, ce qui a conduit à la mise en examen du quatuor et à sa mise en détention provisoire au Camp Est.

Enfin la vérité

Dès la révélation du drame par Calédosphère ce 8 mars 2017 au soir, il était fait état de témoignages soulignant que des jeunes de la tribu de Saint-Louis auraient caillaissé Aurélie Macias qui rentrait du travail en moto. Des vidéos et des photos du choc et de la moto ont alors circulé pour étayer cette thèse. Dans le même temps, sur les réseaux sociaux, les internautes réclamaient que toute la lumière soit faite sur cette affaire d’autant que la thèse de l’accident était inconsidérément privilégiée par certains. C’est le cas de Roch Wamytan qui dans un communiqué en date du 12 mars mettait en cause l’état de la route pour expliquer le drame, il s’en prenait dans le même temps à la province Sud :

Suite au décès accidentel de la jeune motarde ce mercredi 8 mars au niveau de la tribu de Saint-Louis (…) Nous rappelons que cette portion de route provinciale a connu de nombreux accidents causant la mort à de nombreux usagers dont des habitant de la tribu. C’est la raison pour laquelle la chefferie avait sollicité la province Sud en 2005 pour la réalisation d’infrastructures permettant un ralentissement de vitesse et une meilleure visibilité. Nous notons par ailleurs que depuis les derniers évènements plus aucun travaux n’ont été réalisés que cette portion de route traversant la tribu et que la voie est dans un piteux état (Communiqué Chefferie de Saint-Louis, 12/03/17)

Il apparait donc évident que le Haut-commissariat et NC 1ère, la succursale locale de France télévision, les Nouvelles Calédoniennes ont sciemment cherché à minimiser les faits durant les jours qui ont suivi le drame, certainement pour éviter une gronde de l’opinion publique. De plus, dans la soirée du 8 mars, quelques heures seulement après l’accident, un haut-fonctionnaire du haussariat a appelé plusieurs rédactions pour leur expliquer que les « investigations » effectué sur deux cents mètres autour du lieu avaient démontré qu’il n’y avait pas de trace de caillassages. Une façon de faire comprendre aux médias locaux de ne pas relayer les témoignages publiés sur les réseaux sociaux… Enfin, il apparait évident que Roch Wamytan, élu au congrès et Grand Chef de Saint-Louis, a cherché sans aucune preuve à travestir la vérité pour protéger les malfrats aujourd’hui mis en examen pour homicide involontaire et ce en attaquant la province Sud, du seul fait qu’elle est dirigée par ses adversaires politiques. Preuve en est qu’il y a bien quelque chose de pourri au royaume de Calédonie.

Dans cette affaire, plus peut-être que dans n’importe quelle autre, il est de notre devoir de ne pas mettre le feu aux poudres avec de fausses vérités. (Olivier POISSON, rédacteur en chef LNC, 11/03/17)

Le mari de la victime avait alors mobilisé l’opinion pour que toute la vérité soit faite sur les circonstances du drame. Les faits lui ont finalement donné raison.