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Le président de la CAFAT doit 52 millions… à la CAFAT !

Alors que José Aparisi du MEDEF répète inlassablement dans les médias que trop d’assurés et de collectivités doivent de l’argent à la CAFAT, le nouveau président du conseil d’administration doit, lui et à ce jour, plus de 52 millions de francs à l’organisme qu’il dirige puisqu’il a « oublié » de payer la CAFAT après la liquidation de l’une de ses anciennes sociétés… Oups.

Faites ce que je dis mais surtout ne faites pas ce que je fais ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait retenir du comportement du nouveau président de la sécurité sociale calédonienne. Succédant le 7 aout dernier à Xavier Benoist (CGPME), José Aparisi était le candidat du MEDEF. Et dès son premier jour de fonction il avait déclaré tonitruant vouloir remettre tout le monde dans le rang et surtout faire payer les « mauvais-payeurs » qui, selon certains partenaires sociaux, sont responsables des déficits de la caisse :

« Je vais consacrer tous mes efforts pour ramener le système de protection sociale des Calédoniens sur la voix de l’équilibre financier en invoquant la nécessaire contribution de tous les acteurs (José APARISI, 08/08 ; sources : NC1ère) »

Quelques semaines plus tard, tel un chevalier blanc des comptes publics, José Aparisi apostrophait les institutions en exigeant que le « gouvernement monte au créneau », diminue certaines prestations (il demandait la baisse des abattements attribués aux secteurs aidés tels que les crèches ou l’agriculture) faisant valoir que, s’agissant de lui, « on essaye de montrer l’exemple » et qu’on « fait des économies partout » :

« [C’est au gouvernement de payer la facture] puisqu’il ne compense plus ce qu’il s’était engagé à compenser. Il nous doit encore 5,6 milliards de francs, du fait des compensations dues aux autres régimes que le Ruamm (José APARISI, 07/09 ; sources : LNC) »

Mais, le souci, c’est que José Aparisi est, à titre personnel, un contre-exemple parfait de ceux qui contribuent à creuser les déficits de la CAFAT et qu’il a consciencieusement caché cette information à ses collègues du MEDEF.

Après la faillite de sa société, Aparisi s’est payé, mais n’a pas payé la CAFAT…

En effet, les faits remontent au 12 décembre 2014. A l’époque, la société SEGEC dont José Aparisi était le seul actionnaire a été déclarée en cessation de paiement. Une SARL qui gérait un fonds de commerce d’activité de construction en gros œuvre et qui louait par ailleurs son foncier à une autre société (SCI), elle-aussi détenue par José Aparisi (un mécanisme légal mais amoral qui permet à certains actionnaires de faire disparaitre leurs actifs afin d’éviter l’impôt). Sa valeur foncière était à l’époque d’environ 100 millions de francs. Mais, à force de ce que le mandataire judiciaire a qualifié à l’époque de « mauvaise gestion », d’un « plan d’investissement mal maitrisé » et de charges « trop élevées », la société est allée droit dans le mur. Ces dernières charges étaient dues, entre autre, à la rémunération élevée de José Aparisi, à sa maison et son véhicule de fonction payés par la société et à ses voyages fréquents…le tout coutant près de 30 millions de francs par an à sa société. C’est ainsi que criblée de dettes causées par lui-même, la société de José Aparisi a été mis en redressement le 19 janvier 2015. Au total, à la date du jugement du Tribunal de Commerce en mars 2016, la société de l’actuel patron de la CAFAT avait ainsi accumulé 317 millions de dettes et dans cette somme… le passif dit « privilégié » fiscal et social, à savoir les impôts et la CAFAT représentant au total 43 millions de francs (dont 37,9 millions pour la CAFAT).

Redressement judiciaire : les oublis d’Aparisi

Tous les chefs d’entreprise le savent, en cas de redressement judiciaire, les salariés, les impôts et la CAFAT (dont les prestations sociales) sont les « créanciers prioritaires » de la société. Pour se faire, un « plan de remboursement à leur endroit » doit être présenté aux juges et le débiteur doit les régler prioritairement quitte à vendre ses actifs. Une chose que José Aparisi a semble-t-il du oublier puisqu’à ce jour, la CAFAT n’a reçu aucune des 108 mensualités prévues dans le plan de redressement. José Aparisi doit également à la société SOBECA 22.3 millions, à la SCET 20.6 millions et à Humanis CRE (caisse de retraite des cadres) près de 14 millions… Mais surtout, José Aparisi, non content de toujours devoir 37.907.516 Fcfp à la CAFAT qu’il préside, il n’a pas non plus payé l’organisme depuis le jugement du tribunal de commerce… C’est ainsi que sa société doit désormais (à rajouter) plus de 14 millions à la CAFAT en charges sociales diverses, soit 52 millions en tout.

Bientôt devant le tribunal ou passe-droit ?

Selon nos informations, au vu de l’accumulation des dettes contractées par José Aparisi, l’administrateur judiciaire, le juge commissaire désigné et la mandataire judiciaire ont demandé le 20 juin de cette année – mais avant que José Aparisi ne soit élu président de la CAFAT – sa convocation devant le tribunal de commerce. Or, celui-ci, n’a étrangement pas souhaité depuis convoquer José Aparisi… Peut-être parce qu’il venait de conquérir le conseil d’administration de la caisse ? Voire. Une attitude étrange de la part du tribunal qui pourrait faire penser que le système ne traite pas de la même façon les « mauvais-patrons » lorsque ceux-ci acquièrent du pouvoir… Car, si rien ne le prouve encore, l’acharnement de José Aparisi à vouloir se porter candidat au CA de la CAFAT pourrait en fait être dû à sa volonté de régler lui-même ses propres turpitudes financières avec l’organisme afin de trouver un moyen d’éviter de payer ces 52 millions. Reste que cette affaire tombe au plus mal pour les dirigeants du MEDEF-NC. Il semble en effet qu’aucun membre du bureau de l’organisation patronale ne soit encore au courant du passif de José Aparisi vis-à-vis de la CAFAT, de sa qualité de « mauvais-payeur » et de sa convocation devant le tribunal.

Alors que le MEDEF essaie en ce moment d’influencer les institutions afin que les élus trouvent des solutions drastiques à la résorption des déficits sociaux et que les patrons plaident pour une baisse des charges patronales et de nouvelles augmentations des taxes pour les salariés, l’exemple venu de leur représentant fait un peu tache. Quelle sera ainsi la légitimité de José Aparisi face à ses différents interlocuteurs lorsqu’il réclamera de leur part de payer leur dette à la CAFAT alors qu’il est lui-même dans cette situation à titre personnel ? De plus, si les dirigeants du MEDEF s’étaient un peu renseignés sur leur « ami Aparisi », ils auraient appris sans grand mal que ce dernier a déjà fait de la prison à la fin des années 90 pour une affaire… de redressement judiciaire justement. Oups.

Note de la Rédaction: dans le cas d’une plainte de la part de Monsieur José Aparisi envers le Blog, la rédaction de Calédosphère se verra contrainte (mais dans l’obligation) de publier l’ensemble des éléments judiciaires liés à cette affaire, à savoir le jugement du 29 mars 2016 du Tribunal Mixte de Commerce de Nouméa, le dossier de procédure collective du 8 avril 2016, les échanges de courriers entre Monsieur Aparisi et ses créanciers ou encore le plan de redressement non-respecté… Tata-Bisous !

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Rita

Officiant en free-lance pour plusieurs périodiques et médias calédoniens, cette pigiste professionnelle a rejoint l’équipe des contributeurs de Calédosphère depuis 2013 sous son nom de plume « Rita ». Spécialisée dans l’actualité quotidienne, elle se plait à y dénicher des sujets non-traités par les autres médias et à couvrir les évènements sensibles. Synthétique, réactive et parfois provocatrice elle essaie toujours d’écrire de manière claire, précise mais avant tout vivante. Son crédo : « Si ça pique, c’est un bon sujet »

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vanessa
vanessa
31 mai 2019 10:22

et en attendant… ça prélève dur des cotisations salariales et patronales ! pas mal la vie !!?

CHRISTINE BARBE
CHRISTINE BARBE
16 novembre 2017 14:07

Tout le monde peut avoir des ennuis financiers, mais la, la CAFAT est lamentable, laisser quelqu’un s’endetter à ce point, on voit qu’il y a des petits copains !!! La CAFAT a mis des entreprises en redressement pour bien moins que ça !!! Une honte….

Leo TUULAKI
Leo TUULAKI
12 novembre 2017 23:15

Un bon patron est un bon voleur

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   John_Lax (Rev 2.0)
13 novembre 2017 15:13

Un bon conseiller est un bon voleur…
T’as vu çà marche aussi…

serpentar
serpentar
9 novembre 2017 09:32

Encore un zoreille pris les pieds dans l’plat ! Awaaaa !!! Ils changeront jamais ces zorsmoil’noeuds !
Pas de pitié pour ce gugus … en taule !

anonyme
anonyme
3 novembre 2017 15:53

Si Mr Aparisi ne réglait pas l’étalement de ses cotisations depuis 2016, il n’aurait pas dû être administrateur et encore moins Président du CA selon la Loi de 2002 relative à la SS en Calédonie et ce afin d’éviter les situations de conflit d’intérêt. Aujourd’hui Mr Aparisi se défend auprès des adhérents Medef en disait que la DASS a entériné cette situation. C’est plus que louche et c’est très gave, soit la DASS accepte cette situation et n’aurait pas fait son travail si ce que l’on nous dit est vrai, soit la CAFAT n’aurait pas informé la DASS correctement de… Lire la suite »

LEON DIT
LEON DIT
Répondre à   anonyme
3 novembre 2017 16:54

encore des on dis ……. le directeur est nommé par le gouvernement après avis du CA et pas de son président …..faites attention ce sont la des propos diffamatoires . puisque M. A ne peut pas faire ce genre de marché , d’autant plus que la présidence revenait cette année au collège salariale et sur demande du Gouvernement elle est revenue au patronat….!!!!! encore des on dis ..!!! ou on pense que ……

anonyme
anonyme
Répondre à   LEON DIT
3 novembre 2017 19:41

le texte de 2002 dit: “Les membres du conseil d’administration, les entreprises qu’ils dirigent ainsi que les organisations ou collectivités qu’ils représentent, doivent être en situation régulière de leurs obligations en matière de cotisations de sécurité sociale depuis au moins deux ans”.
Comment M. A. a pu rester administrateur et devenir Président s’il n’était pas à jour de ses cotisations et de son plan de redressement?
Quelles sont les connexions qui ont fait qu’il a pu atteindre ce poste?
On veut simplement de la transparence!

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   anonyme
13 novembre 2017 15:01

Pourquoi tu parles de la DASS…!!!???

XYY
XYY
2 novembre 2017 17:14

Visiblement ce monsieur a déjà été président du CA de la CAFAT en 2010
https://madein.nc/rubriques/economique-et-social/790-cafat–jos%C3%A9-aparisi-a-un-an-pour-convaincre

quelhonte
quelhonte
2 novembre 2017 11:44

Pour l avoir brièvement cottoyé, j atteste de sa malhonnêteté mais aussi de sa bonne connaissance des rouages financiers. Tous ceux qui le connaissent savent que c est un beau parleur mais qu en gestion il est nul. Toutes ces boites sont soit en redressement soit en liquidation. En général c est ce qui arrive lorsqu on confond chiffre d affaire et bénéfice, a moins que ce soit voulu…. Lors de son premier mandant a la CAFAT il était le représentant de la CGPME, deja a l époque son passé trouble et sa réputation sulfureuse avait fait la une des… Lire la suite »

mesh
mesh
Répondre à   quelhonte
2 novembre 2017 14:21

Je me pose la question? Avec cette nouvelle politique de la branche du ruham une lettre qu’on a reçu comme quoi nous qui sommes pris en charges à 100 pour cent ne le seront plus à partir de la fin du mois de novembre alors que cela fait quand même quelques années qu’on es pris en charge qu’elle nouvelle politique alors pourquoi ? Pour faire des économies pour la cafat il y as autrd à faire mais pas ça

LEON DIT
LEON DIT
Répondre à   quelhonte
3 novembre 2017 16:16

c’est dommage de dire de genre de choses sans se dévoiler , pourquoi ne l’avez vous pas dit lorsque vous le côtoyais ? Moi aussi je l’ai côtoyé , il a toujours été clair , honnête et gentil . C’est peut être là son défaut !! et surement que vous lui avez fait quelque chose de pas bien pour ne plus le fréquenter …… On dit toujours que la meilleur défense est l’attaque . vous êtes vous regarder dans un miroir ce matin ? d’après ce que je sais de lui , et j’ai également reçu le courrier , il… Lire la suite »

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