Actualité
La Calédonie Périphérique : majoritaire, mais invisible
Au son de la fanfare du « Vivre-Ensemble », la Nouvelle-Calédonie adopte savamment toutes les normes économiques et sociétales de la mondialisation. Mais si la fanfare joue de plus en plus fort, elle joue quand bien même de plus en plus faux. Comme dans l’ensemble des pays développés, le nouvel ordre économique (ici servi par les restes de l’économie de comptoir, l’industrie métallurgique ou encore les différents monopoles) n’a cessé de creuser les fractures sociales, territoriales et culturelles et les inégalités continuent à progresser. Il y a dix ans, l’ISEE estimait(1) que sur le territoire le niveau de vie des plus riches était 7,9 fois supérieur au niveau de vie des plus modestes (en métropole le rapport inter-décile s’élevait alors à 3,6). Et ce chiffre montait à 9,7 si on faisait abstraction de l’autosuffisance alimentaire (dans les tribus et en brousse) et des prestations sociales. En 2008 , la classe la plus aisée était donc dix fois plus riche que la classe la plus pauvre. Or, si l’ISEE s’est bien gardée de recommencer une telle étude, tout laisse à penser que ce rapport c’est considérablement aggravé. De combien est alors cette différence aujourd’hui entre les plus riches et les plus pauvres ? 12 fois plus ? 15 fois plus ? 20 fois plus ? Ces fractures sociales ont participé à accroitre les différences entre populations. Désormais trois classes se partagent, bon an mal an, la Nouvelle-Calédonie. Au-delà des origines, des traditions, des ethnies et des cultures de ces populations, ce sont en fait leurs nouvelles caractéristiques sociales et géographiques qui les définissent, expliquent leurs besoins et sous-tendent leurs aspirations (lesquelles sont le plus souvent diamétralement opposées).
La première est constituée d’une large partie de la population habitant toujours le nord et les îles, majoritairement kanak et indépendantiste. Elle constitue le gros des troupes qui votera oui à la Kanaky. On peut l’estimer suivant les résultats des dernières élections et des recensements à 25% de la population totale. La seconde rassemble une part majoritaire de la population nouméenne, aisée, diplômée, non-kanak et votera bien évidemment oui à la France. C’est aussi la Calédonie des « fils et filles de », celle des réseaux, du pouvoir et des nouveaux héritiers. Ceux-ci sont d’ailleurs comme des poissons dans l’eau dans cette société libérale où le chacun pour soi est la norme et où la méritocratie républicaine appartient au passé. On peut de la même manière l’estimer à 20% de la population calédonienne totale. Ces deux entités, que sur le papier tout oppose et qui se nourrissent idéologiquement l’une de l’autre, sont en fait les grandes gagnantes de la période dite de l’accord de Nouméa. La première parce qu’au travers des transferts financiers et du rééquilibrage, elle a grandement vu s’améliorer ses conditions de vie, l’accès aux services publics ainsi qu’aux prestations sociales (selon le rapport sur le budget des ménages de l’ISEE(2), les habitants des îles reçoivent par exemple le double des prestations sociales des habitants du sud). La seconde parce que vingt années de stabilité institutionnelle, de développement économique et de captation du parc immobilier lui ont permis de se hisser à un niveau de vie bourgeois difficilement atteignable sur un autre territoire de la République comparable au notre.
Et enfin, le reste, la troisième : la Calédonie Périphérique*. Océaniens, métisses et « petits blancs », habitants des villages, du Grand Nouméa et des quartiers dits populaires de la capitale, cette population a été la grande perdante de la période de l’accord. Elle a en effet vu en vingt ans ses deux principaux sujets de préoccupation se dégrader, à savoir sa sécurité et son pouvoir d’achat tout en subissant au jour le jour les conflits communautaires et identitaires qui s’aggravent exactement là où elle vit. Elle votera majoritairement non à l’indépendance mais pas strictement. Exclue du modèle mondialisé, de son point de vue et non sans raison, c’est la population qui estime que « c’était mieux avant ». Elle comprend tout de même, exception intéressante, une grande partie des kanak des îles loyauté venus sur la Grande Terre rechercher du travail ou scolariser leurs enfants (ainsi rien que sur Nouméa et selon l’ISEE(3), 61,3% des kanak qui y habitent sont originaires des îles. Si Nouméa n’est plus aujourd’hui la « ville blanche », en revanche, elle n’est pas la ville des kanak de la Grande Terre : elle est majoritairement celle des kanak des îles) Pris entre deux feux (vie professionnelle et vie traditionnelle), les kanak des îles sont bien plus insérés dans le tissu économique et social que leurs compatriotes de la Grande Terre mais n’ont pas encore réussi à atteindre le statut de la classe aisée ou privilégiée notamment à cause des prix de l’immobilier. Il en ressort qu’ils vivent et subissent la réalité de cette Calédonie Périphérique « un pied dehors / un pied dedans » (20% des logements des îles loyauté, soit exactement 1283 sur 4711, étant des résidences secondaires correspondant au pied-à-terre des nouméens-iliens(4) ; on peut donc considérer qu’un ilien sur quatre vit dans le Grand Nouméa mais garde aussi un domicile chez lui, sur les îles… au cas où)
Et parmi cette Calédonie Périphérique on trouve aussi le gros des abstentionnistes, les non-inscrits mais également une majorité des électeurs de Marine Le Pen. Ces fameux 47,43% qui ont choisi le FN contre Macron lors du second tour de mai 2017 et ont ainsi hissé la fille de Jean-Marie Le Pen à un score jamais atteint outre-mer lors d’une élection présidentielle. En effet, si les classes aisées nouméennes ont surtout plébiscité Macron et que les kanak (ayant été votés) ont choisi la République En Marche pour contrer le FN, en vérité, sur l’ensemble du territoire calédonien (Nouméa exclue) deux non-kanak sur trois ayant été votés ont plébiscité Marine Le Pen (50.9% à Nouméa, 68.83% à Boulouparis, 61.6% à Bourail, 58.32% à Dumbéa, 58.6% à Paita, 57.62% au Mont-Dore, 74.13% à Farino….) Ses scores dans les quartiers populaires en particulier et dans les villages de brousse (à comparer à ceux des quartiers sud de Nouméa et des îles) ne laissent tout simplement pas de place au doute : la citadelle Nouméa et le vote aux Îles Loyauté ont permis cahin-caha de masquer une dure réalité en octroyant une (courte) majorité à Emmanuel Macron sur le territoire(5). Au-delà de marquer son attachement à la France (et donc implicitement son refus de l’indépendance kanak socialiste) les classes populaires calédoniennes ont par leur vote, aussi, majoritairement rejeté le modèle libéral qu’elles estiment se voir imposé sans bénéfice pour elles. Bien évidemment, pour ce qu’on nomme communément les élites, ce choix ne fut dicté que par le faible niveau d’instruction de ces populations, leur volonté de « repli sur soi », leur racisme ou leur xénophobie inassumée ou carrément leur côté « plouc » voire même « facho ».
Cette pensée volontairement simpliste mais jamais remise en cause (puisque tous ceux qui ont accès à la parole publique sont par définition issus de la classe aisée) vise à maintenir le mythe d’une classe moyenne uniforme (majoritaire et qui voterait bien), afin d’occulter l’émergence des nouvelles catégories populaires précarisées et diverses (minoritaires et qui voteraient mal). C’est aussi le cas, même si c’est de façon plus discrète, du côté indépendantiste puisque 10 à 15 % des kanak votent aux élections provinciales pour des partis loyalistes et ne se montrent (c’est le moins qu’on puisse dire) pas « très chaud » pour un vote en faveur de l’indépendance. De ce côté-là aussi, ces populations se font sermonner par leurs leaders putatifs, lesquels ne comprennent pas que ce sont avant tout leurs conditions sociales qui les poussent à agir ainsi et non des causes idéologiques. Pour les leaders indépendantistes comme loyalistes, il s’agit il est vrai traditionnellement d’expliquer que les classes populaires sont essentiellement constituées de kanak. Les premiers bénéficient ainsi de moyens publics favorisant leur population du nord et des îles via les politiques de rééquilibrage (alors qu’on le voit, la majorité des populations pauvres n’habitent pas ou plus ces territoires), les seconds évitant par la même de mettre en œuvre des réformes ou des mesures favorables aux populations précarisées ou plus fragiles qui pourraient, in fine, remettre en cause le modèle tout-libéral. Toute représentation alternative, surtout si elle contribue à rendre visible le conflit de classes, est au mieux contestée, au pire ostracisée. D’un côté les dirigeants indépendantistes défendent une mesure « pour faire avancer la cause indépendantiste », de l’autre les dirigeants loyalistes la combattent « pour maintenir la Calédonie dans la France ». A l’instar de la correction locale du Bac, de la politique d’exportation du nickel, du financement des régimes sociaux, chaque sujet est examiné uniquement à l’aune du prisme Indépendance/France lequel n’est en fait pas le sujet préoccupant le quotidien des classes populaires. Leurs préoccupations reposant avant tout sur le coût du logement, sur le maintien de l’ordre et de la sécurité, sur la bonne éducation de leurs enfants, sur le prix des aliments et des services de base, sur les moyens de transport et – s’ils le peuvent – sur l’accès aux loisirs.
A l’instar de ce qui se produit dans de nombreux autres pays développés, les classes moyennes n’existent donc tout bonnement plus en Nouvelle-Calédonie. Ce qu’on appelait benoitement dans les années 70 les « deux français sur trois » ont été balayés par trente années de mondialisation et d’urbanisation. En métropole (et en Nouvelle-Calédonie), détournant le regard ou simplement incapables de le comprendre, les hommes et les femmes politiques continuent pour autant d’évoquer cette population aujourd’hui chimérique, comme si évoquer ces fameuses classes moyennes permettait de faire croire qu’ils ne sont ni au service des classes aisées, ni prisonniers des aspirations des classes populaires. Mais la “volonté d’évoquer les « classes moyennes » et de maintenir à tout prix un concept aujourd’hui inopérant revêt un enjeu politique majeur”. Il permet en effet de faire perdurer ce mythe d’une classe moyenne calédonienne qui rassemblerait comme pendant les trente glorieuses, « deux habitants sur trois ». Or, les chiffres ont la réalité dure. Si le nombre de 53 000 pauvres sur le territoire est connu (soit un habitant sur cinq), on oublie souvent que la moitié des Calédoniens ont un niveau de vie inférieur à 144 000 F.cfp par mois et par personne. De plus, 47 000 souffrent d’une maladie chronique(6) de longue durée (diabète, insuffisance rénale, psychoses, cancer, etc…) ce qui affaiblit d’autant leur situation sociale. Où est donc la classe moyenne quand sur les quelques 92 639 salariés de Calédonie (qui ont donc la chance d’avoir un travail), la moitié gagne moins de 213.000 Fcfp par mois (7)? Comment peut-on se dire ou se croire membre de cette classe moyenne lorsqu’on gagne une fois et demi, deux fois, trois fois le salaire médian ? La vérité est qu’en Nouvelle-Calédonie, il y a les très pauvres et les pauvres et de l’autre côté les aisés et les très riches. Entre les deux : plus rien ou presque. Or, ces populations pauvres habitent majoritairement dans le Grand Nouméa, en plein cœur de l’agglomération.
La vision tronquée de la réalité sociale qu’on nous présente habituellement entretient l’illusion que les choix économiques et sociétaux pris jusqu’alors bénéficient à une majorité. Cette représentation valide donc à contrario l’idée que les « classes populaires » n’existent pratiquement plus par endroit ou qu’elles sont devenues minoritaires. La désignation par les médias des seuls quartiers sensibles « à problème » que seraient les tribus proches de Nouméa et celles de la côte Est (ou du Nord) comme les seuls « quartiers populaires » vient opportunément valider cette idée. La « crise » identitaire, sociale et économique est ainsi circonscrite à ces lieux. Les véritables classes populaires connaissant pourtant le déclassement social choisissent inconsciemment de se démarquer de ces habitants. On en arrive à cette idée répandue, mais sans fondement, d’une classe moyenne forcement « blanche » et intégrée d’un côté ; de l’autre des classes populaires forcement kanak. De facto, les perdants du système se font oublier en toute conscience et deviennent invisibles. Les classes aisées (véritables gagnants de la mondialisation) deviennent alors comme par magie des classes moyennes comme les autres. Tous « moyens ». Des classes supérieures invisibles face à une Calédonie populaire invisible. Brouillage de classe parfait. Et aucun risque de remise en cause de la seule fracture qui vaille.
En vérité, comme le démontre brillamment le géographe Christophe Guilluy dans ses trois derniers ouvrages(8), les classes moyennes ont été soigneusement éradiquées. Si elles existent encore, elles sont de quantité infinitésimales par rapport au gros des troupes. Elles ont depuis longtemps laissé en France la place à deux grandes familles dont les moyens, les attentes et les façons de vivre sont antagonistes : les habitants des métropoles (vainqueurs et serviteurs de la mondialisation) et les habitants de cette France Périphérique des petites et moyennes villes (perdants et sacrifiés de la mondialisation). Celle-ci n’ayant rien à voir avec le « monde rural » que beaucoup aimerait faire croire minoritaire, vieillissante et sur le déclin puisqu’en métropole, la France périphérique c’est 61% de la population.
Or, en Calédonie, elle est – très probablement – majoritaire là aussi. Mais elle l’ignore totalement…
Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de cette Calédonie populaire « périphérique ». Il ne s’agit pas d’idéaliser ces catégories les plus modestes par populisme. Il s’agit de comprendre, de connaitre, et de faire connaitre leur apport (jamais mis en avant) à l’établissement du « faire société » sans lequel aucune cohésion sociale n’est possible. Il s’agit de se pencher sur son sort, d’écouter peut-être ce qu’elle a dire, avant que des évènements de rupture en son sein n’échappent à tout contrôle. Car les valeurs qui sont les siennes et qu’elle met en pratique méritent d’être soulignées si ce n’est même célébrées. Ce choix de vie n’est pour autant ni idéologique, ni de nature bienveillante. Il est simplement imposé par leurs conditions de vie :
« Par quel miracle en effet, les gens ordinaires – dont l’immense majorité gagnent moins qu’un SMIG par mois – pourraient-ils faire face aux inévitables aléas de l’existence quotidienne (perte d’emploi ou chute dans la précarité, accident de santé, coût de la vie, déménagement imposé par les politiques libérales de « flexibilité », dégâts des eaux, cambriolages, insécurité, réparation de la vieille voiture indispensable pour faire ses courses ou se rendre au travail, etc.) si ne subsistait pas, dans des proportions encore considérables, cette pratique traditionnelle de l’entraide et du « coup de main » – entre parents, amis, voisins ou collègues – qui constituent l’essence même de ce que Marcel Mauss appelait « l’esprit du don » ? De toute évidence, l’idée selon laquelle « le peuple n’existe plus » relève plus de la pensée magique de ceux qui ont personnellement tout à craindre de son réveil politique que de l’analyse objective du monde réel (9) »
De leur côté, les contempteurs du concept ne voient pas que c’est d’abord la réalité sociale des plus modestes qui permet aux valeurs traditionnelles d’entraide et de solidarité (dont ils font publiquement l’apologie sans jamais les appliquer Intuitu personæ au quotidien) de perdurer en milieu populaire. C’est vrai en tribu (mais leurs habitants constituent une minorité de Calédoniens), mais aussi et surtout au cœur de la Calédonie Périphérique. L’entraide, la générosité, la bienveillance, le partage, l’empathie ne sont pas, contrairement à ce qu’on nous serine jour après jour, des valeurs océaniennes ni des valeurs républicaines. Elles sont tout bonnement universelles pour qui n’a pas d’autre choix que de les appliquer pour survivre ou vivre décemment. Or, celles-ci n’existent plus chez les catégories aisées pour la simple et bonne raison que ces valeurs et les pratiques qu’elles entrainent deviennent superflues et inutiles à un certain niveau de vie (une fois que le ménage a, par exemple, doublé le niveau du salaire médian). Or, l’ensemble des responsables étatiques, institutionnels, politiques, médiatiques, économiques et financiers calédoniens sont dans cette situation sociale. Coupés de facto du monde réel et de la majorité de la population, ils développent une vision tronquée, biaisée, sinon utopique des catégories populaires et donc du peuple, dont ils souhaitent en fait secrètement se dissocier, notamment par un grégarisme géographique qui explique la hausse des prix de l’immobilier dans certains quartiers et notamment à Nouméa intra-muros [La politique en matière d’habitat de la ville de Nouméa repose en vérité depuis vingt ans simplement sur la volonté de faire partir le plus loin possible non pas les kanak mais bien l’ensemble des catégories populaires – lesquelles échouent par obligation dans le Grand Nouméa, sorte de nouvelle banlieue adossée à une petite métropole nouméenne qui se dit « ouverte sur le monde » mais pratique et encourage dans les faits l’entre-soi bourgeois et le marronnage des classes populaires]
De plus, alors que l’argent public vient de plus en plus à manquer et que sa rareté s’accélèrera encore dans les années à venir, c’est bien la Calédonie Périphérique qui va permettre au territoire de ne pas creuser davantage le gouffre de ses déficits sociaux et de ses dépenses de santé. Le sociologue Serge Guérin, spécialiste du vieillissement, ne dit pas autre chose quand il souligne que :
« Dans un silence fracassant, des millions de femmes et d’hommes sont engagés dans l’accompagnement d’un enfant gravement malade ou grandement handicapé, d’un compagnon ou d’une compagne faisant face à une lourde maladie chronique, d’un parent âgé. Au total, ce sont 8,5 millions de « Français aidants », légions de petites âmes obscures, qui finalement n’attendent pas les pouvoirs publics pour faire le job, inventent des solidarités de proximité, jouent la République des pairs, au sens où ils s’informent et s’entraident du fait de partager les mêmes problèmes. Ils font ainsi « économiser » à la puissance publique, donc à l’ensemble de la population, 164 milliards d’euros par an (c’est autant que l’ensemble des salaires versés chaque année à tous les fonctionnaires !) (10)»
En Nouvelle-Calédonie, combien les classes populaires font-elles économiser à l’Etat, aux provinces, aux communes et au gouvernement en s’occupant elles-mêmes des plus fragiles qu’elles prennent en charge sans ne demander rien à personne ? N’est-ce-pas la Calédonie populaire qui se montre la plus généreuse après un drame ayant touché une famille, un quartier ou une association ? Qui finance davantage les micro-projets, habitants des milieux populaires ou les riches et gens aisés ? Combien représente le mécénat en Nouvelle-Calédonie ? Rien ou si près.
Et après le référendum…
Bientôt, une fois le référendum passé – un scrutin dont le résultat connu d’avance laissera de marbre la Calédonie Périphérique – le grand enjeu commencera. De par le fait que le « vivre-ensemble » est prôné par la classe aisée pratiquant l’entre-soi mais vécu de façon contrainte par les classes populaires, les évènements s’inscriront dans une nouvelle lutte des classes entre une nouvelle bourgeoisie nouméenne rassemblant aussi bien les élites indépendantistes que loyalistes (et leurs différents affidés) et un nouveau prolétariat qui n’a pas encore conscience de représenter une classe sociale potentiellement majoritaire. La nature ayant horreur du vide, celui ou celle qui saura alors – au cours des futures élections ou auparavant – lui parler, la comprendre et lui proposer des solutions à ses problèmes immédiats ramassera la mise et prendra le pouvoir. Dans le cas contraire, « l’alternance unique » que nous connaissons entre partis exerçant une fois aux responsabilités – tous – la même politique, entrainera la réponse la plus évidente que cette Calédonie majoritaire peut envoyer à ses différents élus lorsqu’elle se rend aux urnes, à savoir : le dégagisme.
(1) http://www.isee.nc/emploi-revenus/revenus-salaires/inegalites-pauvrete-revenus-sociaux
(2) http://www.isee.nc/emploi-revenus/revenus-salaires/revenus
(3) http://www.isee.nc/publications/la-nouvelle-caledonie-en-cartes-et-en-chiffres/chiffres-cles-des-communes?highlight=WyJsYW5ndWVzIiwia2FuYWsiLCJsYW5ndWVzIGthbmFrIl0=
(4) http://www.isee.nc/societe/consommation-conditions-de-vie/logement-deplacements
(5) En revanche, en Province Nord et aux Iles, Emmanuel Macron a obtenu entre 65% et 95% des voix, exception faite de Ouégoa, Koné, Koumac, Poya et Pouembout…
(6) http://www.isee.nc/societe/sante-social/sante
(7) http://www.isee.nc/emploi-revenus/revenus-salaires/salaires
(8) La France Périphérique, Christophe Guilluy. Ed Flammarion, 2014
(9) Jean-Claude Michéa, le Comptoir, 24 février 2016
(10) Silver Génération, Op. cit.
* Cette expression et cet article sont volontairement fortement inspirés des travaux de Christophe Guilluy et de Christophe Noyé commencés dans les Atlas des nouvelles fractures sociales, et poursuivis dans l’essai Fractures françaises. Il s’inspire également de l’essai « La France Périphérique » et plus récemment de « Le Crépuscule de la France d’en haut » du même auteur paru chez Flammarion en 2016.
MRD TUVALU ne coule plus :c’est pas juste
https://www.nature.com/articles/s41467-018-02954-1
“TUVALU ne coule plus”
Normal, too value, ces iles.
vous oubliez une économie qui n’est pas officielle…dont a parlé néaoutyne il y a quelques années et qui n’est pas négligeable , c’est celle des échanges entre les mélanésiens , et qui n’est pas comptabilisé …et c’est bien comme ça …
Pigeon Bleu,
Contrairement à ce que vous semblez croire cette économie « parallèle » est non seulement prise en compte, mais elle est aussi valorisée !!!
Oui enfin ne donnons pas aux choses l’importance qu’elles n’ont pas les échanges de maniocs et de picots ce n’est pas de l’économie qui crée des emplois et du PIB, du travail rémunéré et imposé pour enrichir la collectivité. Quelque soit son “volume” en kg elle ne pèse rien dans l’économie réelle.
Il faut garder les pieds sur terre. Si on leur fait croire que c’est ça l’indépendance quand la réalité les rattrapera ça fera mal.
@ Eliot Nenesse Parmi les denrées de “l’économie informelle” il y a aussi le cannabis, qui représente certainement des volumes financiers beaucoup plus conséquents que ceux issus des échanges agricoles vivriers entre mélanésiens. Les flux ne sont pas ici mono-ethniques, mais bien tournés vers une authentique économie de marché. Son ampleur n’est pas divulguée, mais correspond probablement à plusieurs centaines de millions XPF par an (les hypothèses basses et hautes évaluées par les services de l’État, Douanes et de l’ISEE etc … seraient probablement très intéressantes à porter à la connaissance du grand public). Bon, ce n’est pas non plus… Lire la suite »
Melchisedek : “ce n’est pas non plus avec ceci que l’on pourra financer l’indépendance”
Du moins tant que ce n’est pas soumis aux taxes habituelles.
OUI, tonton, si encore c’était du médical, mais non!
Melchisedek, loin de moi l’idée de penser au cannabis! Je n’ose pas imaginer que pigeon bleu laisse entendre que Paul N pensait à ça quand il a parlé d’économie parallèle. Si tel était le cas alors on ouvre la porte à une question sérieuse. Cela laisse-t-il entendre que l’on fait croire aux Kanaks que le cannabis sera l’économie de l’indépendance? C’est d’un goût douteux.
@ Eliot Nenesse; Je pense que quand Paul N parlait d’économie “parallèle”, il parlait de bien d’autre chose. Veuillez donc pardonner le copier-coller avec une réponse récente à l’un des contributeurs de CLDSFR, qui éclairera mieux le post précédent: Parler d’économie première pour la suite du déroulement du processus encadré par les ADN dans “la finalisation de la décolonisation” c’est un point de vue qui ne fait pas sens pour les indépendantistes. L’économie, passe derrière le symbole de l’accession à une pleine identité reconnue et acceptée, avec ses ombres et ses lumières. C’est bien là le noeud du problème :… Lire la suite »
L a périphérie algérienne Algérienne
https://www.dreuz.info/2018/02/09/demain-il-y-aura-quarante-millions-dalgeriens-en-france/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+drzz%2FPxvu+%28Dreuz%29
Bonjour, j’ai été en licence en 3ème année dans cette université et j’aurais bcp de choses à dire sur la gouvernance et les profs. Pour essayer d’être synthétique. Y’a des super profs mais ils sont découragés par là directions et les brebis galeuses. J’entends ceux qu’on voit jamais, qui ne répondent jamais à nos demandes ou qui nous baratinent…c’est bien simple dans notre option de 3 ème année de licence, notre prof chargé de gérer notre emploi du temps et tout le reste était complétement nul. Le véritable pb de cette univ c’est la gouvernance . Le président a sa… Lire la suite »
” Et du coup les mauvais profs sont à des postes clés et le système est bloqué…CQFD”
Hélas oui, et ce courtisanisme (en tous cas à la fac de sciences) ne date pas d’hier.
Bendisdonc : “Et du coup les mauvais profs sont à des postes clés et le système est bloqué…CQFD”
Inforétif : “Hélas oui, et ça ne date pas d’hier.”
Mais est vraiment spécifique à l’université, ou peut-on élargir le constat à une part importante de la fonction publique et des grands groupes ?
“Mais est vraiment spécifique à l’université”
Sans doute pas, mais l’autonomie qui lui a été accordée fait que le président se prend parfois pour dieu (dans l’éventualité ou dieu existe, bien sûr…) et certains enseignants pour des demi-dieux, concentrant parfois leur temps d’enseignement sur une période de l’année la plus courte possible, par exemple.
“L’AUTONOMIE” QUE CE SOIT DANS LE CADRE DE LA FAC, OU POUR L’AVENIR DU PAYS, CE N’EST ‘JAMAIS’ BON… IL VA -BIENTÔT- FALLOIR S’EN RAPPELER…
Inforétif : “concentrant parfois leur temps d’enseignement sur une période de l’année la plus courte possible, par exemple.”
Non, comment est-ce possible ?
Mais étant administrativement résidents en Calédonie, ils y résident bien aussi le reste du temps ?
“Mais étant administrativement résidents en Calédonie, ils y résident bien aussi le reste du temps ?”
Alik, il y a tant et tant d’occasions de partir en missions… (et je n’en dirai pas plus, je te laisse imaginer l’incidence -ou plutôt la non-incidence- sur le salaire indexé. Je ne donnerai pas non plus de noms).
A côté de ceux-là, il existe bien évidemment aussi à Nouméa d’excellents enseignants-chercheurs.
Inforétif : “il y a tant et tant d’occasions de partir en missions”
Je n’y aurais pas pensé …
Même en métropole pas trop loin de leur maison de famille ?
“Je ne donnerai pas non plus de noms”
Mon carnet d’adresses n’est plus du tout à jour, ça ne me dirait rien.
Je ne permettrais pas de juger globalement la fonction publique. Je donne mon ´vécu”. Pour le reste je ne sais pas. Je voudrais juste insister sur le principe d’élection du président de l’université. Renseignez vous bien. Et vous vous rendrez à l’évidence : lle principe de vote par ses pairs peut avoir un effet pervers redoutable. Je répète que je suis convaincu que les maux dont souffre l’UNC actuellement sont liés à ça. L’étudiant n’est pas au centre des sujets. Un exemple parmi tant d’autres, durant mes 3 ans d’univ, je n’ai jamais vu le président. Une tour d’ivoire bien… Lire la suite »
Et oui Bendisdonc, mon fils ne te contredirait sans doute pas, hélas !
Si ça peut, un tant soit peu, te consoler de tes rancœurs, apparemment, partout dans toutes les facs de France et de Navarre … c’est le même bordel !
inforetif “c’est qu’on a du mal à la Réunion à recruter et occuper les postes disponibles par des jeunes qualifiés. Soit pas de candidature la plupart du temps ou alors des “profils non concordants” avec les fonctions proposées, donc jeunes non qualifiés pour être clair. Donc il faut bien recruter en métropole c’est sans doute pour ça que l’annonce en cause a été publiée sur internet car des jeunes n’hésitent pas à venir ici, loin de chez eux, pour une courte période et effectivement on leur donne une indemnité de logement. Rien n’empêche donc les jeunes réunionnais de postuler et… Lire la suite »
BA serpentar.. Ben toi t’en tiens une couche. . Pwaaaa…
Le Pays nest pas prêt d’avancer avec des mecs comme toi.
Serpentar : “le poste est à la Réunion et c’est le lambda réunionnais qui doit postuler en France pour laisser la place au zoreil de service” Je me demande si tu as pris le temps de lire les liens qu’a obligeamment fournis XYY. Il s’agissait du “recrutement d’un volontaire de service civique pour les besoins de l’Insee dans le cadre du recensement” Si tu souhaites en savoir plus sur le service civique : – http://www.service-civique.gouv.fr/page/les-conditions-pour-m-engager Rien n’empêchait un Réunionnais de se présenter, et il n’avait nul besoin pour cela de se rendre en métropole. Que l’INSEE ait prévu de verser… Lire la suite »
“hahahaha le revoilou le piètre et minable “exposé” d’un zor lamda (exhibisioniste à ses heures perdues sur son voilier) de passage sur le caillou. Son passe temps favori : le DENI EXISTENTIEL des calédoniens océaniens, caldoches y compriS. ” —————– Serpent, tu es sûr que tu dessoûles parfois ? Parce que ce texte n’est pas de moi, c’est un copié/collé écrit par un commentateur de l’article dont tu as donné le lien, vivant en ce moment à la Réunion et qui connait bien la situation et a des renseignements de première main sur cette “affaire” qui n’en est en fait… Lire la suite »
… heu, rectifium : effacer le non avant kanaks … ok bye !
Serpentar : “… heu, rectifium : effacer le non avant kanaks … ok bye”
Et si en plus tu n’arrives même pas à réciter ta leçon sans blatérer des contre-sens (en plus des contre-vérités).
A bientôt.
Les zoreils ont la couenne dure, ils sont têtus mais têtus, awa, y a rien à faire c’est dans leur ADN ils veulent toujours avoir raison, même si tu leur démontre présentament là … la démonstration valabilisée et tout et tout… Alors je m’en vais répéter à tous les vouzautes … pour la dernière fois(ouais parce que çà commence à m’chauffer les grelots à force de toujours explicailler) la vraie cause de la situation sociale catastrophique des non kanaks en Nouvelle Calédonie : c’est l’immigration massive et sauvage des zoreils en Kanaky. Tout comme en France le mal est le… Lire la suite »
Serpentar : “çà commence à m’chauffer les grelots à force de toujours explicailler”
T’expliques rien, tu anone ton mantra en t’essayant à un vocabulaire qui te va comme un bleu de travail à un ambassadeur.
Tu m’en rappelle une autre, mais au moins, elle, elle ne pousse pas au crime, et elle ne lésine pas sur les liens (et elle a plein de connaissances dans plein de domaines).
J’attends toujours les références sur ton affirmation d’abus réunionnais.
N’oublie pas de prévenir si tu viens constater par toi-même l’évolution ethno-démographique du pays.